1. Spécialité :
Une seule spécialité contraceptive estroprogestative transdermique (patch) est actuellement disponible.
DCI | Dosage | Spécialité | Présentation |
Norelgestromine + éthinylestradiol | 203 μg / 24 h + 33,9 μg / 24 h | EVRA ® | Boite de 9 patchs |
2. Mode d’action :
Le principal mécanisme d’action d’EVRA ® est l’inhibition de l’ovulation par inhibition des gonadotrophines ; les modifications de la glaire cervicale et de l’endomètre peuvent également contribuer à son efficacité.
3. Indication :
“Contraception féminine”.
EVRA ® est indiqué chez les femmes en âge de concevoir. La sécurité et l’efficacité ont été établies chez des femmes âgées de 18 à 45 ans.
Population concernée :
Selon l’ANSM, le risque d’événement thromboembolique veineux associé à l’utilisation d’EVRA ® est similaire à celui observé avec les contraceptifs oraux combinés de 3ème ou 4ème génération et doublé en comparaison aux femmes qui utilisent un contraceptif oral combiné de 2ème génération à base de lévonorgestrel.
L’utilisation des COEP de 2ème génération contenant du lévonorgestrel doit être privilégiée en première intention, lorsqu’une contraception combinée a été choisie.
4. Moment adéquat pour l’utilisation :
Il est mis le premier jour des règles ou le jour du saignement après un arrêt de pilule, ou le jour de retrait de l’implant, voire avant pour éviter un “trou” thérapeutique.
Il peut aussi être mis au 20ème jour après une fausse couche ou une IVG, et 28 jours après un accouchement si la femme n’allaite pas.
5. Efficacité :
L’indice de Pearl est compris entre 0,72 et 0,90.
L’efficacité serait moindre si la femme pèse plus de 90 kg ou a un IMC supérieur à 30.
6. Mode d’emploi :
Le dispositif doit être appliqué sur une peau propre, sèche, saine, intacte et sans pilosité, sur une zone non exposée au soleil : thorax, abdomen, fesse, haut de la cuisse ou du bras, à un endroit où il ne subira aucune friction due à des vêtements serrés.
Ne pas coller le dispositif :
– sur les seins,
– sur de la peau mouillée ou graissée par l’application préalable d’une crème ou d’une huile,
– sur une lésion cutanée : plaie, grain de beauté…,
– sur une région soumise aux frottements des vêtements : ceinture, bretelle de soutien-gorge…,
– sur l’emplacement du précédent dispositif : utiliser alternativement 2 ou 3 régions de la peau différentes.
Le dispositif transdermique doit être laissé en place pendant une semaine complète (7 jours), trois semaines successives, suivies d’1 semaine sans patch.
Usagé, il doit être retiré et remplacé immédiatement par un nouveau dispositif à un jour fixe de la semaine, aux 8ème et 15ème jours du cycle. Le changement de dispositif peut avoir lieu à tout moment du jour de changement prévu.
L’interruption du traitement déclenche les règles.
L’application d’un nouveau dispositif est reprise après les 7 jours d’arrêt, que les règles soient terminées ou non.
Pour éviter un retard dans la reprise du traitement, préjudiciable à l’efficacité de la contraception, il est utile de noter le jour de l’application du premier dispositif : un nouveau dispositif est toujours appliqué le même jour de la semaine.
En cas de première contraception ou de reprise d’une contraception interrompue temporairement, appliquer le dispositif le premier jour des règles.
Le respect de ces délais est important : une application trop tardive du dispositif peut nuire à l’efficacité de la contraception pour le nouveau cycle.
L’absorption du produit se fait par voie percutanée évitant le premier passage hépatique, mais les indications, contre-indications, effets secondaires sont les mêmes que pour la voie orale.
7. Contre-indications : Cf chapitre spécial
8. Interactions médicamenteuses :
Tout comme la contraception orale estroprogestative, ce dispositif présente des interactions médicamenteuses avec les inducteurs enzymatiques pouvant diminuer son efficacité contraceptive pendant le traitement et un cycle après l’arrêt du traitement.
Il est préférable d’utiliser une méthode de contraception non hormonale durant la période d’interaction et un cycle suivant : associer un préservatif à la contraception hormonale ou la remplacer par un DIU au cuivre (si traitement au long cours).
9. Principaux effets indésirables :
Les effets indésirables sont similaires à ceux des COEP (tension mammaire, céphalées, nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales, prise de poids, saignement génital intermittent).
Le risque de thrombose veineuse avec le dispositif transdermique est du même ordre que celui observé avec les COEP de 3ème et 4ème génération.
Par prudence, on considère que le risque de thrombose artérielle avec le patch est du même ordre que celui des COEP.
Possibilité d’irritation et rougeur transitoires au lieu d’application du dispositif.
Le prix est d’environ 15 €/mois, non remboursé.
10. Conditions de suivi :
Une consultation médicale s’impose avant de débuter la contraception. L’ANSM rappelle aux prescripteurs la nécessité :
1- de rechercher les facteurs de risque, notamment de thrombose, c’est-à-dire :
. de procéder à un interrogatoire complet sur les antécédents médicaux personnels et familiaux afin d’identifier d’éventuels facteurs de risque, notamment de thrombose veineuse,
. d’identifier un tabagisme,
. d’effectuer un examen clinique afin de dépister notamment une éventuelle hypertension artérielle,
. d’effectuer un bilan lipidique et un dosage de glycémie.
Un mode de contraception non estroprogestatif peut être envisagé lorsqu’un facteur de risque de thrombose est identifié à l’occasion de la prescription d’une contraception combinée, en prenant en compte les contre-indications et les précautions d’emploi dans l’évaluation individuelle du rapport bénéfice/risque.
2- d’informer les femmes du risque de thrombose et de les alerter sur les signes cliniques évocateurs qui doivent les amener à consulter rapidement (maux de tête violents et inhabituels, troubles de la vision, élévation importante de la tension artérielle, douleur inhabituelle à la jambe).
3- d’effectuer un suivi clinique pour surveiller la tolérance au traitement contraceptif prescrit, en particulier au cours des périodes où le risque de thrombose est le plus élevé, à savoir, au cours de la première année de traitement et en cas de changement pour une autre génération de contraceptif combiné.
Par la suite, un examen médical annuel est habituellement recommandé.