1. Introduction :
L’IRM mammaire (ou imagerie par résonance magnétique) est une technique d’imagerie médicale avancée qui joue un rôle essentiel dans le dépistage et le diagnostic précoce des affections mammaires.
Cette technique d’imagerie non invasive offre une résolution élevée et une sensibilité accrue, permettant d’obtenir des informations détaillées sur les tissus mammaires.
* Chez une femme non ménopausée : l’IRM devrait idéalement être effectuée entre le 8ème et 12ème jour du cycle.
* Chez une femme ménopausée sous THS : il est recommandé d’arrêter ce traitement 6 à 8 semaines avant l’examen.
2. Indications :
L’IRM mammaire est principalement utilisée dans les situations suivantes :
– dépistage du cancer du sein chez les femmes à haut risque : mutées BRCA1, BRCA2 ou ayant des antécédents familiaux de cancer du sein,
– doute diagnostique en mammographie/échographie,
– densité mammaire élevée : l’IRM mammaire est utile chez les femmes présentant une densité mammaire élevée, où la mammographie peut être moins efficace en raison de la superposition des tissus,
– exploration des anomalies cliniques sans traduction mammographique ou échographique,
– bilan d’extension locorégional d’un cancer du sein nouvellement diagnostiqué, en particulier pour déterminer l’implication des tissus adjacents et des ganglions lymphatiques,
– suivi après un traitement : l’IRM mammaire peut être utilisée pour surveiller l’efficacité du traitement, en particulier après une chimiothérapie néoadjuvante (évaluer la réduction de la taille de la tumeur et détecter d’éventuelles résidus tumoraux),
– diagnostic des récidives chez des femmes opérées et irradiées,
– suspicion de rupture prothétique en cas de prothèse mammaire.
3. Sémiologie de l’IRM mammaire :
1) Lésions malignes :
La séméiologie des carcinomes repose sur la prise de contraste ; le cancer se caractérise par une image à contours spiculés avec une prise de contraste initiale rapide et une décroissance rapide du signal.
2) Lésions bénignes :
Pour les lésions bénignes, c’est l’inverse : elles sont à contours lisses, la prise de contraste est tardive et la décroissance lente.
L’absence de prise de contraste (sauf vasculaire) signifie l’absence de carcinome invasif de plus de 3 mm.
Une prise de contraste lente et progressive est évocatrice de bénignité.
4. Avantages :
L’IRM mammaire présente plusieurs avantages par rapport à la mammographie, notamment :
– Haute résolution et sensibilité accrue : l’IRM mammaire offre une résolution spatiale élevée, en particulier chez les femmes ayant une densité mammaire élevée, ce qui permet de détecter de petites lésions et d’obtenir des images détaillées des tissus mammaires.
– Pas de compression mammaire : contrairement à la mammographie, qui nécessite une compression des seins entre deux plaques, l’IRM mammaire ne nécessite pas de compression, ce qui la rend plus confortable pour les patientes.
– Pas de radiation ionisante : contrairement à la mammographie et à la tomodensitométrie, l’IRM mammaire n’utilise pas de rayonnement ionisant, ce qui élimine le risque de radiation pour les patientes, ce qui est particulièrement bénéfique pour les femmes jeunes ou celles qui nécessitent un suivi fréquent.
– Détection précoce des lésions occultes : l’IRM mammaire peut détecter des lésions malignes qui ne sont pas visibles sur la mammographie, en particulier chez les femmes à haut risque ou ayant une densité mammaire élevée.
– Evaluation de l’extension tumorale : l’IRM mammaire peut fournir des informations détaillées sur la taille, la localisation et l’extension d’une tumeur mammaire. Cela aide à planifier le traitement et à déterminer si une chirurgie conservatrice du sein est possible.
Nb : Il est important de noter que la mammographie reste l’examen de dépistage de première intention pour le cancer du sein dans de nombreux pays, en raison de sa disponibilité, de son coût plus abordable et de sa capacité à détecter la plupart des lésions.
Cependant, dans certaines situations spécifiques, l’IRM mammaire peut être recommandée pour compléter la mammographie ou lorsque la mammographie n’est pas suffisante pour évaluer une lésion mammaire.
5. Procédure de l’IRM mammaire :
Avant de réaliser une IRM mammaire, une évaluation clinique complète est effectuée pour déterminer l’indication appropriée et exclure les contre-indications possibles. La procédure de l’IRM mammaire comprend les étapes suivantes :
– Préparation de la patiente : la patiente est informée des procédures à suivre et des précautions spécifiques, telles que l’absence de bijoux ou de dispositifs métalliques pendant l’examen.
– Injection de produit de contraste : un agent de contraste est généralement injecté par voie intraveineuse pour améliorer la visualisation des tissus mammaires et détecter les lésions suspectes.
– Positionnement de la patiente : la patiente est placée sur un lit d’IRM et positionnée de manière appropriée pour garantir une acquisition d’image précise.
– Acquisition des images : l’IRM mammaire utilise des séquences d’images spécifiques pour obtenir des informations détaillées sur les tissus mammaires. Les images sont généralement prises avant et après l’injection de produit de contraste.
6. Contre-indications et précautions :
– Présence de dispositifs métalliques : certains dispositifs métalliques, tels que les pacemakers ou les valves cardiaques, peuvent interférer avec le champ magnétique de l’IRM et sont donc une contre-indication à l’examen.
– Claustrophobie : l’IRM mammaire étant réalisée dans un tunnel étroit, les patientes atteintes de claustrophobie peuvent ressentir de l’anxiété pendant l’examen. Des mesures peuvent être prises pour les aider à se sentir plus à l’aise, comme l’utilisation de musiques relaxantes ou l’administration de sédatifs légers.
– Allergie au produit de contraste : le produit de contraste utilisé lors de l’IRM mammaire est généralement un agent à base de gadolinium. Les patientes présentant une allergie connue à ce produit doivent en informer leur médecin.
7. Limitations :
– Coût et disponibilité : l’IRM mammaire est une technique coûteuse et n’est pas toujours disponible dans tous les établissements de santé. Cela peut limiter son utilisation dans certaines régions.
– Faux positifs et faux négatifs : bien que l’IRM mammaire soit très sensible, elle peut parfois entraîner des résultats faussement positifs ou négatifs, ce qui nécessite des investigations supplémentaires pour confirmer ou exclure une lésion maligne.
– Durée de l’examen : une IRM mammaire peut prendre plus de temps qu’une mammographie ou une échographie mammaire, ce qui peut être inconfortable pour certaines patientes.
2. IRM et cytostéatonécrose :
Une IRM mammaire est nécessaire lors de la surveillance de cancers du sein opérés pour éliminer une récidive car la cytostéatonécrose peut présenter au cours de la mammographie certains aspects des cancers à savoir des microcalcifications, une image hétérogène, des contours irréguliers.
Sémiologie de la cytostéatonécrose :
– partie centrale : signal graisseux ; hyper signal T1 et T2, hypo signal T1 et T2 en suppression de graisse, niveau liquidien inconstant,
– partie périphérique annulaire : signal tissulaire fibreux ; hypo signal T1, hyper signal T2,
– prise de contraste variable ; absence de prise de contraste de la partie centrale + prise de contraste périphérique absente ou minime, localisée ou annulaire, précoce (1min 30), vasculaire sans washout.
8. Conclusion :
L’IRM mammaire est devenue un outil essentiel dans le domaine de l’imagerie mammaire, offrant aux médecins gynécologues une méthode efficace pour dépister, diagnostiquer et surveiller les affections mammaires.
Grâce à sa résolution élevée et à sa sensibilité accrue, elle permet une visualisation détaillée des tissus mammaires, notamment chez les femmes à haut risque ou présentant une densité mammaire élevée.
L’IRM mammaire est un complément précieux aux autres modalités d’imagerie, améliorant ainsi la prise en charge globale des patientes atteintes de pathologies mammaires.