Elles sont liées à trois facteurs :
– la kératinisation,
– la dépigmentation,
– l’absence de vascularisation.
Lorsque la kératine est épaisse, l’humidité de la région donne à la peau un aspect blanc comme on le voit sur la plante des pieds après le bain.
L’absence des mélanocytes cutanés peut être congénitale (albinisme) ou acquise (vitiligo).
La diminution de la vascularisation peut être liée à l’âge.
Les lésions blanches sont souvent précancéreuses et lorsqu’il n’y a pas d’explication évidente, il faut faire une biopsie
1. Dystrophies vulvaires :
On regroupe sous ce terme le lichen scléro-atrophique, les dystrophies hyperplasiques, les dystrophies mixtes.
1) Lichen scléreux :
Il atteint le plus souvent la femme en période péri- et post-ménopausique, mais s’observe à tout âge, y compris chez l’enfant.
Des associations avec le vitiligo, la pelade, la thyroïdite sont rapportées avec des fréquences diverses.
Son étiologie demeure néanmoins inconnue.
Les signes fonctionnels sont dominés par un prurit d’intensité variable, intermittent ou permanent, présent dans 70 % des cas.
Des brûlures vulvaires et une dyspareunie sont aussi fréquentes et d’origine multifactorielle, tantôt liées aux modifications de l’anatomie vulvaire (formation de brides ou de synéchies associées à l’atrophie des reliefs anatomiques), tantôt liées aux modifications de la muqueuse (érosion, fissuration, sécheresse).
Enfin, le lichen séreux vulvaire (LSV) peut être asymptomatique et découvert fortuitement à l’examen gynécologique.
A l’examen, le LSV associe deux types d’anomalies visibles à l’inspection :
– modification de la couleur de la muqueuse vulvaire : typiquement blancheur nacrée et brillante (LSV atrophique), tantôt blancheur mate ou jaunâtre (LSV hyperplasique ou lichénifié), plus rarement, blancheur vitiligoïde ou hyperpigmentation post-inflammatoire,
– modification des reliefs anatomiques vulvaires : synéchies interlabiales puis effacement et disparition des petites lèvres, synéchies clitoridiennes déterminant l’aspect encapuchonné, synéchies postérieures des petites lèvres, source de bride postérieure. Au maximum, on peut observer une disparition complète du relief anatomique de la muqueuse vulvaire.
A ces aspects variables de blancheur et de modification des reliefs anatomiques, peuvent s’ajouter des fissures, érosions ou ulcérations en rapport avec la fragilité des muqueuses.
L’histoire naturelle du LSV est mal connue, son évolution est chronique et récidivante et ce, dans certains cas, depuis l’enfance.
Le risque évolutif est dominé par le développement d’un carcinome épidermoïde vulvaire, estimé à environ 5 % dans les grandes séries rétrospectives.
2) Dystrophie hyperplasique :
Elle s’accompagne aussi de prurit et de lésions de grattage, mais ici la peau est épaisse, avec infiltration du derme.
3) Dystrophies mixtes :
Elles combinent les lésions des deux types précédents.
Dans ces deux derniers cas, la biopsie est nécessaire au diagnostic pour éliminer un Paget, un cancer in situ.
Du fait du grattage, des plaques de leucoplasies peuvent apparaître avec ou sans atypie cellulaire à la biopsie.
Dans 5 % des cas, un cancer pourra se développer sur ces leucoplasies, justifiant une surveillance attentive.
Traitement :
Il comprend la prescription de tranquillisants pour calmer le prurit, des bains de siège au permanganate (0,25 g/5 l d’eau), des applications de fluorescéine aqueuse à 1 %.
Dans les lichens scléro-atrophiques : on prescrira des corticoïdes de classe I type Dermoval ®, crème à 0,5 %, 2 fois par jour par exemple, puis on prendra le relais des corticoïdes de classe II type bétaméthasone (Betneval ®, Diprosone ®, crème, pommade ou lotion 2 fois par jour).
Dans les dystrophies hyperplasiques et mixtes : il faut prescrire d’abord des corticoïdes locaux. Les œstrogènes sont contre-indiqués ; en cas d’échec et de lésions majeures, une vulvectomie simple peut être indiquée, mais c’est exceptionnel.
2. Dépigmentations :
1) Vitiligo :
C’est une maladie dans laquelle les mélanocytes de l’épiderme sont progressivement détruits par un processus d’autodestruction avec hyperpigmentation périphérique, comme si la mélanine était repoussée avec une raclette.
Ici, la lésion blanche est à bord net. Il n’y a pas de prurit, la peau est souple. La femme est jeune.
La lésion s’étend progressivement en surface.
Les poils sont souvent encore pigmentés.
Il n’y a pas de traitement efficace.
2) Albinisme partiel :
Il est congénital ; il est reconnaissable au fait que les poils sont blancs dans la surface atteinte.
Il n’y a aucun signe fonctionnel.
On retrouve des plaques identiques sur les bras, le front.
3. Intertrigo :
Il donne aussi des lésions blanches, mais ici il y a de nombreux débris squameux et gras dans les plis.
La femme est obèse, diabétique, manque d’hygiène.
Il suffit de sécher les lésions, de les désinfecter pour que tout rentre dans l’ordre.
On donnera des bains antiseptiques avec Septivon ®, Bétadine®, puis on rincera soigneusement et on séchera.
Il faut éviter de mettre du talc.
Un psoriasis des plis peut prendre l’aspect d’un intertrigo.