Symptomatologie fonctionnelle “normale” des suites de couches : 

1. Douleurs :

– Douleurs utérines :

. à type de contractions, représentant les classiques ” tranchées “, plus fréquentes chez la multipare ou chez la femme allaitant,

. celles-ci sont justiciables d’un traitement antispasmodique (Spasfon ®) ou antalgique (Paracétamol).

– Douleurs périnéales :

. celles-ci sont le plus souvent dues aux déchirures superficielles ou à l’épisiotomie,

. elles sont parfois majorées par la mobilisation et les efforts de poussée (miction, défécation).

– Douleurs digestives : le plus souvent, il s’agit de douleurs anales, en rapport avec des complications hémorroïdaires (prolapsus et thrombose).

– Douleurs mammaires liées à l’engorgement : l’engorgement survient 48 à 72 heures après l’accouchement et est souvent associé à une fièvre pouvant être relativement importante (39°C).

– Douleurs musculaires et osseuses : à type de myalgies ou de crampes, en particulier au niveau des membres inférieurs ; leur caractère bilatéral, même si elles sont asymétriques, permet de les différencier d’une phlébite.

2. Lochies :

Il s’agit de pertes de sang qui suivent l’accouchement ; elles sont :

– composés de : sang incoagulable, débris de caduque, sécrétions cervico-vaginales,

– d’odeur fade,

– d’abondance variable : significative le premier jour, leur volume global n’excède pas 600 ml,

– de durée variable, normalement jusqu’au 10ème jour, mais parfois jusqu’à 4 semaines…

On peut noter vers le 15ème jour, surtout chez les patientes qui allaitent, une recrudescence de saignements pendant deux jours : c’est le “petit” retour de couches que l’on explique par l’élimination d’un endomètre ischémié par la sécrétion constante d’ocytocine en rapport avec la succion du mamelon.

3. Troubles urinaires :

1) Dysurie : elle est fréquente :

– elle est le plus souvent isolée et nécessite toujours la réalisation d’une bandelette urinaire éventuellement complétée d’un ECBU,

– il peut s’agir simplement d’un phénomène inflammatoire en rapport avec un accouchement difficile,

– mais parfois, l’ECBU permet de mettre en évidence une infection urinaire.

2) Rétention d’urines :

Elle est rare, mais possible par atonie, d’autant plus que l’accouchement a été long et difficile.

Elle est le plus souvent consécutive à une analgésie locorégionale ou bien secondaire à une extraction instrumentale.

Elle est latente, peu douloureuse, et trompeuse, le globe pouvant être pris pour l’utérus.

⇒ Antispasmodiques type Spasfon ® ou de la prostigmine ® (1 ampoule IM, ou 3 à 4 cp par jour). Associé à la mobilisation ce traitement doit permettre d’éviter le sondage ; s’il est indispensable, il sera fait de manière très aseptique.

3) Incontinence d’urine :

Elle est possible : elle existait souvent déjà en fin de grossesse.

En effet, il est fréquent d’observer quelques fuites urinaires incontrôlées ou la survenue de mictions impérieuses dans le mois qui suit l’accouchement.

La guérison est spontanée en quelques jours ou semaines avec une kinésithérapie adaptée (pas avant 2 mois).

De petits exercices de contraction des muscles du périnée, serrer le vagin ou plisser en remontant l’orifice anal, peuvent constituer une bonne préparation à la rééducation pelvienne.

En cas de persistance, on se méfiera d’une fistule. Une intervention n’est justifiée que 6 mois après l’accouchement.

Nb : On peut aussi pratiquer le stop-pipi qui consiste à interrompre le jet urinaire au milieu de la miction une seule fois par miction. On n’y parvient pas toujours immédiatement après l’accouchement. Il faut recommencer plus tard.

4. Constipation :

Elle est fréquente. Il faut lutter contre elle par :

– le lever précoce,

– les massages abdominaux (en commençant à droite, de bas en haut, puis à gauche, de haut en bas),

– une hydratation adéquate,

– ainsi qu’une alimentation variée riche en fibres.

La prescription se limitera à de l’huile de paraffine per os, à des suppositoires de glycérine, à du Sorbitol.

Il ne faut pas donner de laxatif, ni de lavements qui entretiennent le processus.

5. Hémorroïdes : Hemorroides

Elles sont favorisées par la constipation, la congestion veineuse de fin de grossesse, les efforts expulsifs qui extériorisent, voire déclenchent une crise hémorroïdaire pénible sur un périnée déjà œdématié.

Le traitement associe :

– les toniques veineux à forte dose, type Cyclo 3 ®, ampoules buvables ou gélules, 9 à 12 par jour,

– l’intrait de marron d’Inde au goût désagréable,

– les enzymes, type Extranase ®,

– mais surtout un traitement local (anti-inflammatoires en pommade + suppositoires).

Il faut enfin traiter la constipation et… s’armer de patience.

La régression des phénomènes douloureux se fait en quelques jours, celle des hémorroïdes elles-mêmes, plus lentement, elle est favorisée par de bonnes conditions d’hygiène de vie ; le bilan se fera au bout de 1 à 2 mois.

Plus rarement, on assiste à une thrombose hémorroïdaire à toujours rechercher au niveau du bourrelet : zone plus bleutée, plus dure et extrêmement douloureuse. Elle impose l’exérèse des caillots (sous anesthésie locale à la Xylocaïne 1 % ® non adrénalinée après incision au bistouri froid) qui soulage rapidement.

6. “Baby blue” : Cf Psychose puerpérale

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