1. Développement mammaire :

De nombreuses hormones sont nécessaires pour un développement mammaire complet.

Dans toutes les espèces, les œstrogènes sont surtout responsables de la prolifération des canaux galactophores et la progestérone du développement des lobules et des alvéoles.

2. Sécrétion et éjection du lait :

Chez les rongeurs préalablement traités par les œstrogènes et la progestérone, des injections de prolactine déclenchent la formation de gouttelettes de lait et leur sécrétion dans les canalicules.

L’ocytocine entraîne la contraction des cellules myoépithéliales bordant les parois des canaux, avec pour conséquence l’éjection du lait par le mamelon. La libération réflexe de l’ocytocine déclenchée par le contact des mamelons et des aréoles (réflexe d’éjection du lait), a été discutée dans un autre chapitre.

Nb : Dans l’espèce humaine, l’ocytocine est indispensable à l’éjection du lait.

3. Déclenchement de la lactation après l’accouchement :

Les seins augmentent de volume pendant la grossesse en réponse à une concentration élevée d’œstrogènes et de progestérone dans le sang circulant.

Une petite quantité de lait est sécrétée dans les canaux galactophores dès le cinquième mois, mais ces quantités sont très faibles comparées à la montée laiteuse qui fait suite à l’accouchement.

Une augmentation identique de la sécrétion se produit après les avortements postérieurs au quatrième mois : en effet, l’expulsion du contenu utérin stimule la sécrétion du lait.

Chez les animaux, la sécrétion débute moins d’une heure après la mise-bas ; par contre, dans l’espèce humaine, la “montée” laiteuse demande de 1 à 3 jours.

Il y a encore beaucoup d’hypothèses et de controverses sur le mécanisme qui entraîne la lactation. La sécrétion de prolactine s’élève pendant la grossesse et reste élevée pendant une semaine environ après l’accouchement.

Il est sûr que les concentrations de progestérone sont suffisamment élevées pendant la grossesse, à condition qu’il y ait encore des œstrogènes pour inhiber la sécrétion de prolactine ; d’autre part, on a affirmé que la progestérone inhibait les effets de la prolactine sur les glandes mammaires.

Une autre théorie du déclenchement de la lactation veut que, après la chute de la concentration de progestérone, les faibles quantités d’œstrogènes encore présentes stimulent la sécrétion de prolactine. 

On a dit aussi que l’élévation des glucocorticoïdes dans le sang circulant, associée au choc de l’accouchement, contribuait au déclenchement de la lactation.

La succion ne fait pas que déclencher le réflexe de libération de l’ocytocine et l’éjection du lait, elle entretient également et augmente la sécrétion de celui-ci, vraisemblablement par l’intermédiaire de la sécrétion de prolactine provoquée par des stimulus nerveux afférents en provenance des seins.

4. Réapparition du cycle menstruel après l’accouchement :

Les femmes qui n’allaitent pas leur enfant ont habituellement leur premier cycle menstruel six semaines après l’accouchement.

L’allaitement stimule la sécrétion de prolactine et inhibe apparemment la sécrétion de FSH et de LH, si bien que l’ovulation est retardée. Les ovaires sont au repos et les débits d’œstrogènes et de progestérone sont bas.

5. Syndrome de Chiari-Frommel :

Une affection intéressante bien que rare, est la persistance de la lactation (galactorrhée) et de l’aménorrhée après l’accouchement chez des femmes qui n’allaitent pas.

Cette affection, appelée syndrome de Chiari-Frommel (actuellement appelée “syndrome aménorrhée-galactorrhée du post-partum”) peut être associée à un certain degré d’atrophie génitale : elle est due à la persistance de la sécrétion de prolactine et à l’absence de la sécrétion de FSH et de LH, nécessaires pour provoquer la maturation de nouveaux follicules et l’ovulation.

Une semblable association de galactorrhée et d’aménorrhée avec des concentrations élevées de prolactine circulante s’observe parfois chez des femmes non enceintes : il s’agit alors de femmes ayant une tumeur chromophobe de l’hypophyse ou de patientes ayant subi une section de la tige hypophysaire comme traitement d’un cancer.

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