1. Introduction :
Plusieurs études avaient objectivé que l’allaitement pouvait être compromis par la prise de pilules combinées EP.
En effet :
– Avec les pilules EP : on note une diminution de la production lactée, plus nettement ressentie par les femmes ayant une montée laiteuse médiocre ⇒ conseiller 1 ou 2 tétées supplémentaires pour contrebalancer l’effet dépressif de la pilule.
Cette réduction est moins sensible si la pilule est commencée au 15ème jour du post-partum.
Les pilules minidosées n’ont pratiquement pas d’influence sur la sécrétion lactée une fois qu’elle est installée.
Avec les associations combinées dosées à 20 µg d’EE, il semble qu’il n’y ait plus réellement d’incidence sur l’allaitement.
– Les micropilules n’ont pas d’influence négative sur la lactation ; le problème essentiel est constitué par les saignements qui se surajoutent aux métrorragies fréquentes du post-partum, et ainsi les micropilules sont plus ou moins bien acceptées par les patientes à cette période de la vie génitale.
L’influence de la contraception hormonale sur la composition du lait est minime.
Nb : En cas d’allaitement maternel exclusif, une grossesse est possible après 2 mois.
Par contre, une ovulation peut survenir plus tôt chez les patientes qui allaitent et donnent des suppléments alimentaires.
Lorsqu’une contraception par DIU est envisagée, il faudra attendre 2 mois après l’accouchement pour que l’utérus ait retrouvé son volume normal.
2. Prescription proprement dite :
La prescription est relativement codifiée :
1) Spermicides si possible dans tous les cas.
2) Avant 2 mois :
– micropilule à partir du 10ème jour,
– pilule combinée minidosée à partir du 21ème jour,
– DIU (après 6 semaines si accouchement normal et 12 semaines après une césarienne),
– implant :
. pas d’allaitement : entre J21 et J28 du post-partum.
. si allaitement : après la J28 du post-partum,
3) Après 2 mois :
– pas d’allaitement : toutes les méthodes sont possibles,
– si allaitement : micropilule, pilules combinées minidosées, DIU.
Il est important d’aborder la question de la contraception postnatale bien avant l’accouchement, lors des consultations prénatales, quand la patiente est encore un peu disponible pour y réfléchir, et afin de laisser le temps au couple d’envisager la meilleure méthode pour eux ; l’expérience montre que de nombreuses femmes ne reviennent pas en consultation postnatale, par manque de temps, d’épuisement lié au bébé, suite à leur reprise d’activité… Par ailleurs, elles ne comprennent pas toujours l’intérêt de cette visite s’il ne leur a pas été expliqué.
3. Contraception du post-partum et pathologie gravidique :
– En cas d’antécédent d’HTA gravidique : la reprise d’un éventuel EP ne se fera qu’après 3 mois et après vérification de la normalité du bilan néphrologique.
– En cas de survenue d’un diabète gestationnel : la reprise d’un EP ne pourra se faire qu’après 3 mois et normalisation du bilan glucidique.
Pour ces deux pathologies, il faut insister sur la place de choix de la micropilule (Cerazette ®) à débuter dès J10 du post-partum ; la normalisation des paramètres biologiques à 3 mois fera alors se reposer la question d’un EP.
– L’hépatopathie gravidique contre-indique l’usage des EP et d’un progestatif pur jusqu’à la normalisation complète du bilan hépatique ; en cas de récidive d’hépatopathie gravidique, on contre-indiquera définitivement l’usage des EP et progestatifs.