Maladie angoissante par l’idée de mort et de mutilation qui l’accompagne, le cancer du sein est l’un des cauchemars des femmes modernes, la perte d’un sein entraînant un désordre bien plus important de l’image corporelle que l’ablation d’un autre organe.
Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent (il représente environ 30 % des cancers chez la femme).
C’est la première cause de décès chez les femmes de 35 à 55 ans.
Pourtant, ce cancer possède des caractéristiques relativement favorables : il évolue presque directement sous la peau et se trouve donc facilement accessible aux investigations. Lorsque les tumeurs sont encore de petite taille, elles ont un bon pronostic.
Le médecin généraliste, comme le gynécologue, est tenu de faire un examen clinique des seins à l’occasion de la prescription d’un traitement hormonal (contraceptifs oraux, traitement substitutif de la ménopause…) afin de ne pas administrer des œstrogènes en présence d’un éventuel cancer débutant, étant donné le rôle des œstrogènes dans la carcinogenèse mammaire.
Le diagnostic du cancer du sein repose toujours sur le triptyque : examen clinique, imagerie et examen anatomopathologique (ou cytologique). Il a pour objectif l’établissement d’un diagnostic histologique précis et la classification du cancer selon les recommandations de l’Union internationale contre le cancer (UICC).
Le bilan préthérapeutique réalisé en cas de découverte d’un cancer est adapté à chaque situation et n’est jamais systématique.
Plusieurs statistiques comportant un recul suffisant et publiées par des équipes différentes sont concordantes : la taille de la tumeur au moment du diagnostic est bien l’un des éléments déterminants du pronostic.
Près de 80 % des cancers du sein traités au stade T1, lorsque la tumeur mesure encore moins de 2 cm de diamètre, peuvent prétendre à la guérison. Malheureusement, en Algérie, plus de 90 % des patientes atteintes de cancer du sein consultent alors que la tumeur dépasse 2 cm. Autrement dit, plus de 90 % des cancers du sein sont encore pris en charge à un stade trop avancé.