La ferritine est la protéine de stockage du fer (c’est une “éponge à fer”), que l’on trouve en grande quantité au niveau intracellulaire ; elle abonde dans le foie, la rate, la moelle osseuse et les macrophages.
Elle n’est présente qu’à une faible concentration dans le plasma mais il existe une corrélation entre l’importance des réserves martiales et la concentration de la ferritine sanguine : elle diminue en cas de déficit en fer et augmente en cas de surcharge martiale.
La ferritine est aussi une protéine de l’inflammation : il est recommandé de la doser conjointement à un marqueur de l’inflammation, CRP par exemple.
Il n’y a pas de surcharge en fer sans élévation de la ferritine mais l’hyperferritinémie n’est pas toujours synonyme de surcharge en fer.
En revanche, une hypoferritinémie signifie toujours une carence.
Pourquoi prescrire un dosage de la ferritine ?
– Cet examen peut être prescrit pour trouver une cause à une anémie, détecter la présence d’une inflammation ou une hémochromatose.
– Mesurer la ferritine permet aussi de vérifier l’efficacité d’un traitement visant à augmenter ou diminuer le taux de fer dans le sang.
1. Hyperferritinémies :
Les diagnostics possibles sont :
– une surcharge en fer (hémochromatose, transfusions répétées),
– une anémie hémolytique ou sidéroblastique, une ß-thalassémie majeure,
– une tumeur : on observe une élévation de la ferritine dans certains cancers (foie, poumon, pancréas, rein, sein) et dans les hémopathies (Hodgkin, leucémies aiguës),
– une cytolyse hépatique (destruction des hépatocytes riches en ferritine) provoquée par une hépatite virale ou une autre hépatite aiguë,
– un syndrome infectieux,
– un syndrome inflammatoire (polyarthrite) : une hyperferritinémie est habituelle, associée à une hyposidérémie avec CSTf normal ou abaissé, et élévation des autres protéines de l’inflammation,
– un alcoolisme : en cas d’alcoolisme chronique, la ferritine peut dépasser 1.000 µg/l en l’absence de cytolyse ou de surcharge en fer ; elle s’associe dans la moitié des cas à une hypersidérémie ; elle diminue lentement (plusieurs semaines) avec le sevrage,
– Causes rares :
. maladie de Still : l’élévation de la ferritine est très importante au cours des poussées (> 10.000 µg/l),
. syndrome hyperferritinémie – cataracte héréditaire : maladie transmise sur le mode autosomique dominant ; le diagnostic est évoqué devant toute cataracte familiale précoce,
. maladie de Gaucher : où il est fréquent de noter des ferritinémies supérieures à 1.000 µg/l, sans hypersidérémie mais avec augmentation de la saturation de la transferrine.
NB : Les concentrations élevées de ferritine doivent être interprétées en fonction d’un éventuel syndrome inflammatoire qui élève la ferritine en masquant parfois une authentique carence en fer, et selon la fonction hépatique ou le degré d’imprégnation alcoolique.
(⇒ un taux de ferritine normal ou discrètement élevé n’exclut pas une carence martiale).
2. Hypoferritinémies :
L’hypoferritinémie est le premier signe biologique et infraclinique de la carence en fer ; elle présente une sensibilité proche de 100 % pour cette étiologie.
Dans la carence en fer : la baisse de la ferritine est très précoce, elle survient avant l’installation de l’anémie (si l’anémie s’installe, la ferritine est effondrée).
Devant une anémie hypochrome, le dosage de la ferritine permet de distinguer :
– les anémies hypochromes par carence martiale (ferritine basse),
– des anémies inflammatoires (ferritine > 800 µg/l).
Le dosage de la ferritine permet de régler le traitement d’une anémie par carence martiale qui doit être poursuivi jusqu’à la normalisation de la ferritine.
Ferritine : Fiche pratique labo
Le fer, élément très largement diffusé dans la nature, joue dans l’organisme humain un rôle indispensable dans le maintien de la vie.
C’est un constituant essentiel de l’hémoglobine, de la myoglobine, de différentes enzymes et coenzymes.
Il existe sous une forme circulante dans le sérum et sous une forme de réserve principalement dans le foie.
La ferritine est un édifice macromoléculaire dont chaque molécule peut stocker environ 4 500 atomes de fer.
Elle est principalement intracellulaire où elle constitue une forme de réserve échangeable du fer.
Indications :
Ces examens sont essentiels pour typer les anémies.
Le dosage du fer est également réalisé dans les cas de fatigabilité importante (surtout chez la femme en période d’activité génitale) et lors de la chute des cheveux.
Conditions de prélèvement :
Prélèvement de sang veineux (en général au pli du coude). Le tube de sang contient ou non un anticoagulant.
Le prélèvement doit se faire à jeun (les lipides sériques perturbent le dosage).
Conservation possible 24 heures à température ambiante.
Valeurs usuelles :
• Ferritinémie :
– Femmes en période d’activité génitale : 20-200 µg/l.
– Hommes et femmes après la ménopause : 30-300 µg/l.