L’actinomycose est une maladie infectieuse chronique très rare, mais grave, causée par une bactérie vivant dans la cavité buccale de l’homme, ainsi que dans son système digestif : les Actinomyces.

1. Agents responsables :

Les bactéries du genre Actinomyces (A. isrælii, A. neslundii) sont des bactéries filamenteuses Gram positifanaérobies strictes, saprophytes du tube digestif et des voies génitales féminines.

Ces germes anaérobies, colonisent 3 à 5 % des cols utérins chez les femmes porteuses de stérilet, de façon asymptomatique dans la grande majorité des cas.

Les actinomyces deviennent dangereux à la suite d’une lésion ou d’une agression mécanique de la muqueuse (bouche, intestin), survenant essentiellement au moment d’une extraction dentaire ou l’ingestion d’un corps étranger voire d’une perforation d’un organe creux.

2. Classification :

On distingue plusieurs variétés d’actinomycoses :

– La forme cervico-faciale qui concerne environ 50 % des cas, et qui débute par une lésion de la muqueuse au niveau de la bouche, de la gencive et du pharynx, le plus souvent après l’extraction d’une dent. Au début la zone malade se caractérise par un ramollissement, puis apparaissent des abcès desquels un pus jaune clair suinte, il contient des granules.

La joue est quelquefois concernée par l’envahissement des lésions, les os, la langue et les méninges, ainsi que le cerveau.

– L’actinomycose abdominale.

– La forme pleuropulmonaire se caractérise par l’apparition de lésions proches de la tuberculose, mais se localisant essentiellement aux lobes pulmonaires inférieurs. La fistulisation à la peau est également possible. L’actinomyces n’est pas toujours retrouvé dans l’expectoration mais constamment dans le pus provenant des fistules.

– La forme pelvienne de la femme est due à l’utilisation du stérilet.

– La forme généralisée se caractérise par l’apparition de lésions multiples (peau, vertèbres, viscères).

3. Causes :

Les différentes causes d’une actinomycose sont :

– Le stérilet par exemple a été accusé de favoriser la survenue d’actinomycose.

– Bien entendu le déficit immunitaire (immunodéficience) a également été accusé de rendre les actinomyces pathogènes.

En cas de baisse de l’immunité et de mauvaise hygiène dentaire, une infection peut se développer le plus souvent à partir d’une carie.

Cette bactérie, affecte préférentiellement le cou et le visage, ainsi que l’appareil respiratoire.

Elle est moins fréquente dans l’abdomen où le point de départ semble être l’appendice.

Elle se propage dans l’organisme et peut atteindre : le cerveau, les poumons, la plèvre, les os, la peau.

Lorsque l’actinomycose se développe dans un organe, elle finit parfois par “communiquer”, créant une fistule et laissant à ce moment-là sourdre un pus grumeleux.

4. Colonisation génitale sous stérilet :

Chez 3 à 5 % des femmes porteuses d’un stérilet, on observe une colonisation cervicale par des Actinomyces ; celle-ci n’est pratiquement jamais retrouvée en l’absence de contraception intra-utérine.

Le facteur essentiel favorisant cette colonisation semble être l’usage prolongé d’un même stérilet.

Cette colonisation cervicale par des Actinomyces peut aboutir, dans 2 à 3 % des cas, à une véritable infection pelvienne (actinomycose) se présentant, le plus souvent, sous forme d’un abcès tubo-ovarien.

L’abcès de l’ovaire traduit une atteinte tubo-ovarienne dont la participation tubaire reste minime. Il est fréquemment unilatéral ; il peut s’agir d’une migration lymphatique des germes au travers du myomètre ou d’une colonisation tubo-ovarienne per ovulatoire par des germes endo-utérins.

Cliniquement : il existe une douleur pelvienne persistante dans un contexte fébrile, le toucher vaginal combiné au palper abdominal perçoit une masse latéro-utérine plus ou moins bien limitée, sensible.

La vitesse de sédimentation est élevée.

5. Diagnostic :

Le germe responsable de l’actinomycose est difficile à mettre en évidence au laboratoire.

En effet, sa culture est très difficile, étant donné qu’il s’agit d’une bactérie anaérobie stricte, qui nécessite de grandes exigences de culture et de croissance (celle-ci étant très lente).

D’autre part ce germe est associé fréquemment à d’autres bactéries.

6. Traitement :

Lorsqu’une colonisation cervicale par Actinomyces est observée, la patiente doit être traitée par l’amoxicilline (1,5 g/j pendant 12 jours).

L’érythromycine, la clindamycine et la doxycycline sont aussi efficaces.

Le traitement de l’abcès tubo-ovarien constitué est chirurgical (drainage).

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