1. Chirurgie per-coelioscopique : Cf chapitre spécial
2. Chirurgie par laparotomie :
1) Formes aiguës urgentes :
– Indication vitale : opération nécessaire pour arrêter l’hémorragie et compenser la perte sanguine.
– Procédure :
Installer une perfusion veineuse (souvent sur deux veines).
Anesthésie générale, incision, et confirmation de l’hémorragie par la couleur bleue du péritoine.
Préhension de l’annexe rompue (généralement la plus volumineuse).
Si la trompe saigne : pose d’une pince sous la trompe et une autre perpendiculairement, au ras de la corne utérine.
Si la trompe ne saigne plus, priorité à la transfusion sanguine.
Aspiration du sang liquide et évacuation des caillots.
– Ce qu’il ne faut pas faire :
Ne pas intervenir sur l’annexe opposée.
Ne pas stériliser systématiquement sous prétexte de risque de récidive.
– Technique recommandée :
Salpingectomie totale (résection de la portion interstitielle comprise), pour éviter récidive et douleurs post-opératoires dues à l’endosalpingiose.
– Gestion peropératoire :
Évacuer le plus complètement possible le sang du péritoine pour éviter complications (ictère, suppuration, occlusion).
Drainage non systématique, adapté selon le cas.
Réanimation : transfusion sanguine abondante et adaptée.
– Suites opératoires : généralement simples.
2) Formes non urgentes :
– Découverte fréquente en milieu spécialisé, souvent par cœlioscopie.
– Traitement standard : salpingectomie avec souci de conservation ovarienne et péritonisation du moignon tubaire.
– Problème de la stérilité : risque de récidive sur la trompe controlatérale ; importance de la préservation tubaire chez les femmes sans enfant.
* Chirurgie conservatrice tubaire :
a) Indications et techniques :
Grossesse interstitielle et isthmique : la quasi-totalité de la trompe est saine. La résection de la trompe interstitielle conserve l’ampoule et le pavillon, que l’on peut réimplanter, opération à ne jamais faire « à chaud ». Dans ces cas donc, la technique conservatrice se borne à réséquer la trompe interne et la corne utérine, à péritoniser et à enfouir le moignon externe de la trompe que l’on attire le plus près possible de l’utérus. Plus tard, on pourra réopérer.
Grossesse ampullaire : elles laissent la portion interne et le pavillon normaux, elles gonflent la trompe à sa partie moyenne. L’opération idéale est la « césarienne de l’œuf » : incision de la trompe, extraction de l’œuf et des caillots, suture tubaire à points séparés éversants de fil très fin, conduite comme une suture vasculaire avec un matériel analogue.
Grossesse externe/avortement tubo-abdominal : ils laissent libre toute la trompe interne. Parfois l’expression douce peut suffire à chasser l’œuf dans la cavité abdominale. Sinon, on débridera le pavillon tubaire, on extraira l’œuf, et on maintiendra écartés les deux lambeaux par quelques points.
b) Conditions pour la chirurgie conservatrice :
Hémostase parfaite obligatoire.
Paroi tubaire non infarcie, non éclatée, sans caillots adhérents.
Conservation tubaire à privilégier chez :
– femmes jeunes,
– femmes avec une seule trompe,
– femmes traitées pour stérilité.
c) Limites et précautions :
Opérations conservatrices non toujours réalisables ni souhaitables.
Respect de la volonté de la patiente (certaines ne désirant plus d’enfant).
La chirurgie plastique tubaire nécessite expérience et matériel adapté.
L’implantation tubo-utérine, technique délicate, est déconseillée en urgence.