1. Définition :

Un kyste de Naboth (ou œuf de Naboth) est un petit kyste muqueux (rempli de mucus) qui se développe sur le col de l’utérus, au niveau de la partie visible (exocol) ou à l’intérieur du col (endocol).

Il est dû à l’oblitération des conduits excréteurs des glandes du col utérin qui produisent la glaire cervical (le mucus cervical).

Ce type de kyste est généralement découvert lors d’un examen systématique au spéculum ; il n’est responsable d’aucun phénomène douloureux.

Ces kystes sont très fréquents et bénins.

Leur taille varie généralement d’une tête d’épingle à un pois.

2. Physiopathologie :

Les kystes de Naboth apparaissent lorsque les orifices des glandes produisant le mucus cervical sont bouchés, empêchant ainsi le mucus de s’écouler normalement. Cela peut arriver :

– Après un accouchement, lorsque le col de l’utérus se modifie,

– Après une réparation d’un ectropion : l’épithélium malpighien métaplasique (néoformé) recouvre les cryptes glandulaires endocervicales, sans les coloniser, et les glandes enfermées continuent à sécréter, ce qui est responsable de leur dilatation ; les glandes réalisent alors de petits kystes qui font saillie sous l’épithélium malpighien.

Ces kystes glandulaires rétentionnels deviennent visibles sur l’exocol.

3. Symptomatologie :

Les kystes de Naboth ne provoquent généralement aucun symptôme.

Ils sont le plus souvent découverts fortuitement lors d’un examen gynécologique de routine (frottis, colposcopie).

Parfois, un kyste peut devenir visible sous forme d’une petite boule translucide sur le col de l’utérus.

Mais dans la majorité des cas, ils ne sont pas perceptibles et ne causent ni douleur, ni saignement.

4. Diagnostic :

Le diagnostic est posé lors d’un examen gynécologique au spéculum : on observe directement les kystes sur le col de l’utérus. 

Les kystes de Naboth visibles sur l’exocol peuvent évoluer de façon à former des tuméfactions polypoïdes saillantes, à paroi translucide, avec une base d’insertion large (kyste sessile) ou étroite (kyste pédiculé).

Ces kystes sont donc le plus souvent visibles au niveau de l’exocol, se présentant à la colposcopie comme un kyste translucide dont la paroi est parcourue de vaisseaux.

Mais parfois ils sont situés profondément dans le col, près du canal endocervical et invisibles à l’observation par le spéculum ou le colposcope ; ils sont objectivés seulement par l’échographie pelvienne (endovaginale)… 

5. Traitement du kyste de Naboth :

Généralement les kystes de Naboth ne nécessitent pas de traitement car ils sont bénins et n’entraînent aucune symptomatologie. Ils peuvent même disparaître spontanément.

Cependant, s’ils deviennent trop volumineux et gênants pour l’examen gynécologique, il est possible de les traiter par :

– cautérisation (destruction par la chaleur), au cabinet,

– cryothérapie (destruction par le froid), au cabinet,

– drainage du mucus : ouverture du kyste pour permettre l’évacuation du mucus qu’il contient,

– très rarement par exérèse s’ils sont pédiculés ; cette intervention est généralement réalisée sous anesthésie locale ou générale.

6. Conclusion :

Les kystes de Naboth sont des lésions fréquentes et bénignes du col utérin, le plus souvent asymptomatiques.

Bien que les kystes de Naboth ne nécessitent que rarement un traitement, des options chirurgicales existent pour détruire ou retirer le kyste en cas de symptômes gênants ou de récidive.

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