La contraception d’urgence (appelée parfois contraception post-coïtale) permet d’éviter la survenue d’une grossesse non désirée après un rapport sexuel non ou mal protégé à n’importe quel moment du cycle.

Il s’agit d’une contraception occasionnelle, “de rattrapage”. Son objectif n’est pas d’être employée de façon régulière. 

La contraception d’urgence doit être présentée aux patientes et connues d’elles quel que soit le mode de contraception choisi.

Cette contraception d’urgence n’est pas aussi efficace que la contraception classique et peut entraîner des effets secondaires. Il ne faut donc pas y recourir de façon répétée.

Par ailleurs, il existe aussi une contraception d’urgence mécanique (DIU au cuivre). En fait, cette méthode est très rarement proposée.

1. Indications :

Cette méthode peut être employée, après un rapport sexuel, dans un certain nombre de situations, et notamment :

– absence de contraception,

– agression sexuelle ou viol, lorsque la femme n’est protégée par aucune méthode efficace de contraception,

– échec ou mauvais usage de la méthode contraceptive, notamment :

. rupture ou utilisation incorrecte du préservatif,

. retard de la prise du comprimé contraceptif habituel au delà du délai acceptable,

. injection de l’AMP (DEPO PROVERA 150 mg IM ®) avec plus de 2 semaines de retard,

. déplacement, déchirure ou retrait trop précoce d’un diaphragme vaginal ou d’une cape cervicale,

. échec de la méthode du retrait (éjaculation dans le vagin ou sur les organes génitaux externes, par exemple),

. comprimé ou film spermicide non dissous avant le rapport,

. erreur de date lors de l’emploi de la méthode des températures.

2. Contraceptifs hormonaux d’urgence :

Il existe deux moyens de contraception hormonale d’urgence sous forme de comprimé (appelée “pilule du lendemain”) :

– à base de lévonorgestrel (LNG) : Norlévo ®, Lévonorgestrel Biogaran ®, Lévonorgestrel Mylan ®,

– à base d’acétate d’ulipristal (UPA) : EllaOne ®. 

Quel que soit le médicament, la contraception d’urgence est d’autant plus efficace qu’elle est utilisée précocement après le rapport sexuel non ou mal protégé.

1) Lévonorgestrel (Norlevo ®) :

Prendre 1 comprimé le plus tôt possible (1 cp à 1,5 mg est l’équivalent de 50 cp de Microval ®), et au plus tard 72 heures (3 jours) qui suivent le rapport non protégé.

Il n’existe pas de contre-indications. 

L’efficacité est excellente.

Une demande régulière de contraception d’urgence doit donner lieu à une consultation pour envisager une contraception pérenne.

2) Ulipristal acétate 30 mg (EllaOne ®) :

Il s’agit d’un modulateur des récepteurs à la progestérone.

Prendre 1 comprimé le plus tôt possible, et au plus tard 120 h (5 jours) après le rapport non protégé.

L’ulipristal peut être utilisé à n’importe quel moment du cycle menstruel.

Là aussi, il n’existe pas de contre-indications. 

Dans une étude comparative, l’efficacité de l’ulipristal est meilleure que le lévonorgestrel, et il est possible de l’utiliser plus tardivement (120 h après le rapport) ; mais il est quatre fois plus cher que le Norlevo ®. 

>>> ATTENTION : pour les patientes qui prennent des inducteurs enzymatiques : il faut prendre 2 comprimés de Norlevo ® ou d’Ellaone ® ou utiliser un DIU.

3. Dispositifs intra-utérins :

Le DIU est la meilleure méthode de contraception d’urgence passé un délai de 72 heures après un rapport non protégé, en l’absence des contre-indications habituelles, en particulier les infections cervicovaginales.

Il doit être mis en place dans les cinq jours qui suivent le rapport, selon les recommandations de l’OMS. 

Il n’y a pas de contre-indications chez la nulligeste.

Seuls les DIU au cuivre ont l’indication pour la contraception d’urgence. Ils ne peuvent être délivrés que sur ordonnance et posés par un médecin ou une sage-femme expérimentée.

Utilisé comme contraceptif d’urgence, le DIU empêcherait la grossesse en provoquant l’inflammation de la muqueuse utérine, qu’il rend ainsi impropre à la nidation.

La contraception d’urgence par DIU à un taux d’échec de 0,1 à 0,2 %, mais reste la méthode la plus efficace en cas de rapport non protégé. Elle est moins accessible que la contraception d’urgence par lévonorgestrel ou ulipristal acétate du fait de la pose en consultation médicale.

Le DIU peut servir de contraception ultérieure si la femme le souhaite. Dans le cas contraire, il doit être retiré lors des règles suivantes.

Quelques informations et conseils pour les patientes

> En cas de vomissements dans les 3 heures après la prise du comprimé, ou en cas de diarrhées, il faut reprendre immédiatement un autre comprimé.

> L’utilisation simultanée du Norlévo ® et d’EllaOne ® n’est pas recommandée car elle peut réduire l’efficacité de la contraception d’urgence.

> Adopter une méthode contraceptive complémentaire (préservatifs) jusqu’au début des règles suivantes. Si la prise d’une contraception d’urgence fait suite à un oubli de pilule, la contraception régulière doit être continuée mais peut avoir une efficacité réduite.

> Informer la patiente sur la possibilité d’avance ou de retard des règles.

> La contraception d’urgence ne permet pas toujours d’éviter une grossesse. 

Il faut réaliser un test de grossesse en cas de :

– retard de règles de 5 à 7 jours,

– saignements anormaux à la date prévue (moins abondants, de durée prolongée…), accompagnés ou non de douleurs inhabituelles,

– signes évocateurs de grossesse.

> Attention ! la contraception d’urgence n’agit que sur les rapports ayant eu lieu avant sa prise et sous respect des délais indiqués sur les notices.

> Elle ne remplace en aucun cas une contraception régulière et elle ne protège pas contre les IST.

Pilule du lendemain

En cas de non disponibilité de “la pilule du lendemain” :

On peut employer la méthode ancienne qui utilise les contraceptifs oraux combinés classiques ou “méthode de Yuzpe” :

– Elle comprend au total 4 comprimés de pilule EP, contenant l’estrogène (éthinylestradiol) et le progestatif (Lévonorgestrel).

– Peut être prise jusqu’à 3 jours suivant la relation sexuelle à risque, mais son efficacité est optimale si elle est prise dans les premières 24 heures.

– Prendre 2 comprimés dès que possible et 2 autres comprimés après un intervalle de 12 heures.

– Il est préférable de la prendre avec un médicament anti-nausée.

– Si des vomissements se produisent dans l’heure qui suit la prise des comprimés, ceux-ci ne seront pas efficaces ; il faut donc se procurer une nouvelle dose de comprimés.

En pratique, on peut utiliser les pilules :

1- Adépal ® (comprimés oranges), ou

2- Trinordiol ® (comprimés jaunes),

3- sinon, Minidril ®.

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