Le diabète est une maladie chronique qui doit être suivie afin de connaître son évolution et mieux pouvoir y réagir. Le diabète est évolutif et le traitement doit être réévalué régulièrement dans toutes ses composantes : mesures hygiéno-diététiques, activité sportive, alimentation…

1. Suivre son diabète :

1) Auto-surveillance :

Le maintien de l’équilibre glycémique est le principal objectif de la prise en charge du diabète. Cet équilibre glycémique oblige à une auto-surveillance régulière pour éviter les variations de la glycémie, un taux de sucre dans le sang trop élevé (hyperglycémie) ou trop bas (hypoglycémie).

L’équilibre glycémique se surveille de 2 façons :

– En laboratoire d’analyse : tous les 3 mois, on mesure la glycémie à jeun ou l’hémoglobine glyquée (HbA1c)

– Par un lecteur de glycémie : le patient peut contrôler plusieurs fois par jour sa glycémie capillaire (sur une goutte de sang) à des moments précis. C’est ce qu’on appelle l’auto-surveillance glycémique (ASG).

L’auto-surveillance de la glycémie consiste à mesurer soi-même sa glycémie à un moment donné de la journée. Elle est réalisée à partir d’une goutte de sang prélevée à l’extrémité d’un doigt. Elle peut être réalisée en n’importe quel lieu : à domicile, sur son lieu de travail, en voyage, dans un établissement sportif. Le patient peut ainsi surveiller lui-même sa glycémie et prendre les mesures nécessaires pour la contrôler au mieux.

L’auto-surveillance glycémique doit s’inscrire dans une démarche d’éducation thérapeutique du patient. Lors de la prescription d’un dispositif d’ASG, il est indispensable d’expliquer au patient et d’organiser avec lui cette auto-surveillance, de définir les moments, la fréquence, les objectifs et les décisions à prendre en fonction des résultats.

2) Visites médicales :

Un suivi médical est mis en place pour vérifier l’efficacité du traitement. Les examens fixés permettent de s’assurer que le diabète est bien contrôlé. Le suivi doit être assuré au moins quatre fois par an par le médecin traitant, qui peut également vous orienter vers des spécialistes. Une fois par an, il faut réaliser :

– une visite chez un ophtalmologue,

– un bilan dentaire,

– un bilan lipidique (cholestérol),

– un bilan biologique rénal,

– un électrocardiogramme,

– un examen des pieds.

2. Diabète au quotidien :

1) Alimentation :

Compte tenu de ses effets sur la glycémie, l’alimentation joue un rôle primordial dans le traitement du diabète. Il est donc important de manger équilibré et sans excès. Il est nécessaire de savoir évaluer les quantités de glucides et de kilocalories contenues dans un plat.

Il faut en effet comprendre dans quelle mesure les différents aliments influencent la glycémie. Les glucides sont les aliments qui ont l’effet le plus important sur la glycémie, ils requièrent donc une attention toute particulière. Par conséquent, le comptage des grammes de glucides pour chaque repas et en-cas est un moyen simple de planifier vos repas et de réguler votre glycémie.

Il est important d’adopter une alimentation variée et faire des repas équilibrés à des horaires réguliers sans sauter de repas. Il est possible de consulter son médecin ou un diététicien pour mettre en place un programme alimentaire, propre à chacun.

2) Sport :

Chez les patients diabétiques, l’activité physique peut contribuer à améliorer l’équilibre glycémique.

Elle doit être régulière et adaptée au profil de la personne. Comme l’alimentation, l’activité physique fait partie du traitement.

– Activité physique et glycémie :

L’exercice physique entraine une diminution de la glycémie. Le fait de pratiquer une activité physique régulière améliore l’activité de l’insuline et diminue le poids, ce qui contribue à réduire les complications vasculaires.

Il est tout aussi important d’adopter de nouveaux réflexes pour bouger le plus possible dans la journée. Par exemple : prendre les escaliers au lieu d’attendre l’ascenseur, ne pas emprunter les escalators, ne pas chercher à tout prix à se garer le plus près possible de l’entrée des magasins mais marcher quelques mètres de plus, marcher plus rapidement…

– Précautions :

Il est recommandé d’être accompagné lors d’une activité sportive et prévenir les participants de son diabète. Par conséquent, il faut éviter les sports tels que le parachutisme, alpinisme en montagne, voile en solitaire, sports mécaniques…

Il est important de boire pendant l’effort et de contrôler plus fréquemment la glycémie pour prévenir une hypoglycémie. Ainsi, il faut penser à toujours avoir du sucre sur soi en cas d’hypoglycémie. Ne pas hésiter à prévoir des barres de céréales, de la compote, du pain (…) en cas d’effort prolongé. Evidemment, toujours consulter son médecin avant de débuter une activité sportive !

3) Pied diabétique :

Quelques règles simples, à réaliser au quotidien :

– inspecter ses pieds (ne pas hésiter à utiliser un miroir) : couleur, chaleur, zone de frottement, espaces entre les orteils, ongles…,

– se laver les pieds et les sécher soigneusement,

– soigner immédiatement la moindre blessure et si besoin, consulter un médecin,

– bien choisir ses chaussures,

– éviter de marcher pieds nus (même à la plage…).

Ce sont de bons réflexes à adopter afin d’éviter des douleurs et d’éventuelles complications. 

4) Voyageur diabétique :

En tant que diabétique et avant de partir en voyage, il faut prendre en compte un ensemble de paramètres pour éviter les imprévus. C’est pourquoi, il est recommandé de préparer à l’avance ses voyages pour qu’ils se passent dans de bonnes conditions.

a) Bien préparer le voyage :

Quelle que soit la durée du séjour, il est recommandé d’emporter une ordonnance en cours de validité, la quantité de médicaments nécessaire pour la durée du déplacement et du séjour, le matériel dont vous aurez besoin (stylos, aiguilles, lecteur de glycémie…). Par précaution, il est préférable d’emporter davantage de médicaments et de matériel pour faire face aux éventuels imprévus (prolongation du voyage pour quelque raison que ce soit).

S’il s’agit d’un voyage à l’étranger, il est important de se renseigner sur le type d’insuline utilisée dans le pays visité.

En fonction du déplacement, il peut être nécessaire d’adapter son traitement, en particulier si des changements surviennent dans :

– Le rythme des repas et l’alimentation : par exemple les plats, les légumes ou les fruits peuvent être nouveaux et on connaît moins leur effet sur la glycémie ;

– L’activité physique : on fait souvent plus d’activités physiques lorsque l’on est en vacances (piscine, vélo, randonnée…) ;

– Le décalage horaire : une des astuces consiste à ne pas changer d’heure jusqu’au premier repas dans le pays d’arrivée, ce qui permet de suivre l’action de l’insuline et d’adapter les prises alimentaires.

Il conviendra de se rapprocher de son médecin, avant le départ pour adapter au mieux le traitement.

b) Conservation de son insuline :

Pour transporter correctement son insuline, il est nécessaire d’utiliser des trousses isothermes (voir dans le commerce, se rapprocher du pharmacien ou contacter le laboratoire pharmaceutique qui commercialise l’insuline utilisée…). Attention, à ne pas mettre son insuline au contact de blocs congelés : l’insuline ne doit jamais être conservée à moins de 0°C.

Dès son arrivée sur son lieu de voyage, mettre l’insuline au réfrigérateur car les insulines non entamées doivent être conservées entre 2 et 8°C.

De même, pensez à ne pas laisser son lecteur de glycémie au chaud, au froid ou au soleil dans la voiture ou le train.

c) Partir en voiture ou en train :

Il est préférable de planifier son itinéraire et/ou de s’informer sur la durée du trajet. Par précaution, il est conseillé d’emporter une collation et de quoi s’hydrater, afin de pouvoir anticiper tout allongement de parcours (panne, embouteillage…).

En voiture, il est conseillé de faire une pause toutes les deux heures pour se reposer. Il peut être recommandé d’effectuer une auto-surveillance de la glycémie avant de partir ou lors des pauses.

En train comme en voiture, il faut penser à avoir tout son matériel (sucre, boisson, lecteur de glycémie…) à portée de main, tout au long du voyage.

d) Partir en avion :

Les médicaments sont, selon la réglementation, des “liquides essentiels à la personne” : on ne peut interdire à une personne diabétique de transporter en bagage à mains, l’insuline nécessaire à son traitement et le matériel utile pour la surveillance de la glycémie. N’étant pas à l’abri d’un vol, d’un oubli ou d’une perte il est préférable de séparer le traitement, une partie dans le bagage à mains et une partie dans la soute.

Comme en voiture, il faut bien penser à avoir tout son matériel à portée de main : insuline, lecteur de glycémie, sucre…

Il est possible de contacter directement la compagnie aérienne empruntée, afin de savoir s’il y a des modalités particulières de transport.

Extrait du site : https://www.sante-sur-le-net.com/

Grossesse + diabète

(Brochure pour patientes)

 

Le bon déroulement d’une grossesse dépend avant tout de la qualité de l’équilibre glycémique qui doit être aussi parfait que possible pendant les 9 mois, mais aussi au cours des semaines qui la précédent.

Une femme diabétique peut-elle avoir des enfants ?

Oui, comme toutes les femmes

Il est préférable :

– de l’envisager lorsque l’on est jeune,

– de ne pas fumer,

– de maigrir avant de commencer la grossesse, si le médecin le juge nécessaire,

– de faire vérifier :

. que vous êtes protégée contre le rubéole (vaccination) et contre la toxoplasmose,

. que la tension artérielle est normale,

. qu’il n’existe pas d’infection urinaire,

. que vos dents sont en bon état.

Des précautions sont-elles à prendre avant la grossesse ?

Oui

Il importe en effet :

– que le diabète soit bien équilibré durant les semaines qui précèdent la grossesse,

– qu’un bilan du diabète soit fait, notamment un examen ophtalmologique.

la grossesse doit être “programmée”

– consultez dès le retard des règles.

Qui surveillera la grossesse ?

vous même :

– en surveillant vos glycémies de façon renforcée,

– en recherchant l’acétone dans les urines,

– en faisant régulièrement contrôler votre tension artérielle.

l’équipe médicale :

médecin traitant, diabétologue, obstétricien, sage femme (préparation à l’accouchement), ophtalmologue, diététicienne, infirmière…

le laboratoire d’analyse biologiques :

(recherche d’infection urinaire, hémoglobine glycosylée…)

Il faut respecter scrupuleusement le rythme des consultations qui vous sera conseillé.

L’accouchement : quand et comment ?

Comme pour les femmes non diabétiques, l’accouchement se fera de préférence :

– au terme normal,

– par les voies naturelles.

Ce n’est qu’en cas de nécessité que l’on pourra avoir recours à une césarienne.

L’allaitement sera-t-il possible ?

Oui, Celui-ci ne posera pas de problèmes particuliers, une simple adaptation de régime sera nécessaire.

La grossesse peut-elle aggraver le diabète ?

Non, en général si toutes les règles de surveillance et de traitement ont été respectées.

Chaque cas est particulier, il importe de faire le point avec votre diabétologue.

Si toutes les règles de surveillance et de traitement sont respectées, votre grossesse se déroulera dans des conditions telles qu’il n’y aura pas de risques particuliers, ni pour vous, ni pour votre futur enfant.                                             

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