Les micropilules sont des progestatifs à très faible dose, administrés de façon continue, sans interruption.

Ils sont dérivés des norstéroïdes.

1. Spécialités :

Progestatif (DCI)

Dosage

Nbre de cp

Spécialité

Lévonorgestrel

0,030 mg

28

MICROVAL ®

Désogestrel

0,075 mg

28

CERAZETTE 0,075 mg ®,
ANTIGONE 75 µg ®, 
DESOGESTREL BIOGARAN 75 µg ®,
OPTIMIZETTE 75 µg ®

2. Mode d’action :

– Le lévonorgestrel (Microval ®) a une faible action antigonadotrope et n’agit pratiquement que sur la glaire (qui devient épaisse, constituant un obstacle à l’ascension des spermatozoïdes) et l’endomètre (qui devient atrophique).

– Le désogestrel (Cérazette ®…) a une action antigonadotrope beaucoup plus puissante qui bloque l’ovulation dans plus de 90 % des cycles, ce qui augmente son efficacité (IP = 0,4). Il peut aussi y avoir un décalage de la prise jusqu’à 12 h, ce qui rend l’observance moins contraignante, contrairement au lévonorgestrel (3 h).

Quand l’ovulation n’est pas bloquée, il persiste une sécrétion œstrogénique endogène, facteur de dystrophie ovarienne kystique et d’hyperestrogénie relative, responsable des effets secondaires (aménorrhée ou spotting) dont il faudra en informer les patientes.

Ce mode de contraception hormonale est donc déconseillé chez les femmes présentant spontanément une dysovulation ou des signes d’hyperestrogénie relative. En revanche, il représente une bonne solution lors des contre-indications métaboliques aux estrogènes de synthèse : diabète, HTA, cardiopathie, hyperlipidémie, insuffisance rénale, connectivites…

Cette méthode peut être également utile dans le post-partum et la préménopause.

Cependant, les micropilules ne sont pas toujours très bien supportées et elles augmenteraient le risque de GEU (par ralentissement du péristaltisme tubaire) ; l’irrégularité des cycles, fréquente surtout lors des premiers mois sous ce type de contraception, peut en rendre le diagnostic difficile.

3. Indication :

Contraception orale progestative microdosée continue.

4. Posologie :

Les micropilules doivent être débutées au 1er jour des règles et pris en continu, à heure fixe sans aucune interruption, y compris pendant les règles (ou les périodes de saignements éventuels), à raison d’un cp par jour.

Elles sont efficaces 7 jours après le début du traitement et en cas d’oubli d’un comprimé, ils seront actifs à nouveau 7 jours après.

L’oligoménorrhée, voire l’aménorrhée per-thérapeutique peut s’observer, tout comme de petits saignements intermenstruels : tous ces phénomènes sont dus à une atrophie endométriale.

5. Précautions d’emploi :

A prendre à heure fixe, le retard de prise ne devant pas dépasser 3 h pour Microval ® et 12 h pour Cérazette ®.

A éviter chez les femmes ayant un antécédent de salpingite ou de GEU ou de chirurgie à risque de GEU.

A éviter également en cas de dystrophie ovarienne, mastopathie bénigne, mastodynie.

En cas d’aménorrhée prolongée (2 cycles ou plus) : il faut éliminer une grossesse ; si le diagnostic de grossesse est établi, la prise des comprimés doit être suspendue immédiatement.

 En cas d’antécédents d’ictère cholestatique de la grossesse ou de prurit gravidique, l’administration du produit peut entraîner une récidive de l’ictère ou du prurit : dans ce cas, son administration doit être suspendue.

 Conseils en cas d’oubli d’un comprimé (Cérazette ®) :

. Si l’oubli est constaté dans les 12 heures suivant l’heure habituelle de prise d’un comprimé : la femme devra prendre immédiatement le comprimé oublié et prendre le comprimé suivant à l’heure habituelle.

. Si l’oubli est constaté plus de 12 heures après l’heure habituelle de prise d’un comprimé : la femme devra prendre immédiatement le comprimé oublié et prendre le prochain comprimé à l’heure habituelle, même si cela conduit à la prise de deux comprimés en même temps. De plus, la femme devra utiliser une méthode de contraception mécanique supplémentaire (par exemple, un préservatif) pendant les 7 jours suivants.

Nb : le délai de 12 heures pour Cérazette ® est réduit à 3 heures pour Microval ®…

6. Efficacité :

L’efficacité des microprogestatifs oraux peut diminuer en cas d’oubli de comprimés, de vomissements, ou de diarrhées sévères, ou lorsque certains traitements leur sont associés.

Un comprimé doit être pris chaque jour à peu près à la même heure sans interruption et sans tenir compte de possibles saignements.

Une nouvelle plaquette doit être débutée le lendemain du jour où la plaquette précédente a été terminée.

CERAZETTE ® et génériques :

L’indice de Pearl (indice total) est de 0,4.

La tolérance à l’oubli pour CERAZETTE est de 12 heures, comme pour une pilule EP minidosée.

MICROVAL ® :

L’indice de Pearl est environ de 1.

La tolérance à l’oubli pour MICROVAL est de 3 heures.

7. Contre-indications :

– Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients,

– accidents thrombo-emboliques veineux récents ou évolutifs,

– hépatite et antécédents récents d’hépatite,

– insuffisance hépatique, tant que les paramètres de la fonction hépatique ne sont pas normalisés,

– cancer du sein ou antécédent personnel de cancer du sein, cancer de l’endomètre,

– hémorragies génitales inexpliquées,

– antécédent ou risque de GEU (compte tenu de la diminution de motilité tubaire qu’ils induisent),

– grossesse.

8. Principaux effets indésirables :

Les microprogestatifs ont une moins bonne tolérance gynécologique que les estroprogestatifs.

En effet, les micropilules freinent insuffisamment l’axe hypothalamo-hypophysaire et laissent persister une sécrétion œstrogénique endogène (hyperœstrogénie), responsable de :

– mastopathie, mastodynie,

– douleurs pelviennes, kystes fonctionnels de l’ovaire (20 %),

– perturbations du cycle menstruel avec saignements (spotting ou ménorragies), irrégularités du cycle, voire aménorrhée, qui s’observent chez environ 70 % des utilisatrices.

Un risque de grossesse extra-utérine semble également associé à l’utilisation de microprogestatifs ; il faut donc savoir y penser, ce d’autant que le diagnostic est difficile du fait des troubles des règles.

Chez la femme obèse, il a été observé une diminution de l’efficacité contraceptive.

Ils n’ont en revanche pas d’effet secondaire métabolique ; en effet, il n’a pas été signalé d’effets secondaires cardiovasculaires, hypertensifs ou thromboemboliques, ce qui permet de les prescrire chez des patientes présentant des troubles de ce type (femmes hypertendues ou ayant des antécédents de phlébites).

Cependant, par précaution, la prescription de micropilule est contre-indiquée en cas de thrombose en cours.

9. Interactions médicamenteuses :

La prise simultanée d’inducteurs enzymatiques rend ce mode de contraception inefficace par induction enzymatique et accélération de la dégradation hépatique.

Utiliser de préférence une autre méthode contraceptive, en particulier de type mécanique. 

Points clés

Les microprogestatifs contiennent un progestatif administré per os en continu.

Ils agissent principalement au niveau utérin (glaire cervicale et endomètre) et diminuent la mobilité des spermatozoïdes.

Cependant, certains microprogestatifs, notamment le désogestrel, ont également une activité antigonadotrope plus ou moins importante qui peut participer à l’action contraceptive.

5/5 - (1 vote)
Facebook
Twitter
Pinterest
Whatsapp
Fb messenger
Telegram
Copy link

Laisser un commentaire