Déroulement d’une tentative de FIV

1. Pour optimiser le traitement, on essaiera d’obtenir plusieurs embryons, d’où la nécessité de réaliser dans un premier temps une stimulation de l’ovulation.

Ce traitement médical, qui va durer entre 10 à 15 jours, comprend deux volets différents, mais complémentaires :

La stimulation hormonale par l’apport de FSH exogène administrée sous forme de piqures sous cutanées, permet la croissance et la maturation de plusieurs follicules, chacun contenant en principe un ovocyte.

Le traitement médical commence en début de cycle et la maturation folliculaire est contrôlée par deux examens différents :

Le dosage d’hormone œstradiol, qui est sécrétée par le follicule ovarien et qui témoigne de sa maturation,

L’échographie pelvienne qui visualise le nombre, la croissance de la taille des follicules et l’épaississement de l’endomètre (muqueuse qui tapisse la cavité utérine).

Le rythme de ces contrôles sera dicté par votre médecin, en fonction des résultats de ces deux examens.

– Afin d’éviter qu’une ovulation spontanée (traduite par un pic de l’hormone LH), qui rendrait caduc le prélèvement des ovocytes, ne survienne, un traitement freinateur de la fonction hypophysaire par les agonistes de la LHRH peut être prescrit, soit pendant le cycle précédant le traitement de FIV (protocole dit “long”), sous forme intramusculaire unique ou sous forme sous-cutanée quotidienne, soit pendant le traitement d’induction d’ovulation (protocole dit “court”). Cette phase freinatrice, dite de “blocage” peut favoriser un recrutement folliculaire synchrone et optimal.

– Dans d’autres cas, la prévention des pics de LH est obtenue par l’adjonction en cours d’induction d’ovulation d’antagonistes de la LHRH administrés de façon unique ou quotidienne, à partir du 6e ou 7e jour de l’induction d’ovulation.

2. La confrontation des dosages hormonaux et de l’échographie permet à votre médecin d’estimer la date favorable au déclenchement de l’ovulation.

C’est l’Hormone Gonadotrophine Chorionique, désignée habituellement par les initiales HCG qui maturera les ovocytes contenus dans les follicules.

Ce déclenchement d’ovulation serait réalisé entre 20 heures et minuit trente pour une ponction des ovaires qui aura lieu 32 à 38 heures plus tard.

3. La troisième étape est le prélèvement des ovocytes intra-folliculaires.

Les ovocytes sont obtenus par ponction folliculaire environ 36 h après déclenchement par HCG.

La ponction est le plus souvent échoguidée, par voie transvaginale, sous anesthésie locale avec prémédication.

D’autres voies, ainsi qu’une anesthésie générale peuvent s’avérer nécessaires si les ovaires sont d’accès difficile.

4. L’étape du laboratoire débute le même jour que le recueil des gamètes (ovocytes et spermatozoïdes) :

Les ovocytes matures et les spermatozoïdes les plus mobiles obtenus après centrifugation du sperme sont mis en contact dans des conditions de culture précises, de température et d’atmosphère en incubateur.

Si la micro-injection intra-ovocytaire (ICSI) a été préalablement choisie comme traitement, le biologiste injectera, sous microscope, dans chaque ovocyte isolé, un spermatozoïde à travers la membrane de l’ovocyte.

Le lendemain, si la fécondation a lieu (ce qui survient dans 60 à 70 % des cas), l’ovocyte se présentera sous forme d’une cellule à deux noyaux, ce qui est le stade de 2 pro-nuclei (2PN).

Après 48 heures d’incubation, l’aspect de l’œuf fécondé a déjà évolué. Il est constitué de 2 ou 4 cellules, l’embryon est alors apte à être transféré in utero.

5. Le transfert de l’embryon :

Le couple doit se rendre au Centre d’AMP et décider, en accord avec l’équipe médicale et biologique, du nombre d’embryons à transférer.

Le nombre moyen d’embryons transféré en France est légèrement supérieur à deux, selon les lois de bioéthique et sur les recommandations de l’Agence de Biomédecine, afin de diminuer les risques de grossesse multiple.

Même si pour le couple, la survenue d’une grossesse gémellaire est souvent accueillie favorablement, voire souhaitée, les risques liés à une grossesse triple sont notables, tant pour la mère que pour les nouveaux nés.

Dans certains cas, un transfert de plus de deux embryons peut être réalisé, de façon argumentée et après information appropriée du couple dont l’accord est bien sûr impératif.

Les critères de choix du nombre d’embryons à transférer sont l’âge de la patiente, le nombre de tentatives déjà réalisées et les éventuels échecs de transfert embryonnaire, l’aspect morphologique des embryons, la survenue d’une grossesse précédente.

Le couple doit être informé des chances de succès et des possibilités de grossesse multiple.

Des embryons surnuméraires peuvent être cryopréservés : c’est la congélation des embryons, réalisée en accord avec le couple, ce qui permet, en cas d’échec, de pratiquer des transferts embryonnaires ultérieurs, sans avoir à refaire un cycle complet de traitement.

Le transfert embryonnaire a lieu généralement au 2e ou 3e jour après le recueil des gamètes. Dans certains cas, une culture prolongée des embryons peut être entreprise et le transfert de l’embryon à un stade plus développé (stade de blastocyste) est fait à J5, après le recueil des gamètes.

6. La tentative de FIV est ainsi arrivée à son terme :

Votre médecin vous conseillera souvent un repos de quelques jours (notamment en cas de stimulation ovarienne forte).

Un traitement médical de progestérone peut être administré pour favoriser l’implantation embryonnaire ; d’autres traitements, selon les cas et les équipes médicales, peuvent être administrés : hormone œstrogène, aspirine, corticoïdes… dans le même but.

Le médecin vous prescrira un test de grossesse par un dosage plasmatique de l’hormone béta-HCG, 12 jours après le transfert embryonnaire.

Si le test de grossesse est négatif, il vous sera recommandé de revoir votre médecin en consultation le cycle suivant.

Si le test de grossesse est positif, il devra être confirmé par d’autres dosages de béta-HCG puis par une échographie pelvienne qui confirmera la bonne évolution de la grossesse. Ces deux examens permettront également d’éliminer des accidents d’implantation embryonnaire (grossesse extra-utérine) ou d’évolution inadéquate de grossesse avec le risque de fausse couche spontanée. 

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