1. Rappel :

Le fer est indispensable à l’hématopoïèse : 75 % du fer présent dans le corps sert à la synthèse de l’hémoglobine.

Le fer provient de 2 sources : d’une part de la destruction des GR devenus vieux, d’autre part de l’alimentation.

Le fer alimentaire est absorbé par le duodénum sous le contrôle d’une protéine synthétisée par le foie, véritable hormone hyposidérémiante, l’hepcidine, qui diminue l’absorption du fer lorsqu’il y en a trop.

Le fer ainsi disponible est transmis à une protéine plasmatique saturée au tiers, la transferrine qui se charge de le transporter :

– soit vers les réserves cellulaires (surtout foie et rate) où il est stocké par la ferritine véritable “éponge à fer” ;

– soit vers la moelle osseuse, où il est utilisé pour fabriquer l’hémoglobine des nouvelles hématies.

Les laboratoires ne précisent pas toujours la méthode de dosage et le moment du prélèvement ; pourtant, la concentration en fer plasmatique varie selon la méthode de mesure.

2. Valeurs usuelles :

Le dosage du fer sérique, difficile, est souvent entaché d’erreurs, fluctuant d’une heure à l’autre et d’un laboratoire à l’autre.

Toute surprise à la lecture de son résultat impose un contrôle, et chacun de ces dosages doit être réalisé à une heure précise – toujours la même et le matin – car les variations nycthémérales du fer sont très importantes.

En effet, le fer sérique suit un rythme circadien, avec un maximum le matin, un minimum vers 20 heures, l’écart entre les deux valeurs pouvant atteindre 5 μmol/l. 

• Fer sérique :

50 à 160 µg/dl ou 10 à 28 µmol/l chez la femme.

65 à 180 µg/dl ou 12 à 30 µmol/l chez l’homme.

3. Variations pathologiques :

♦ Le fer est abaissé en cas de :

– carence d’apports (malnutrition),

– carence d’absorption (gastrectomie, malabsorption),

– augmentation des besoins (grossesse),

– augmentation des pertes, sous forme hémorragique (menstruation abondante, fibrome, cancer utérin, ulcère…).

♦ Le fer est élevé en cas de :

– surcharge en fer : hémochromatose héréditaire ou secondaire (post-transfusionnelle, cirrhose, apports excessifs : vin),

– anomalies de l’érythropoïèse,

– cytolyse hépatique.

Fer sérique : hyposidérémies

L’hyposidérémie, définie par une concentration du fer sérique < 10 µmol/l (souvent 3 à 4), a 2 causes : les carences martiales et les états inflammatoires. 

Carences martiales :

• Les carences en fer sont responsables d’anémies microcytaires (VGM < 80 fL), hypochromes (TCMH < 27 pg), arégénératives ou peu régénératives (réticulocytes < 150.000/mm3 ou 150 G/L).

• Les marqueurs d’une anémie par carence en fer sont :

–  la baisse du fer sérique (< 4 µmol/l),

–  la diminution de la ferritine sérique,

– la diminution importante du coefficient de saturation de la transferrine (CSTf) < 0,10. 

• La cause habituelle de la carence martiale (90 % des cas) est l’hémorragie distillante, cliniquement inaperçue, digestive dans les deux sexes, génitale chez la femme. Si l’hémorragie n’est pas reconnue dès l’interrogatoire, une fibroscopie gastrique puis une coloscopie enfin une exploration du grêle par vidéocapsule s’impose.

• La carence d’apport, rare, s’observe chez les végétariens stricts (végétaliens), chez les jeunes filles (anorexie mentale), chez les patients ayant un grêle “court” ou une maladie cœliaque, chez les femmes ayant eu des grossesses répétées et rapprochées.

Anémies inflammatoires :

• L’inflammation (rhumatismes inflammatoires, cancers, maladies infectieuses chroniques…) augmente l’expression de l’hepcidine qui induit une rétention de fer dans les macrophages, tandis que les cytokines inflammatoires diminuent la sécrétion de l’érythropoïétine : il y a moins de fer disponible pour l’érythropoïèse.

• Il en résulte une anémie modérée, normocytaire, normochrome (du moins au début), arégénérative et un fer sérique abaissé.

• Les marqueurs d’une anémie inflammatoire sont :

– l’augmentation de la ferritine sérique (car c’est une protéine de la phase aiguë de l’inflammation),

– la baisse du fer sérique,

– la diminution de la capacité totale de la transferrine (< 50 µmol/l) avec un CSTf normal, permettant de faire la différence avec une carence martiale.

Le diagnostic est confirmé par l’existence de signes biologiques de l’inflammation (CRP).

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