1. Anatomie du sein :
Femme en période d’activité génitale.
Constitution du sein :
1) Enveloppe cutanée :
– sur la partie centrale du sein, une saillie : le mamelon,
– entouré d’une zone colorée : l’aréole.
Composition du mamelon :
– c’est une formation cylindro-conique ayant une charpente conjonctive dense,
– un système de fibres musculaires lisses et de fibres élastiques à disposition spiralée,
– des corpuscules sensoriels permettant l’érection,
– des glandes sébacées très développées destinées à préserver le mamelon de la salive du nourrisson,
– sommet percé de 5 à 10 orifices où débouchent les canaux excréteurs de la glande mammaire.
2) Enveloppe adipeuse :
Elle double la face profonde de la peau et emplit les fosses limitées par le tissu conjonctif.
3) Tissu conjonctif :
Il recouvre les éléments glandulaires formant la capsule fibreuse, qui se prolonge jusqu’à la face profonde de la peau en limitant des loges remplies de tissu adipeux.
4) Parenchyme glandulaire :
La glande mammaire est constituée par la réunion de 5 à 10 lobes, divisés en lobules contenant les acini, et ayant chacun un canal excréteur ou canal galactophore s’extériorisant au niveau du mamelon.
La glande mammaire est séparée du grand pectoral par un espace celluleux, ou bourse séreuse de Chassaignac, qui est un important plan de clivage lors de la dissection. La face antérieure de la glande est convexe et a un certain nombre de crêtes fibroglandulaires, appelées crêtes de Duret, attachées à une lame conjonctive de tissu cellulaire sous-cutané, ou ligament de Cooper, qu’il est important de connaître notamment lorsqu’il est envisagé de faire une intervention type mastectomie sous-cutanée. Il existe un prolongement axillaire important de la glande mammaire situé au niveau du quadrant supéro-externe du sein.
2. Rappel sur l’embryologie et l’histologie :
1) Embryologie :
Le sein est un dérivé ectodermique de même origine que les glandes sudoripares et salivaires, dont la différenciation débute chez l’embryon humain dès la cinquième semaine. Son développement, influencé ensuite par les sécrétions hormonales, s’achève après la puberté.
2) Histologie :
Le sein est en majeure partie formé d’un tissu conjonctif de soutien dans lequel s’organisent les canaux galactophores et les unités fonctionnelles.
L’arbre galactophorique comporte 5 à 10 canaux principaux s’ouvrant par un orifice distinct au niveau du mamelon.
Chacun d’eux présente une dilatation ampullaire à contours sinueux ou sinus lactifère, puis se divise en canaux plus étroits, de moyen et de petit calibre aboutissant au lobule en une terminaison « en grappe » individualisée par Wellings sous forme « d’unité terminale ductulolobulaire » (TDLU).
La paroi des canaux est formée de deux couches de cellules, l’une interne, épithéliale, cylindrique, sensible aux estrogènes, l’autre, externe faite de cellules myoépithéliales ayant une double fonction contractile et sécrétoire.
Au niveau du lobule, le tissu palléal de soutien est plus lâche, plus vascularisé, donc plus sensible aux incitations hormonales.
La croissance lobulaire et l’activité sécrétoire sont maximales pendant la grossesse et la lactation mais existent aussi lors des cycles menstruels biphasiques. Après la ménopause, la glande mammaire subit une régression partielle et segmentaire, ou totale. Celle-ci se traduit par une disparition des lobules, une réduction du nombre des galactophores de petit calibre, une fibrose du tissu conjonctif palléal, une augmentation du tissu adipeux.
Toutefois, cette involution n’est pas systématique et une glande mammaire florissante peut persister longtemps après la ménopause.
* La surface du mamelon, ainsi que les orifices des galactophores qui s’y abouchent comportent un revêtement épidermique.



3. Vascularisation et drainage lymphatique :
1) Vascularisation de la glande :
La vascularisation est assurée par deux pédicules :
– supéro-externe, branches de l’artère axillaire abordant la glande par son prolongement axillaire,
– supéro-interne, branches perforantes de la mammaire interne.
Ces deux pédicules artériels sont anastomosés richement par un réseau sous-dermique et un réseau pré-glandulaire.
2) Réseau veineux superficiel :
Il est visible pendant la grossesse, surtout autour de l’aréole : cercle veineux de Haller.
3) Lymphatiques :
Ils entourent les acini et les canaux.
Il existe deux types de drainage lymphatique :
– d’une part, un drainage purement mammaire : réseaux lymphatiques superficiels cutanés et réseaux profonds se drainant vers la région rétro-aréolaire,
– d’autre part, plus à distance, un drainage qui se fait essentiellement vers les groupes ganglionnaires axillaires (pour les quadrants externes), mais aussi vers ceux de la chaîne mammaire interne (pour les quadrants internes) ou de la partie supérieure du muscle grand droit homolatéral.
Au niveau du creux axillaire, les groupes ganglionnaires sont au nombre de cinq :
1- sous-claviculaire situé au sommet de l’aisselle, au-dessus du bord supérieur du petit pectoral et constitue à lui seul le 3ème étage de BERG,
2- central, situé sous la veine axillaire, sur le trajet du rameau performant du 2ème nerf intercostal,
3- huméral, au contact de la veine axillaire ; ce groupe draine également le membre supérieur ; il doit être impérativement respecté lors de la dissection, celle-ci doit donc s’arrêter au bord inférieur de la veine axillaire, sans chercher à en voir la face antérieure,
4- scapulaire inférieur longeant le groupe vasculaire homonyme,
5- mammaire externe situé contre le muscle grand dentelé, le long du pédicule vasculaire mammaire externe, il intéresse les deux premiers étages de BERG.
Les ganglions de la chaîne mammaire interne sont situés en arrière des cartilages costaux et des muscles intercostaux, le long du pédicule vasculaire, en avant de la plèvre pariétale.




