1. Agent responsable : Cf chapitre spécial
2. Epidémiologie : Cf chapitre spécial
3. Clinique :
Les différents aspects cliniques de l’infection génitale à C.T sont peu spécifiques.
La bactérie se développe au niveau de l’épithélium cylindrique endocervical où elle constitue un réservoir de l’infection.
1) Formes asymptomatiques :
Elles représentent PLUS DE 50 % DES CAS.
Dans un tiers des cas, l’endocervicite à Chlamydia est découverte chez une consultante pour dépistage, contraception, grossesse et surtout pour “goutte matinale” ou urétrite subaiguë du partenaire. C. trachomatis est isolé dans l’endocol de 65 % des partenaires d’hommes atteints.
2) Formes symptomatiques :
Dans ce cas, la femme consulte pour au moins un des signes suivants : leucorrhées purulentes (30 à 60 % des cas), métrorragies et douleurs pelviennes (non exceptionnelles, jusqu’à un tiers des cas de cervicite à Chlamydia).
– Examen au spéculum : la cervicite mucopurulente est plus facilement retrouvée au cours de l’examen au spéculum lorsque le col est totalement exposé et bien éclairé. On retrouve un écoulement mucoïde jaune ou trouble provenant du col utérin, dont la couleur est mieux appréciée au bout d’un tampon en coton qu’in situ.
Souvent, une zone rouge d’épithélium cylindrique est visible sur le col (ectropion) : la zone est érythémateuse, œdématiée et saigne facilement au toucher, notamment lors des prélèvements.
Cet examen n’est vraiment évocateur de chlamydia que si l’on observe un ectropion hypertrophique œdématié saignant au contact ou une hypertrophie folliculaire au niveau du col.
Le rôle de cette bactérie dans les dysplasies du col n’est pas clairement défini.
Un toucher vaginal, une palpation abdominale excluent une complication salpingienne et une périhépatite.
La cervicite est associée à une urétrite dans 50 % des cas, elle-même asymptomatique ou responsable de brûlures mictionnelles, dysurie, pollakiurie, pyurie avec cultures d’urines stériles.
Cette infection peut être associée au gonocoque, au trichomonas, voire au candida.
AU TOTAL : Chlamydia trachomatis sera systématiquement recherché devant un tableau de cervicite clinique ou anatomopathologique, en présence d’un ectropion, ou d’un saignement lors de l’écouvillonnage endocervical.
4. Diagnostic positif : Cf chapitre spécial
5. Traitement :
1) Traitement de choix (de 1ère intention) :
– Cyclines : en traitement standard : 200 mg/jour en deux prises par voie orale pendant 7 jours :
. Doxycycline : VIBRAMYCINE N ® 100 mg [B/5] : 2 cp/j en une prise pendant 7 jours (poids > 60 kg),
Prendre les comprimés (ou les gélules) au milieu d’un repas. En cas d’irritation gastrique, il est proposé de les absorber avec du lait.
. Minocycline : MINOCYCLINE ® 100 mg [B/6 et 14] : 1 gél/j, au milieu d’un repas, pendant 7 jours.
– ou bien macrolide en traitement-minute :
. Azithromycine : 1 g per os en dose unique :
ZITHROMAX MONODOSE ® gélule à 250 mg [B/4] : prendre les 4 gélules en une seule fois, à distance des repas (1 heure avant).
(une prise orale unique d’un gramme de Zithromax ® est aussi efficace que 7 jours de cyclines).
2) Traitement de 2ème intention :
– Macrolides : Erythromycine : ERYCOCCI ® sachets 500 mg [B/12] : 2 sachets, 2 fois/j pendant 7 jours ou, en cas d’intolérance, 1 sachet, 2 fois/j pendant 14 jours, immédiatement avant les repas. Indiquée surtout en cas de grossesse ou d’allaitement.
– Fluoroquinolones : Ofloxacine : OFLOCET cp 200 mg ® [B/10] : 1 cp 3 fois/jour, pendant 7 jours (à éviter en cas de grossesse…).
● Contrôle après traitement :
Un contrôle bactériologique de guérison est souhaitable 7 jours après la fin du traitement ; il est impératif en cas de traitement par l’érythromycine, et chez toutes les femmes présentant une persistance de symptômes ou une probabilité de réinfection.
S’il est positif (1 fois/5 dans certaines enquêtes) : on prescrit une 2ème cure par les cyclines ou par érythromycine.
Prévention (idem pour le Gonocoque et Chlamydia) :
1. Insister sur la recherche et le traitement systématique des partenaires sexuels (Ceftriaxone : Rocéphine ® : une injection unique IM de 500 mg) pour éviter une réinfection et rompre la chaîne de contamination.
Ces partenaires sexuels d’une femme présentant une gonococcie doivent être traités en cas de contacts récents avec cette femme (30 jours en cas d’infection symptomatique, 60 jours en cas d’infection asymptomatique).
2. La prophylaxie est surtout individuelle :
– hygiène rigoureuse des mains et du linge en phase aiguë (changement de slip et de collants tous les jours),
– il est fortement recommandé à la patiente de s’abstenir de tout rapport sexuel jusqu’à guérison bactériologique, sinon d’avoir des rapports sexuels protégés.
3. Pratiquer un bilan de dépistage des IST, et en particulier la sérologie syphilitique (VDRL et TPHA) qui est à demander au moment du traitement, puis renouvelée 1 et 3 mois plus tard si on a utilisé un antibiotique inactif sur le tréponème ; elle ne sera pas renouvelée dans le cas contraire, car le traitement stérilise une syphilis contractée dans le même rapport.
4. La patiente sera revue à :
– J3 si les symptômes persistent pour adapter le traitement aux résultats de l’antibiogramme si nécessaire,
– J7 systématiquement pour :
. constater la guérison clinique,
. faire un nouveau prélèvement bactériologique : la guérison ne sera affirmée qu’après un prélèvement négatif,
. donner le résultats des sérologies (pour chlamydia),
. donner des conseils de prévention.