Exemple de produit commercialisé :

Sulfate de magnésium Renaudin 15 % s AMP INJ IV ®.

Présentation : ampoules de 10 ml dosées à 0,15 g/ml [Boite de 10]. 

1,5 g = 10 ml  (⇒ exemple : 4 g = 26 ml  de solution).

Produit à usage HOSPITALIER.

Sulfate Mg

1. Propriétés :

Le sulfate de magnésium (MgSO4) est un anticonvulsivant, qui a 2 propriétés :

– diminution du risque d’éclampsie en prévention primaire, et secondaire après éclampsie,

– effet neuroprotecteur (fœtal) si extraction avant 32 SA, sur indication maternelle ou fœtale.

2. Indications :

– Traitement préventif et curatif de la crise d’éclampsie.

– Autres indications :

. traitement curatif des torsades de pointes,

. traitement des hypokaliémies aiguës associées à une hypomagnésémie,

. apports magnésiens lors de la rééquilibration hydroélectrolytique,

. apports magnésiens en nutrition parentérale.

3. Mode d’action :

Il prévient (et traite) les convulsions par blocage neuromusculaire au niveau de la transmission pré-synaptique qu’il inhibe (effet curarisant).

Il s’agit de la drogue la plus efficace dans la toxémie gravidique grave en prévention des convulsions ++ et dans l’éclampsie en traitement curatif des crises.

Son action vasodilatatrice périphérique lui confère un effet hypotenseur faible.

4. Posologie :

– En prévention d’une crise d’éclampsie ou lorsque celle-ci se déclare : administrer une perfusion intraveineuse lente de 4 g de MgSO4, en 20 à 30 minutes, soit 26 ml de MgS04 à 15 % (débit 52 ml/heure).

– En cas de persistance de la crise : administrer à nouveau une perfusion intraveineuse de 4 g de MgSO4 sans dépasser la dose cumulée maximale de 8 g de MgSO4 pendant la première heure de traitement.

– Par la suite : perfusion continue de 2 à 3 g de MgSO4 par heure pendant les 24 heures qui suivent la dernière crise.

– (Arrêt à la naissance de l’enfant, sinon, arrêt à H12 si pas d’accouchement).

5. Mode d’administration :

– Injection intraveineuse lente.

– En perfusion veineuse, dilué dans une solution glucosée ou saline.

6. Effets secondaires :

– Chez la mère :

. lors de la mise en route du traitement : douleur au point d’injection, rougeur, sueurs, sensation de chaleur (vasodilatation) (prévenir la patiente),

. plus rarement : nausées, vomissements, céphalées, palpitations,

. hypotension artérielle, dépression respiratoire, troubles de la conscience dont la survenue impose l’arrêt du traitement,

. exceptionnellement œdème pulmonaire (hypermagnésémie potentiellement létale en cas d’insuffisance rénale sévère ou d’injection trop rapide d’une dose importante).

– Chez le nouveau-né (rares) : hypocalcémie, détresse respiratoire.

7. Précautions d’emploi :

SOLUTION HYPERTONIQUE A INJECTER LENTEMENT.

– Se conformer à une vitesse de perfusion n’excédant pas 150 mg/minute de S. M ;

– Surveillance de la tension artérielle lors de l’injection intraveineuse et la perfusion continue ;

– Réduire la posologie chez l’insuffisant rénal avec une surveillance accrue de la fonction rénale, de la tension artérielle et de la magnésémie ;

– Allaitement : en l’absence de données, éviter d’allaiter pendant le traitement.

8. Interactions médicamenteuses :

– Chaque maternité doit disposer d’un protocole écrit encadrant l’utilisation du sulfate de magnésium. En particulier, il apparaît utile de bien séparer les seringues (une spécifiquement pour le bolus et d’autres pour l’entretien) afin de réduire les erreurs d’administration médicamenteuses et les risques de surdosage. 

– Attention à la potentialisation des effets avec les inhibiteurs calciques : son utilisation en association avec la nicardipine (Loxen ®) est possible. Cependant, d’un point de vue pharmacologique, l’association de deux substances partageant le même mode d’action est peu pertinente. On pourrait plutôt privilégier d’utiliser dans ce cas un autre antihypertenseur : labetalol (Trandate ®) ou clonidine (Catapressan ®). 

– Magnésium et anesthésie : on retrouve une diminution des besoins en hypnotique ainsi qu’une atténuation de la réponse sympathique lors de l’intubation trachéale. Il n’y a pas d’incidence clinique significative en l’absence de surdosage.

Pas de contre-indication aux différentes analgésies loco-régionales ou à l’anesthésie générale mais :

. Attention à une possible accentuation des effets hémodynamiques par vasodilatation ;

. Préférer l’anesthésie loco-régionale ;

. Si anesthésie générale: attention aux curares non dépolarisant fortement potentialisés (effet curare like du sulfate de Mg): diminuer les doses, monitorage. Il n’y a pas d’interaction avec la succinyl-choline.

9. Contre-indications :

– Insuffisance rénale sévère,

– Maladies neuromusculaires.

10. Surveillance :

– Fréquence respiratoire (FR),

– pression artérielle (PA),

– réflexes ostéotendineux (ROT),

– conscience,

– fréquence respiratoire > 12/minute,

– diurèse > 30 ml/heure (diurèse toutes les 4 h si perfusion de relais). 

– surveillance : fréquence cardiaque (FC) :

. avant la mise en route du traitement,

. 10 minutes après le début de la dose de charge et à la fin de la dose de charge (30 min),

. puis toutes les 4 heures si perfusion de relais.

11. Signes de surdosage :

– Premiers signes :

. diminution des ROT, de la fréquence respiratoire, somnolence, troubles du langage,

. puis : aréflexie, bradypnée, troubles de conscience,

. difficultés respiratoires (fréquence respiratoire < 12 / minute),

. hypotension artérielle : baisse de 20 % par rapport à la TA de base,

. diurèse des 4 h < 100 ml,

. enfin : arrêt respiratoire, coma, arrêt cardiaque.

– CAT devant des signes de surdosage :        

. ARRET IMMEDIAT DU TRAITEMENT +++ (les signes régressent rapidement à l’arrêt du sulfate de Mg et sous traitement symptomatique),

. dosage de la magnésémie,

. réhydratation, diurèse forcée,

​. ANTIDOTE : 1 ampoule de 10 ml de gluconate de calcium 10 % en IV lente sur 10 minutes (ampoule disponible au lit de la patiente),

. hémodialyse si insuffisance rénale.

Nb : Le sulfate de magnésium est éliminé par voie rénale.

Le risque de surdosage est exceptionnel pour ces doses administrées en dehors d’une insuffisance rénale ou d’une oligoanurie, ou d’une prééclampsie sévère.

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