1. Bilan clinique :
1) Interrogatoire :
– Il précise l’âge de la patiente, ses antécédents médicaux, chirurgicaux, gynécologiques, obstétricaux et familiaux.
– Il recherche des signes généraux et fonctionnels particuliers : asthénie, anorexie, perte de poids, douleurs, troubles du transit…
2) Examen clinique complet :
– Prise du poids et évaluation de l’état général.
– Prise du pouls, mesure de la température et de la pression artérielle.
– Examen abdominal avec palpation hépatique et recherche d’une ascite (augmentation du périmètre abdominal, matité déclive à la percussion).
– Examen cardiovasculaire, pulmonaire, neurologique…
– Examen gynécologique avec examen au spéculum, examen bilatéral et comparatif des seins.
– Touchers pelviens (toucher vaginal et rectal) :
. préciser les caractéristiques de la masse pelvienne : localisation, taille, consistance, sensibilité, mobilité,
. rechercher une carcinose péritonéale.
– Palpation des aires ganglionnaires, en particulier inguinales et sus-claviculaires (ganglion de Troisier).
2. Bilan biologique :
1) Marqueurs tumoraux :
– CA 125 +++.
– ACE et CA 19.9.
– α-Fœtoproteïne (α-FP), inhibine et ß-HCG ⇒ marqueurs spécifiques des tumeurs embryonnaires.
2) Bilan préopératoire :
NFS, Plaquettes, TP, TCA, Bilan hépatique, ionogramme sanguin et ECG.
RAPPEL : LES MARQUEURS TUMORAUX (Pour plus de détails : cliquez ici)
■ Le CA 125 est le marqueur de référence pour le cancer de l’ovaire de type séreux.
Il n’est pas employé comme test de dépistage diagnostique car sa sensibilité et sa spécificité sont insuffisantes.
Par contre, on l’utilise pour la surveillance d’un cancer de l’ovaire traité.
Le premier dosage devra être fait avant l’intervention chirurgicale, chez toute patiente présentant une tumeur de l’ovaire suspecte. Si l’étiologie cancéreuse est confirmée, il sera ensuite répété après la chirurgie d’exérèse tumorale, puis régulièrement au cours de la chimiothérapie.
Le taux de CA 125 est directement lié avec le volume tumoral. Sa valeur normale est inférieure à 35 Ul/ml.
Après un traitement chirurgical efficace, le taux de CA 125 doit se normaliser. Une persistance d’un taux élevé de CA 125 témoigne d’une exérèse incomplète. Sa réascension au cours de la surveillance fait craindre une récidive tumorale ou l’existence d’une métastase.
■ Les autres marqueurs :
– Le dosage de CA 19-9 et d’ACE est recommandé de façon systématique.
– Pour les femmes jeunes, le dosage de l’α-FP et des ß-HCG est recommandé (marqueurs des tumeurs germinales).
3. Bilan d’imagerie :
– Echographie abdomino-pelvienne et endovaginale :
C’est l’examen d’imagerie de première intention à prescrire devant toute tumeur ovarienne. Elle permet de donner des arguments échographiques évocateurs de malignité (Cf. Chapitre Tumeurs de l’ovaire). Elle permet également de regarder l’ovaire controlatéral, de rechercher une ascite, une métastase hépatique…
– Scanner thoraco-abdomino-pelvien sans et avec injection de produit de contraste :
Contrairement à l’IRM, le scanner ne permet pas une bonne exploration du pelvis. Il recherche la présence d’adénopathies suspectes, de métastases à distance, d’une ascite et de nodules de carcinose. Il n’est pas plus performant que l’échographie pour préciser les caractéristiques de la tumeur.
– IRM abdomino-pelvienne :
Elle est plus performante que l’échographie et que le scanner pour affirmer le caractère malin d’une tumeur ovarienne. C’est l’examen le plus performant pour la caractérisation des masses ovariennes avec des performances comparables à celle de l’exploration chirurgicale. Elle permet l’exploration du pelvis et l’évaluation des caractéristiques de la tumeur :
. Evaluation des caractéristiques de la tumeur et de ses rapports avec les organes de voisinage (pelvis) ;
. Bilan d’extension et classification de la tumeur (FIGO) : recherche d’une ascite, d’implants péritonéaux, d’une carcinose péritonéale, d’une atteinte digestive et/ou du mésentère et/ou du grand épiploon, d’adénopathies suspectes, de métastases à distance, d’un épanchement pleural.
– Mammographie et/ou échographie mammaire.
4. Bilan onco-génétique :
Quel que soit l’âge de la patiente, la survenue d’un cancer de l’ovaire impose la réalisation d’une consultation d’oncogénétique et la recherche d’une mutation BRCA1 et 2.
NB : LA CONSULTATION D’ANNONCE (PLAN CANCER)
C’est une consultation dédiée à l’annonce du diagnostic, du plan thérapeutique ou d’une éventuelle récidive. Elle est réalisée après la réunion de concertation pluridisciplinaire.
Elle a pour buts :
– d’informer la patiente sur la maladie dont elle est porteuse, les différentes alternatives diagnostiques et thérapeutiques, les risques thérapeutiques et les éléments pronostiques,
– de permettre un dialogue autour de cette annonce,
– de permettre à la patiente de prendre les décisions concernant sa santé, voire après consultation d’un deuxième avis médical si elle le souhaite.