1. Définition :

L’ovulation, terme du processus de maturation folliculaire, est la libération d’un ovocyte mature par l’un des deux ovaires, permettant ainsi une éventuelle fécondation par un spermatozoïde.

Il s’agit d’un événement physiologique majeur du cycle menstruel féminin.

Elle se produit une seule fois au cours de chaque cycle menstruel normal entre la puberté et la ménopause.

L’ovulation survient 10 à 12 h après le pic de LH, soit 24 à 36 h après le pic d’E2 (le 14ème jour d’un cycle de 28 jours).

2. Cycle ovarien :

L’ovulation s’inscrit dans le cycle ovarien, qui dure en moyenne 28 jours et comporte deux phases principales :

– La phase folliculaire (du 1er au 14ème jour) : les follicules ovariens se développent sous l’influence de l’hormone FSH.

Un follicule dominant est sélectionné et poursuit sa maturation jusqu’à l’ovulation.

– La phase lutéale (du 15ème au 28ème jour) : après l’ovulation, le follicule rompu se transforme en corps jaune et sécrète de la progestérone pour préparer l’utérus à une éventuelle nidation.

3. Signes et symptômes de l’ovulation :

Plusieurs changements physiologiques permettent de repérer l’ovulation :

– Modification de la glaire cervicale qui devient filante, transparente et s’étire entre les doigts (signe de Spinnbarkeit).

– Légère augmentation de la température basale (de 0,2 à 0,5 °C) due à la sécrétion de progestérone par le corps jaune.

– Sensibilité accrue au niveau des seins.

– Douleurs pelviennes du côté de l’ovaire concerné.

L’ovulation peut aussi être détectée par des tests d’ovulation urinaires ou par échographie.

4. Mécanismes hormonaux de l’ovulation :

L’ovulation est finement régulée par un dialogue hormonal entre l’hypothalamus, l’hypophyse et les ovaires :

– En début de cycle, la GnRH hypothalamique stimule la sécrétion de FSH hypophysaire qui assure la croissance folliculaire.

– Les follicules en développement produisent des œstrogènes, dont le taux augmente progressivement jusqu’à atteindre un pic déclenchant une libération massive de LH hypophysaire.

– Ce pic de LH provoque la rupture du follicule dominant et la libération de l’ovocyte mature dans la trompe de Fallope : c’est l’ovulation.

5. Aspects morphologiques :

Chez la femme, le follicule mûr fait saillie à la surface de l’ovaire ; sa cohésion est assurée par une synthèse de collagène, d’élastine et de glycoprotéines dans les cellules de la granulosa sous l’influence de la FSH.

La rupture est précédée d’une augmentation rapide de son diamètre et d’une dissociation du tissu conjonctif à son sommet.

Cette rupture s’effectue au niveau d’une zone mince du pôle externe du follicule appelée stigma, sous l’influence de phénomènes non encore élucidés :

– mécaniques : augmentation de la tension du liquide intracavitaire,

– vasculaires : les prostaglandines E et F pourraient jouer un rôle important,

– enzymatiques : plasmine et collagénase,

– nerveux : innervation intra-ovarienne.

L’ovocyte, entouré de sa couronne radiée (corona radiata) est expulsé dans le péritoine avec le liquide folliculaire. Il est alors recueilli par les franges du pavillon tubaire.

Le point de rupture va persister 4 ou 5 jours à la surface de l’ovaire, puis il s’obstruera.

Nb : En échographie, l’ovulation est confirmée par la disparition de l’image folliculaire ou au minimum d’une diminution brutale de son diamètre, tandis qu’augmente le volume du liquide contenu dans le cul-de-sac de Douglas.

6. Aspects biochimiques :

Les heures qui précèdent l’ovulation voient survenir un bouleverse­ment de l’orientation de la stéroïdogenèse sous l’effet du pic pré-ovulatoire de LH : granulosa et thèque interne se mettent à sécréter préférentielle­ment de la progestérone aux dépens d’E2 et des androgènes dont les concentrations folliculaires diminuent.

7. Régulation :

La rupture folliculaire n’est liée ni à la seule augmentation de la pres­sion intrafolliculaire, ni aux modifications de la stéroïdogenèse.

En quelques heures, la LH libère et active différentes enzymes protéolytiques. Cette action est médiée par les prostaglandines, spé­cialement la PGF2α qui peut induire à elle seule la rupture, tandis que les antiprostaglandines l’inhibent.

La prostacycline (PGI2) pourrait toutefois être le facteur le plus impor­tant par son action de vasodilatation et de médiation des processus inflammatoires.

Enfin, la mise sous tension des fibres musculaires lisses présentes dans la thèque externe, qui est influencée par l’adré­naline, les prostaglandines et le flux calcique transmembranaire, pour­rait faciliter l’expulsion du contenu folliculaire.

8. Intérêt en pratique :

1) Optimiser sa fertilité :

Identifier sa période ovulatoire permet de cibler les rapports sexuels pour augmenter les chances de conception.

Quelques conseils pour optimiser sa fertilité :

– Avoir des rapports réguliers tous les 2 jours en période fertile.

– Adopter une hygiène de vie saine : alimentation équilibrée, activité physique régulière, gestion du stress.

– Éviter le tabac, l’alcool, la caféine en excès qui peuvent perturber l’ovulation.

En cas de cycles irréguliers ou d’absence d’ovulation (anovulation), il est important d’identifier la cause et bénéficier d’une prise en charge adaptée (induction de l’ovulation).

2) Planification familiale naturelle :

L’observation des signes de l’ovulation est à la base des méthodes de planification familiale naturelle qui permettent de déterminer les jours fertiles du cycle pour concevoir ou au contraire pour éviter une grossesse.

Parmi ces méthodes, on peut citer :

– la méthode des températures (Ogino),

– la méthode Billings basée sur l’observation de la glaire cervicale,

– la méthode symptothermique combinant plusieurs indicateurs.

Bien utilisées, ces méthodes naturelles offrent une efficacité de 98 à 99 % pour différer les naissances.

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