Les tumeurs bénignes du sein sont dominées :
– par l’adénofibrome, plus souvent rencontré chez la femme jeune,
– le kyste du sein plutôt dans la période préménopausique.
La découverte de telles lésions, même si elles semblent cliniquement bénignes, impose la pratique d’examens complémentaires associant souvent :
– la mammographie,
– l’échographie,
– voire une cytoponction à l’aiguille.
S’il existe une quelconque discordance dans les résultats de ces examens, seule une biopsie-exérèse permettant une preuve anatomopathologique fournit un diagnostic de certitude.
1. Adénofibrome du sein : Cf chapitre spécial
2. Kyste du sein : Cf chapitre spécial
3. Autres tumeurs bénignes moins fréquentes :
1) Contexte d’écoulement mamelonnaire :
La conduite à tenir devant un écoulement mamelonnaire est la suivante :
– préciser le type : spontané ou provoqué, unilatéral ou bilatéral, uniporique ou multiporique, séreux, séro-sanglant ou sanglant,
– compléter le bilan par l’examen clinique : palpation mammaire et des aires ganglionnaires,
– éliminer un écoulement purulent,
– éliminer une galactorrhée, écoulement lactescent, spontané, bilatéral et multiporique, dont les causes peuvent être :
. une grossesse,
. la prise de médicaments hyperprolactinémiants (réserpine, Aldomet ®, neuroleptiques…),
. ou un adénome hypophysaire (dosage de prolactine, champ visuel, IRM de la selle turcique).
Si l’écoulement est séreux, séro-sanglant ou sanglant, unilatéral, uniporique :
– il impose un frottis (cytologie) du produit de l’écoulement, une mammographie et une galactographie du canal responsable,
– on aboutit à une exérèse chirurgicale : tout écoulement unicanalaire séro-sanglant ou sanglant impose une pyramidectomie avec examen anatomopathologique,
– qui permet de retrouver :
. une dystrophie sclérokystique,
. une galactophorite ectasiante,
. un papillome intragalactophorique,
. un carcinome intracanalaire ou un carcinome canalaire infiltrant (environ 10 % des cas).
2) Contexte septique :
Dans un contexte septique, on fait facilement le diagnostic d’un abcès du sein.
– Il survient souvent en péri-aréolaire.
– La patiente est fébrile, avec :
. des signes cutanés inflammatoires en regard,
. une tuméfaction qui se collecte rapidement,
. parfois, il y a issue de pus par un canal galactophore ou un orifice de drainage.
– Le traitement est essentiellement chirurgical :
. avec drainage par une incision péri-aréolaire,
. dans un second temps, on est souvent amené à faire l’excision de tout le granulome inflammatoire. Son examen histologique met en évidence la pathologie sous-jacente qui, hors du contexte d’allaitement, est dominée par l’ectasie canalaire.
3) A part, la tumeur phyllode :
La tumeur phyllode est développée à partir des composants épithéliaux et conjonctifs de la glande mammaire, comme les adénofibromes, mais la prolifération conjonctive est dysharmonieuse, atypique.
– Elle est rare, bénigne, avec cependant un risque de récidive locale important.
– Sa croissance est rapide, en quelques jours à quelques semaines.
– Elle impose donc une exérèse chirurgicale large afin d’éviter ce risque et son diagnostic ne sera certain qu’après examen histologique.
4) Enfin, les autres tumeurs bénignes :
– hamartome,
– lipome,