1. Généralités :

Un ectropion du col utérin, c’est très simple et en tout cas, ça n’est pas dangereux.

Voilà, le col de l’utérus est une sorte de cône situé au fond du vagin. Il présente, au centre, un orifice anatomique qui mène vers l’intérieur de la cavité utérine.

En principe, au niveau de cet orifice anatomique, on a une frontière entre deux revêtements, deux muqueuses. 

L’une, celle qu’on voit, celle de l’extérieur, est rose, épaisse, faite de plusieurs rangées de cellules, elle ressemble à la muqueuse de la joue. C’est la muqueuse de l’exocol.

L’autre est plus rouge, beaucoup plus fine, n’est composée que d’une seule couche de cellules. Elle est fripée et elle sécrète la glaire. Elle est en principe à peine visible au niveau de l’orifice. Elle recouvre l’intérieur du col.

L’ectropion, c’est la surface occupée par cette muqueuse qui devrait rester à l’intérieur et qui sort, qui déborde vers l’extérieur. Comme cette muqueuse, la fine, celle qui fait l’ectropion, ne sait pas bien se défendre contre l’acidité du vagin, elle sécrète encore plus qu’à l’accoutumée du mucus qui va devenir autant de glaire et qui va vous gêner.

2. Comment se traite un ectropion du col ?

Un principe : on ne traite pas l’ectropion pour traiter l’ectropion mais seulement s’il occasionne une gêne.

Un ectropion n’est pas une maladie en soi.

Deuxième principe : le traitement est proportionnel à la gêne.

Troisième principe : l’ectropion se répare souvent tout seul.

C’est une zone qui est, en principe, destinée à évoluer vers la guérison toute seule. Le tissu, qui est semblable à celui qui est à l’intérieur du col se modifie pour ressembler à celui qui est à l’extérieur.

Ca peut venir des bords et aller vers le centre. Ca peut aussi commencer sous forme d’îlots qui confluent par la suite.

Ce qui semble ralentir cette transformation, c’est que le tissu est fragile et que règne sur place un polymicrobisme.

– Premier traitement pour les ectropions peu actifs, peu gênants : anti-infectieux. On prescrit des ovules un jour sur deux pendant un mois, voire plus. On observe des résultats. Un peu comme si, n’étant plus harcelé par les petits microbes, le processus de transformation se faisait mieux.

– Deuxième traitement : une solution très acide que l’on appliquait sur le tissu pour entraîner une sorte de “brûlure” chimique. On prenait le relais avec le même produit, en ovule cette fois. La solution n’est plus commercialisé mais les ovules restent. Il est probable que leur effet anti-infectieux contribuait aux succès qui étaient rapportés.

– Ensuite, on passe à des choses plus agressives, envisageables uniquement lorsque la gêne est très importante et qu’on ne peut attribuer ces symptômes, si importants, qu’à la seule présence de l’ectropion.

Il y a quelques années se pratiquait très couramment l’électrocautérisation. 

C’était une coagulation électrique, à l’aide d’une sorte de bistouri électrique, de la surface de l’ectropion. Ca ne se fait plus trop : c’est remplacé par la vaporisation laser.

Le but escompté est que les cellules de la base régénèrent le tissu.

Le danger, c’est que la cicatrisation peut se faire sur le mode rétractile et aboutir à un orifice du col de l’utérus punctiforme, trop petit pour sécréter convenablement la glaire qui sert à capter les spermatozoïdes.
Par ailleurs, il arrive aussi, qu’après un intervention dans ce genre, on rencontre quelques difficultés lors de la dilatation, pendant l’accouchement. 

C’est assez particulier : le col s’efface, s’affine mais l’orifice reste comme sclérosé. Quand on sait que la patiente a eu une cautérisation ou un laser, on force, doucement, au doigt le bord du col et la dilatation peut se faire.

N’oubliez pas de dire à votre accoucheur les gestes que l’on vous a fait sur le col.

Vous voyez donc qu’il faut vraiment peser le pour et le contre avant de faire un laser à une jeune femme pour traiter un ectropion. Pour une lésion plus grave, ça ne se discute pas mais pour un ectropion, si.

Voilà, vous l’aurez compris, pour traiter un ectropion, mieux vaut s’armer de patience…

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