Le traitement du cancer du sein nécessite une approche pluridisciplinaire impliquant différentes spécialités médicales qui doivent choisir, en fonction de nombreux critères, un ou, le plus souvent, plusieurs types de traitements parmi six grandes catégories de thérapies.

Les décisions thérapeutiques doivent être prise en RCP (réunion de concertation pluri-disciplinaire), qui réunissent les différents praticiens (chirurgien, oncologue, radiologue, anatomo-pathologiste, médecin nucléaire et autres…).

Facteurs conditionnant les protocoles de soins :

Les protocoles de soins sont définis au cas par cas par l’oncologue avec l’appui d’une équipe médicale et visent à supprimer ou à ralentir la croissance des tumeurs ou métastases, à réduire le risque de récidives et à améliorer la qualité de vie du patient.

Ils sont notamment fonction des facteurs suivants :

– l’âge, la condition physique du malade et d’éventuelles contre-indications,

– le type de tumeurs, sa localisation, sa taille,

– l’atteinte de ganglions lymphatiques ou d’autres organes,

– le stade et le degré d’agressivité (“grade”) au moment du diagnostic,

– le statut des récepteurs hormonaux,

– les effets secondaires éventuels, fonction des traitements et des patients.

1. Chirurgie :

Les modalités chirurgicales sont fonction du type, de la zone, de la taille de la tumeur ainsi que des préférences du malade.

– La mastectomie partielle :

Cette intervention consiste à ôter toute la tumeur ainsi qu’une zone de sécurité plus ou moins grande, ainsi que les ganglions au niveau de l’aisselle (curage ganglionnaire ou ganglion sentinelle).

Leur analyse permet d’orienter le traitement selon le degré d’atteinte.

Un traitement adjuvant à base de radiothérapie est souvent recommandé pour limiter les risques de récidive.

– La mastectomie totale :

Cette opération n’est choisie que lorsqu’il n’est pas possible de recourir à une mastectomie partielle, notamment en cas de tumeur trop avancée.

2. Radiothérapie :

Elle permet surtout d’agir localement et directement sur la zone affectée ou sur les aires ganglionnaires pour éliminer les cellules malignes ayant échappé à la chirurgie.

On y a également recours en cas d’impossibilité d’opération, de multiplicité des ganglions touchés ou de risques de récidives.

Il en existe deux types qui pourront être combinés en fonction du diagnostic :

– La radiothérapie externe :

Les radiations sont émises par un appareil externe au patient, cinq jours par semaine pendant quelques semaines et sans hospitalisation.

– La radiothérapie interne :

Les rayons proviennent de tubes placés provisoirement à l’intérieur du sein. Elle impose une courte hospitalisation pour l’implantation du matériel.

Les trois thérapies suivantes restent le plus souvent des traitements adjuvants:

3. Hormonothérapie :

Elle complète la chirurgie (et éventuellement la radiothérapie ou la chimiothérapie) pour limiter au maximum le risque de récidives et de métastases.

Les médicaments qu’elle utilise (les anti-œstrogènes) ralentissent la croissance des cellules malignes en bloquant l’action de certaines hormones.

Elle n’est efficace que quand celles-ci disposent de récepteurs hormonaux à leur surface, car le développement tumoral est stimulé par les œstrogènes.

On en distingue alors trois types qui agissent chacun à leur manière contre ces œstrogènes.

– Les inhibiteurs de l’aromatase (ou IA) :

Ils inhibent la production d’œstrogènes (favorisée par l’aromatase) qui stimule la multiplication des cellules malignes.

– Les SERM anti-œstrogènes (ou “Selective Estrogen Receptor Modulators”) :

Ils prennent la place des œstrogènes au niveau des récepteurs hormonaux afin d’empêcher l’action favorable de certaines hormones sur les cellules malignes.

– Les SERD (ou “Selective Estrogen Receptor Degradation”) :

Ils endommagent les récepteurs hormonaux des cellules pour empêcher les œstrogènes d’agir dans les zones atteintes.

4. Chimiothérapie :

La chimiothérapie est souvent employée en complément de la chirurgie (mais peut parfois la précéder) pour détruire des cellules cancéreuses situées hors de la tumeur et pour limiter les risques de récidive.

En présence de métastases, elle devient le traitement de référence, seule ou en association avec l’hormonothérapie et/ou des thérapies ciblées (dans les cas où la protéine HER2 est fortement exprimée).

On en distingue principalement deux types :

– La chimiothérapie néo-adjuvante :

On l’utilise avant la chirurgie, elle permet d’envisager une réduction de la taille de la tumeur favorisant ainsi un traitement chirurgical conservateur.

– La chimiothérapie adjuvante :

Elle permet de détruire des métastases (ce que ne permettent pas les thérapies locales) et suit en général rapidement la chirurgie.

5. Thérapies ciblées :

Elles peuvent compléter une opération chirurgicale en utilisant des anticancéreux innovants qui bloquent spécifiquement les mécanismes des cellules atteintes (à l’inverse des chimiothérapies) par ciblage d’une caractéristique plus fréquente chez elles.

Plusieurs thérapies ciblées peuvent être utilisées (simultanément ou pas).

Elles présentent souvent par rapport aux autres traitements des effets secondaires réduits et une meilleure efficacité.

Dans le cas des cancers du sein HER2 positifs, elles complètent la chimiothérapie.

6. Immunothérapie :

Elle vise à renforcer la capacité du système immunitaire à reconnaître et à éliminer les cellules cancéreuses.

Elle n’agit pas directement sur les cellules cancéreuses comme les thérapies ciblées.

Le système immunitaire a la capacité naturelle de reconnaître et d’éliminer les cellules cancéreuses, mais parfois il peut échouer dans cette tâche.

L’immunothérapie aide à renforcer la réponse immunitaire en utilisant des médicaments appelés immunomodulateurs.

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