1. Signes fonctionnels :

1) Retard de règles :

a) Cas facile : femme jeune :

– parfaitement bien réglée, ayant des rapports sexuels sans contraception avec notion d’aménorrhée et date des dernières règles connue de façon précise, signes sympathiques de grossesse : état nauséeux, somnolence, pollakiurie, seins tendus et sensibles,

– et/ou présentant une courbe de température évocatrice avec un décalage ovulatoire net, suivi d’un plateau de plus de 16 jours,

b) Plus difficile :

La DDR est incertaine ou inconnue ; elle peut aussi être sans signification lorsque :

– les cycles sont irréguliers,

– la grossesse survient pendant une période d’aménorrhée physiologique (lactation) ou pathologique,

– la grossesse survient dès le 1er cycle qui suit le retour de couches ou l’arrêt d’une contraception estroprogestative.

Dans ces situations : une recherche des ß-hCG plasmatiques permettra d’affirmer la grossesse de façon certaine, sinon, on lui préférera l’échographie pelvienne, si l’âge est estimé au-delà de 6 SA (de préférence par voie vaginale).

2) Signes sympathiques :

a) Troubles digestifs :

Les états nauséeux, voire vomissements, sont présents de façon irrégulière et seraient plus marqués dans les grossesses hyper-hormonales (grossesse gémellaire par exemple).

b) Troubles urinaires :

La pollakiurie est constante bien que plus ou moins perçue par la patiente.

Elle est la conséquence de l’expansion rapide de l’utérus.

La rétention urinaire est exceptionnelle en cas de rétroversion marquée de l’utérus gravide.

c) Troubles nerveux :

Il est classique de noter des modifications psychologiques et du comportement (boulimie ou inappétence).

2. Examen clinique :

1) Modification des seins :

Très tôt, les seins augmentent de volume, la peau devient plus fine, comme transparente, laissant apparaître des traînées bleues correspondant au réseau veineux péri-mamelonnaire qui s’hypertrophie.

Le mamelon s’élargit, il prend une coloration plus foncée et l’aréole bombe en verre de montre (œdème). Les tubercules de Montgomery saillent à sa surface.

Dès la deuxième partie de la grossesse le colostrum est fabriqué, parfois on constate déjà un écoulement spontané de celui-ci.

2) Modifications utérines :

a) L’examen au spéculum montre :

– un col plus ou moins violacé (signe tardif),

– une glaire cervicale absente ou coagulée (une glaire cervicale abondante et filante est un signe d’exclusion).

(Nb : la suspicion de grossesse ne dispense pas de la réalisation d’un frottis cervico-vaginal).

b) Toucher vaginal associé au palper abdominal :

L’utérus présente des modifications rapides :

– changement de forme : de piriforme, il devient sphérique,

– augmentation de volume,

– ramollissement irrégulier prédominant au niveau de l’isthme utérin.

3. Examens complémentaires :

1) Courbe thermique :

Elle fournit parfois un apport précieux pour un diagnostic précoce : plateau thermique > 15 jours.

2) Recherche d’hormone chorionique gonadotrope (hCG) :

La recherche effectuée dans les urines ou dans le plasma confirme un diagnostic hésitant mais n’est pas indispensable dans la plupart des cas. Les gonadotrophines chorioniques sont estimés par des méthodes :

– qualitatifs, réalisés avec l’urine concentrée du matin,

– quantitatifs, qui dosent la sous-unité ß-hCG plasmatique ; ils permettent d’affirmer une grossesse très précocement et aident au diagnostic de fausse couche ou de GEU (dosages répétés).

Les autres dosages hormonaux sont totalement inutiles.

3) Echographie obstétricale :

Elle est souhaitable pour confirmer le siège intra-utérin de la grossesse, l’âge gestationnel précis, les signes de bonne évolution ovulaire. Elle visualise l’activité cardiaque à partir de 7 SA et précise l’âge de la grossesse par la mesure de la longueur crânio-caudale à ± 3 jours.

4. Signes anormaux :

1) Métrorragies :

Elles sont observées dans près de 25 % des cas ; la moitié évoluera vers une fausse couche spontanée.

2) Discordance entre taille utérine et durée de l’aménorrhée :

Elle fait évoquer des anomalies évolutives ou des associations :

– utérus trop petit : grossesse arrêtée ou implantation plus tardive,

– utérus trop gros : grossesse plus ancienne ou grossesse multiple, grossesse môlaire, ou grossesse dans un utérus myomateux.

Dans tous ces cas, l’échographie résoudra le problème immédiatement ou après un contrôle quelques jours plus tard.

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