1. Définition :
La lymphangite une INFLAMMATION des vaisseaux lymphatiques superficiels du sein (mastite).
Elle se manifeste au cours de l’allaitement et peut être secondaire à une crevasse ou à un engorgement mammaire.
Ici des germes type staphylocoques, streptocoques, ou Gram (-) ont pénétré le revêtement cutané à partir d’une crevasse ; le système lymphatique du sein assure la défense de l’organisme.
Elle peut rester isolée et régresser ou évoluer vers la mastite aiguë.
2. Signes cliniques :
Le début est brutal, entre le 5ème et le 10ème jour du post‑partum, se manifestant par des signes généraux intenses : élévation thermique brusque à 39°-40°C avec des frissons caractéristiques, courbatures et grande fatigue.
– Localement, la malade se plaint d’une sensation de chaleur, de cuisson n’empêchant pas la tétée ; de douleurs spontanées ou provoquées par les mouvements du bras.
– A l’inspection, on voit le signe du placard lymphangitique : placard cutané rougeâtre, chaud, douloureux, à peau épaissie, s’étendant à un quadrant de la face externe du sein, avec des traînées rosâtres s’étendant vers l’aisselle.
– La palpation permet de constater une chaleur locale et une douleur au niveau de l’aisselle. On perçoit une adénopathie douloureuse de volume variable.
Il n’existe pas de tuméfaction palpable.
Le lait recueilli sur une compresse propre ne ramène pas de pus (signe de Budin négatif) ; il n’y a pas d’infection du lait ⇒ celui-ci peut être donné à l’enfant.
L’évolution se fait en général vers la guérison par la retombée brusque de la température avec disparition des signes locaux en 24 à 48 heures.
L’allaitement pourra dans la majorité des cas être poursuivi.
L’évolution vers la suppuration est exceptionnelle, mais il faut craindre la récidive dans 20 % des cas environ.
3. Traitement de la lymphangite :
Il faut traiter rapidement avant qu’une galactophorite ou un abcès du sein ne se constitue.
Le traitement principal réside dans l’extraction du lait, en premier lieu en faisant téter son bébé (y compris le côté atteint), et si cela n’est pas suffisant pour drainer le sein en tirant son lait :
– anti-inflammatoires locaux (pansements alcoolisés à humidifier en permanence),
– antalgiques de niveau I (paracétamol) ± associés à des anti-inflammatoires (ibuprofène) pendant 24-48 h,
– associer du Syntocinon ® IM, 2 fois/jour.
« Dans 99 % des cas, cette prise en charge permet de venir à bout de la mastite en 12 à 24 heures ».
Si après 24 heures, la fièvre est encore présente, un traitement antibiotique (efficace sur le staphylocoque ex : Rovamycine ®) s’impose.
En ce qui concerne la poursuite de l’allaitement : « De fait, il ne faut surtout pas cesser l’allaitement. C’est justement l’arrêt de l’allaitement qui risque de conduire à la complication de la mastite, à savoir l’abcès. » (parole d’experts).
Prévention de la lymphangite : limiter les risques d’engorgement du sein (donner le sein à la demande sans limitation).