1. Indications de l’examen du partenaire :
L’évaluation du partenaire masculin s’inscrit dans une démarche de prise en charge globale des infections génitales.
Elle vise à interrompre la chaîne de transmission, prévenir les réinfections et dépister d’éventuelles infections asymptomatiques.
– L’examen du partenaire est indiqué dans les situations suivantes :
. Cervico-vaginite et/ou urétrite chez la patiente avec suspicion d’infection sexuellement transmissible (IST).
. Suspicion de Chlamydiose (Chlamydia trachomatis) ou de toute IST à tropisme urétral (gonocoque, mycoplasme, trichomonas).
. Découverte d’une autre MST associée : condylomes ano-génitaux, herpès génital, ulcération ou syphilis.
. Candidose vaginale récidivante, afin de rechercher une balanite ou un portage asymptomatique chez le partenaire, source potentielle de réensemencement.
. Partenaire symptomatique selon la patiente (brûlures, écoulement, prurit, lésions).
– Dans tous les cas, la prise en charge du couple est recommandée dès qu’une IST est confirmée ou suspectée.
2. Objectifs de la consultation du partenaire :
– Identifier un portage ou une infection active pouvant expliquer une réinfection de la patiente.
– Rompre la chaîne de transmission par un traitement simultané.
– Sensibiliser à la prévention : protection, dépistage régulier, vaccination (hépatite B, HPV).
– Assurer un suivi coordonné du couple (information, dépistage, traitement, contrôle de guérison).
3. Contenu de la consultation :
1) Interrogatoire :
Réalisé idéalement en dehors de la présence de la patiente, pour favoriser la confidentialité et la sincérité des réponses.
Il doit préciser :
– Les antécédents personnels de MST/IST, traitements reçus, récidives éventuelles.
– L’existence d’autres partenaires ou relations concomitantes.
– Les pratiques sexuelles (vaginales, anales, orales) et les modalités de protection utilisées.
– Les symptômes évocateurs d’urétrite :
. brûlures mictionnelles,
. prurit méatal ou urétral,
. écoulement urétral (spontané ou matinal),
. gêne pelvienne ou périnéale.
Un dépistage des facteurs de risque doit être systématique (multipartenariat, rapports non protégés, antécédent d’IST dans le couple).
2) Examen clinique :
L’examen doit être complet, attentif et adapté à la plainte.
– Inspection génitale :
. Recherche d’un écoulement urétral spontané ou provoqué par la pression douce de l’urètre antérieur entre deux doigts.
. Observation du méat urétral (érythème, œdème, écoulement).
. Inspection du gland, du sillon balano-préputial et du prépuce (balanite, érosions, ulcérations).
. Recherche de lésions vésiculaires ou érosives évocatrices d’herpès génital.
. Recherche de condylomes acuminés ou d’autres lésions ano-génitales.
– Examen complémentaire :
. Palpation des aires inguinales à la recherche d’adénopathies.
. Inspection de la région anale si rapport anal rapporté.
. En cas de symptômes, réalisation d’un prélèvement urétral ou d’une première urine du matin pour PCR multiplex IST (Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae, Mycoplasma genitalium, Ureaplasma spp., Trichomonas vaginalis).
4. Examens complémentaires recommandés :
Selon le contexte, proposer un bilan IST complet, comprenant :
– PCR urinaire ou urétrale : Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae, Mycoplasma genitalium, Ureaplasma spp., Trichomonas vaginalis.
– Sérologies : VIH, syphilis (TPHA-VDRL), hépatite B et C.
– En cas de balanite ou de lésion suspecte : prélèvement local pour culture ou PCR ciblée (Candida, HSV, HPV selon aspect).
5. Conduite à tenir :
– Informer et traiter simultanément la patiente et son partenaire dès qu’une infection sexuellement transmissible est identifiée.
– Conseiller l’abstinence ou l’usage rigoureux du préservatif jusqu’à la fin du traitement et confirmation de guérison.
– Informer le couple sur les mesures de prévention et l’intérêt du dépistage régulier.
– En cas de candidose récidivante, traiter une éventuelle balanite associée chez le partenaire (antifongique local ou oral selon l’examen).