1. Introduction :
Les stérilités tubaires constituent près de 50 % des cas d’infertilité féminine.
Les causes sont variées, mais la plus fréquente reste les salpingites.
D’autres origines incluent :
– les antécédents de chirurgie pelvienne (myomectomie, kystectomie, appendicectomie…),
– l’endométriose sévère…
Certaines patientes n’ont aucun antécédent connu.
2. Bilan initial de l’infertilité :
Avant toute intervention, un bilan complet est impératif pour explorer toutes les causes potentielles d’infertilité, car ces causes sont souvent combinées. Ce bilan inclut :
– un test post-coïtal (TPC),
– un spermogramme,
– une hystérosalpingographie,
– un bilan hormonal.
Traiter uniquement une cause isolée, sans identifier les autres facteurs contributifs, pourrait aboutir à un échec.
3. Examens complémentaires pour le diagnostic tubaire :
1) Hystérosalpingographie (HSG) :
– Permet d’évaluer la perméabilité des trompes et la morphologie utérine.
– Fait partie du bilan standard du couple infertile.
2) Échographie pelvienne :
– Endovaginale : détecte uniquement les hydrosalpinx volumineux.
– L’échographie 3D permet de différencier un hydrosalpinx d’un kyste ovarien.
3) IRM et Scanner :
– Examens de « 2ᵉ intention », utiles en cas de diagnostic difficile.
– Aident à distinguer un hydrosalpinx d’une tumeur multiloculaire.
4) Cœlioscopie (Gold Standard) :
– Seul examen permettant un diagnostic de certitude.
– Permet d’évaluer :
– L’état des trompes (souplesse, diamètre, pavillon).
– La présence d’adhérences pelviennes.
– La perméabilité tubaire (épreuve au bleu).
5) Salpingoscopie (tuboscopie) :
– Endoscopie de la lumière tubaire pour examiner la muqueuse.
– Réalisée par voie haute (cœlioscopie) ou basse (fertiloscopie).
– Détecte des lésions invisibles à l’HSG.
4. Facteurs pronostiques en chirurgie tubaire :
Les éléments péjoratifs relevés en peropératoire sont :
– paroi rigide et épaisse de l’hydrosalpinx,
– taille de l’hydrosalpinx (> 2 cm),
– diminution des plis muqueux,
– qualité de la muqueuse tubaire (> 50 % de surface atteinte),
– adhérences intra-luminales,
– adhérences péri-hépatiques,
– atteinte bilatérale.
5. Types de pathologies tubaires et leur traitement :
Différentes anomalies tubaires peuvent être identifiées, chacune nécessitant une prise en charge spécifique :
– adhérences : traitées par adhésiolyse (cœlioscopie),
– hydrosalpinx : traité par salpingonéostomie (création d’une nouvelle ouverture),
– phimosis tubaire : traité par fimbrioplastie (élargissement du pavillon),
– salpingite isthmique nodulaire : nécessite une résection-anastomose tubaire sous microchirurgie,
– obstruction tubaire proximale non organique : traitée par cathétérisme de désobstruction tubaire.
Contre-indications :
– lésions extensives ou multifocales,
– nécessité de chirurgies répétées (chirurgie itérative).
Dans ces cas, une salpingectomie suivie d’une FIV peut être envisagée pour maximiser les chances d’implantation embryonnaire.
6. Conclusion :
– La chirurgie tubaire doit être envisagée après un bilan complet.
– Elle permet parfois d’obtenir des grossesses naturelles, avec un taux de succès d’environ 30 %.
– En cas de lésions trop sévères, la FIV reste la meilleure option.
Score Français d'Opérabilité Tubaire Distale | ||
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Critères | Description | Points |
Perméabilité tubaire (coelio) | Normale | 0 |
Phimosis | 2 | |
Hydrosalpinx | 5 | |
Plissement muqueux (HSG) | Conservé | 0 |
Diminué | 5 | |
Absent | 10 | |
Paroi tubaire (coelio) | Normale | 0 |
Mince | 5 | |
Scléreuse | 10 |
Classification en stades et pronostic | ||
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Stade | Points | Taux de grossesse intra-utérine |
I | 2-5 | 42,3 % |
II | 6-10 | 33,9 % |
III | 11-15 | 19 % |
IV | > 15 | 4,1 % |