Le polype du col est une lésion dystrophique du col utérin, qui résulte d’un allongement hyperplasique d’un pli endocervical.
Il se développe habituellement dans le canal endocervical.
Sa fréquence est de l’ordre de 2 %, découvert le plus souvent chez les femmes entre 30 et 50 ans et chez les multipares.
Les polypes endocervicaux peuvent être provoqués par une inflammation chronique. Ils subissent rarement une transformation maligne.
1. ANA-PATH :
Le polype comporte un pédicule formé par un axe congestif, contenant une ou plusieurs artérioles aux parois épaissies.
La portion distale est recouverte par une muqueuse endocervicale cylindrique ou métaplasique et contient en proportion variable des glandes hyperplasiques, du tissu conjonctif et une réaction angiomateuse responsable d’hémorragies, d’ulcérations et de nécrose.
Ainsi, ces polypes de l’endocol peuvent être muqueux, fibreux, ou mixtes avec une hyperplasie malpighienne possible.
Ils sont dus à un déséquilibre hormonal témoignant d’une hyperœstrogénie prolongée. Leur caractère bénin est quasi constant.
2. Symptomatologie :
La plupart des polypes cervicaux sont asymptomatiques +++, et découverts fortuitement, à l’occasion d’un examen gynécologique.
Dans les autres cas, il peut se révéler par des leucorrhées (surinfection) ou des métrorragies spontanées ou provoquées (rapport sexuel).
Nb : Après la ménopause, la présence d’un polype endocervical, nécessite une exploration de la cavité utérine car il peut être un polype “sentinelle” pour une lésion endométriale.
Nb : Polype accouché par le col :
Découvert à l’œil nu, asymptomatique ou associé à des troubles variés, le polype accouché par le col se définit comme une formation rencontrée dans l’aire de l’orifice externe du col, dont le pédicule est inséré dans l’endomètre ou dans le canal cervical.
Il peut donc s’agir d’une formation muqueuse ou myométriale, dont le revêtement subit habituellement différentes transformations.
3. Diagnostic :
Le diagnostic de polype du col repose sur l’examen au spéculum.
Au spéculum : le polype est en général unique, rond ou allongé, pédiculé ou sessile, rose ou rougeâtre brillant (hypervascularisé), à surface lisse ou lobulée, de taille variable (de lentille à noyau de cerise) de consistance molle, inséré à n’importe quel niveau du canal endocervical ; lorsque il dépasse les 2 cm de grand axe, il tend à sortir par l’orifice cervical externe.
4. Examens complémentaires :
– L’échographie pelvienne permet d’apprécier l’épaisseur de la muqueuse (endomètre), de dépister les formations intracavitaires, et donner des renseignements sur le myomètre et les ovaires.
– On s’assurera également de l’état de la cavité endométriale par une hystéroscopie et/ou une hystérographie, sachant que ces polypes “sentinelles” peuvent témoigner de la coexistence d’une hyperplasie endométriale ou d’un adénocarcinome dont le dénominateur commun est l’hyperœstrogénie :
. A l’hystérographie, il n’est pas toujours facile de différencier les fibromes sous-muqueux des formations intracavitaires muqueuses, respectant la forme de la cavité, ou fibreuses, la soufflant.
. En revanche, l’hystéroscopie constitue l’exploration privilégiée en appréciant la muqueuse : d’aspect hyperplasique simple ou à plages de nécrose.
L’exploration à reculons du canal cervical à l’ablation de l’hystéroscope permet d’objectiver l’existence d’autres formations intracervicales ou du lieu d’implantation d’un polype cervical.
5. Diagnostics différentiels :
Parmi les lésions cervicales pouvant prêter à confusion, signalons les exceptionnels fibromes du col, les condylomes acuminés cervicaux, les papillomes épidermoïdes ou les bourgeons cervicaux néoplasiques.
6. Traitement du polype du col :
– Si le petit polype peut être retiré au cabinet par bistournage après préhension à l’aide de pinces de Pozzi, pince à polype ou longuette, il faut toujours associer à cette exérèse la vérification de la cavité endométriale et cervicale par une hystéroscopie préalable (effectuée en consultation), ou par une hystérographie.
– Le polype plus volumineux au pédicule large doit être traité sous contrôle hystéroscopique. L’exérèse peut se faire par curetage, en hystéroscopie opératoire à l’aide d’une anse diathermique ou d’un rayon laser ; on associera à cette exérèse l’exploration du reste de la cavité et le traitement des autres formations éventuellement découvertes.
Si cette résection endocavitaire par hystéroscopie opératoire constitue un moyen élégant, le geste est parfois long, difficile, traumatisant, et on lui préférera un traitement non conservateur : hystérectomie (par voie haute ou basse).
En fonction de l’histologie, un traitement complémentaire par progestatifs peut être institué pour corriger une insuffisance lutéale et tenter d’éviter les récidives.
Bref :
L’indication opératoire est fonction de l’âge de la patiente, du type et de la taille du polype, de l’existence ou non d’une pathologie utérine associée et du désir de conserver l’utérus.
Une surveillance cyto-histologique régulière, éventuellement sous hystéroscopie ambulatoire, permet de dépister tôt les récidives.