Le cancer du sein chez l’homme est une maladie rare puisqu’elle représente 0,5 à 1 % de tous les cancers du sein. L’âge moyen de survenue est de 59 à 64 ans.

Les différents facteurs de risque sont controversés (hyperœstrogénie endogène ou exogène, gynécomastie, syndrome de Klinefelter…), mais apparaît actuellement une notion d’origine génétique avec développement de cancer du sein chez l’homme porteur d’une mutation du gène BRCA2.

Le diagnostic repose sur le triplet habituel : examen clinique, imagerie et examen cyto-anatomopathologique.

Les circonstances habituelles de découverte peuvent être :

– une masse palpable, dure, parfois excentrée par rapport au mamelon, pouvant s’accompagner d’une rétraction de celui-ci,

– un écoulement mamelonnaire sanglant (possibilité de papillome bénin),

– une lésion ulcérée car souvent négligée et se développant rapidement vers la peau étant donné la faible épaisseur des tissus mammaires chez l’homme,

– les adénopathies axillaires sont rarement isolées ou le motif de découverte.

Le maître symptôme est une tuméfaction mammaire isolée ou associée à des modifications du mamelon (écoulement, rétraction, lésions eczématiformes…) ou une ulcération cutanée.

La localisation est le plus souvent centrale, rétro-aréolaire vraisemblablement du fait du faible volume de la glande mammaire chez l’homme. 

L’atteinte des plans superficiels et des plans musculaires profonds est précoce, la maladie néoplasique se présentant donc comme localement plus avancée lors de l’examen initial chez l’homme que chez la femme.

La  fréquence de l’atteinte bilatérale est faible, de 0 à 5 % des cas.

Une atteinte ganglionnaire axillaire est retrouvée dans environ 50 % des cas.

Les formes métastatiques d’emblée sont rares mais peuvent révéler la maladie.

– La mammographie est l’examen essentiel. Sa réalisation s’avère quelquefois difficile compte tenu du volume du sein chez l’homme. Les critères radiologiques de malignité ne diffèrent pas de ceux définis chez la femme.

– L’échographie peut montrer une lésion hypoéchogène à contours irréguliers avec cône d’ombre postérieur typique.

– La cytologie est réalisée de façon systématique à l’aiguille fine en cas d’image douteuse.

– La microbiopsie n’est faite qu’en cas d’échec de la cytologie, si la chirurgie est récusée ou avant la mise en route d’un traitement chimiothérapique premier.

Comme pour la femme, la variété histologique la plus fréquemment rencontrée est l’adénocarcinome canalaire infiltrant. Cependant toutes les formes sont possibles. Il s’agit le plus souvent de tumeurs de grade II (environ 50 % des cas) selon la classification de Scarff Bloom et Richardson. Les récepteurs aux estrogènes et à la progestérone sont retrouvés positifs respectivement dans 85 % et 69 % des cas, soit à des taux plus élevés que chez la femme, ceci étant peut être en rapport avec le caractère mieux différencié des adénocarcinomes chez l’homme.

Le traitement loco-régional est identique à celui de la femme. Il combine une mastectomie de type Patey et une radiothérapie postopératoire intéressant la paroi, les chaînes mammaires internes et sus-claviculaires homolatérales.

L’hormonothérapie est souvent prescrite en situation adjuvante ou en première ligne métastatique puisque 80 % des malades ont des récepteurs positifs et que l’âge de survenue peut contre-indiquer une chimiothérapie.

La chimiothérapie est réservée aux tumeurs non hormonosensibles avec envahissement ganglionnaire axillaire en phase adjuvante comme en phase métastatique. Elle utilise les mêmes protocoles que chez la femme avec un taux de réponses tumorales sensiblement identique.

En conclusion, le pronostic des cancers du sein chez l’homme a longtemps été considéré comme plus sombre que chez la femme mais est en fait similaire à stade égal et peut donc bénéficier des mêmes thérapeutiques.

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