Attendre un bébé : ce n’est pas une maladie ! Alors, pourquoi une surveillance médicale ? La grossesse est une période de grand bouleversement. Votre corps se modifie sans cesse et recherche un nouvel équilibre. Le but de l’accompagnement médical est de détecter et de corriger les éventuelles faiblesses de cet équilibre.Consultez le chapitre sur vos droits pour connaître les formalités administratives, vos obligations et vos avantages sociaux.

1. Visites prénatales :

Ces consultations ont lieu une fois par mois. A partir du 8ème mois, elles deviennent plus fréquentes.

Les consultations peuvent être assurées par un médecin obstétricien, un médecin généraliste ou une sage-femme. Elles comportent examens, prises de mesures et analyses. Objectif : surveiller votre santé et celle de votre enfant, contrôler l’évolution de la grossesse et évaluer les conditions de l’accouchement à l’approche du terme.

De mois en mois, la surveillance médicale va vous accompagner ! Profitez-en ; vous aurez de multiples occasions de confier vos craintes, d’obtenir des conseils et de poser les questions qui vous tracassent.

Deux conseils :

Ne “ratez” aucune visite : vous mettrez toutes les chances du côté de votre bébé ! 

Consultez le plus tôt possible ! Un retard de règles, un test de grossesse positif : prenez vite rendez-vous avec votre médecin. Il dispose de moyens infaillibles pour savoir si vous êtes réellement enceinte. Une consultation précoce, c’est bien pour mettre fin au suspense… C’est encore mieux pour adapter le plus tôt possible son hygiène de vie et prendre les mesures nécessaires au bon déroulement de la grossesse.

1) Première visite prénatale :

Très importante, elle vous permet de prendre contact avec votre médecin. Pour vous rassurer et mieux vous connaître, il parlera longuement avec vous. Il vous expliquera comment votre grossesse sera suivie : rythme des visites, examens prescrits selon votre cas, méthodes d’accouchement… De nombreuses questions vous seront posées : maladies déjà contractées, antécédents familiaux, habitudes de vie, conditions de travail… Les premiers conseils seront donnés si vous exercez un métier fatigant, si vous faites de longs trajets…

Inutile, tout ce bla-bla ? Non, ce dialogue permet de :

– vous tranquilliser,

– dépister et traiter à temps une maladie passée inaperçue,

– savoir si vous êtes exposée à des “facteurs de risque”,

– déclencher une surveillance médicale plus approfondie, si nécessaire.

Après la conversation, les examens…

Examen gynécologique :

Le gynécologue procède à un toucher vaginal. A l’aide d’un instrument appelé “spéculum”, il observe l’aspect du vagin et du col de l’utérus. Muqueuses vaginales plus violacées que d’habitude, glaire cervicale plus épaisse, col de l’utérus plus mou et plus long : voilà quelques preuves de la présence du bébé.

Examen général :

Votre médecin prend votre tension artérielle, palpe votre abdomen, écoute votre rythme cardiaque et, surtout, vous pèse. Votre poids de départ permettra de suivre l’évolution de la prise de poids nécessaire à la bonne santé de votre bébé. En général, une future maman grossit d’environ 10 kilos.

Un petit tour par le “pipi-room” permettra d’analyser vos urines.

Examens sanguins :

Lors de la première visite, une prise de sang est prescrite. Un laboratoire médical l’effectuera et vérifiera votre groupe sanguin. Si une future maman est rhésus négatif et le père rhésus positif, elle risque de fabriquer des anticorps dangereux pour son enfant. Le taux d’anticorps est alors soigneusement surveillé tout au long de la grossesse.

La prise de sang permet aussi de rechercher des anticorps contre la rubéole et la toxoplasmose. Sans ceux-ci, vous n’êtes pas immunisée et devrez prendre certaines précautions.

Le dépistage du sida n’est pas obligatoire, mais en général, le médecin le conseille vivement s’il existe des facteurs de risque.

Un dépistage de l’hépatite B est systématiquement prévu. Cette maladie nocive pour le nourrisson peut lui être transmise par sa mère lors de la naissance. Si elle est décelée, l’enfant sera immédiatement traité après l’accouchement. Un vaccin et une injection d’anticorps antihépatite B le protègeront tout à fait.

Quand naîtra votre bébé ?

Pour calculer la date théorique de votre accouchement, ajoutez 40 semaines et 3 jours (283 jours au total) à la date du premier jour des dernières règles.

Examens de routine :

Le rythme des visites varie d’une future maman à l’autre mais le “programme” de chaque visite est toujours à peu près le même.

En cas de besoin votre médecin vous prescrira des vitamines et des oligo-éléments : fer, zinc, acide folique… Des nouveaux produits polyvitaminés “spécial femme enceinte” peuvent être conseillés dès le début de la grossesse.

Suivi du poids :

Faible pendant le premier trimestre, la prise de poids est plus importante durant les derniers mois.

Vous grossissez trop et trop vite ? Votre médecin cherchera à en trouver la raison : alimentation trop riche, problème de rétention d’eau, hypertension… Il vous conseillera afin que tout rentre dans l’ordre.

Prise de la tension artérielle :

Pour la future maman et son bébé, une tension artérielle trop élevée n’est pas bonne. Elle sera souvent plus basse qu’avant votre grossesse. Si elle grimpe un peu trop, le repos allongé et un régime alimentaire adapté sont prescrits. Dans des cas extrêmes, une tension “survoltée” risque de ralentir le développement du fœtus…

Recherche d’œdèmes :

Votre médecin examine si vos jambes, vos chevilles et vos mains ne sont pas gonflées. Des traces d’œdèmes et de rétention d’eau pourraient révéler une hypertension. 

Examen gynécologique :

Il permet de s’assurer que le col de votre utérus reste bien fermé, long et relativement tonique. Ces signes éliminent tout risque de fausse couche ou d’accouchement prématuré.

A partir du 5ème mois, le toucher vaginal permet même de sentir la tête du bébé. Votre médecin s’assure qu’il n’y a ni perte de sang, ni infection.

L’infection devra toujours être traitée immédiatement.

La palpation de l’abdomen :

Votre gynécologue situe l’emplacement exact du bébé et la quantité de liquide amniotique.

Dès le 6ème mois, il localise sa tête et les différentes parties de son corps. Vers le 8ème mois, il vérifie que la petite tête s’engage bien vers le bas.

La prise des mesures :

A l’aide d’un mètre-ruban, votre médecin mesure la “hauteur utérine”. C’est-à-dire la longueur entre le haut de votre pubis et le fond de l’utérus. Il surveille le développement du bébé.

La hauteur utérine augmente d’environ 4 cm chaque mois. Au 6ème mois, elle atteint les 24 cm. 

Recherche de sucre et d’albumine :

Le matin, à jeun, avant chaque visite, c’est la corvée “pipi” ! Vous apportez vos urines à la consultation afin que votre médecin les analyse.

A l’aide d’une bandelette de papier réactif, il détecte la présence d’albumine et de sucre. Il surveille aussi les signes éventuels d’une infection urinaire passée inaperçue.

Sus au sucre :

Du sucre dans les urines ne veut pas dire obligatoirement diabète ; le risque principal est de donner naissance à un trop gros bébé.

A partir de 4 kilos, l’accouchement est plus difficile et un bébé rondouillard est parfois plus fragile. Un régime alimentaire rééquilibrera votre taux de sucre.

Halte à l’albumine :

L’albumine dans les urines est à surveiller de très près. Si elle s’accompagne en plus d’œdème et d’hypertension, les médecins redoublent de vigilance et prescrivent un repos total et, parfois, une hospitalisation.

Contrôle de l’anémie :

A force de ravitailler le bébé, la carence en fer vous menace. C’est le risque d’anémie. Pour surveiller cela, votre médecin vous regarde, à chaque visite, dans le blanc des yeux ! Vos minuscules vaisseaux oculaires sont bien rouges ? Tout va bien vous n’êtes pas anémiée.

Au premier trimestre, une prise de sang obligatoire dépiste systématiquement un éventuel manque en fer. Si c’est le cas, une dose quotidienne de fer vous attend !

Surveillance sanguine :

Si vous n’êtes pas immunisée, une prise de sang vérifie chaque mois que vous n’avez pas contracté la rubéole ou la toxoplasmose.

Toutes les futures mamans Rhésus négatif subissent des prises de sang régulières au 6ème, 8ème et 9ème mois.

2) Visite du 8ème mois :

Si le bébé fait le paresseux et se développe un peu trop lentement, votre médecin agira pour contre-carrer le “retard de croissance intra-utérin”

Au 8ème mois, les “gros ennuis” éventuels de fin de grossesse peuvent se présenter : risque d’accouchement prématuré, apparition d’hypertension, diabète… Votre médecin interviendra efficacement. Mieux vaut prévenir que guérir.

3) Suivi du 9ème mois :

Le grand jour approche ! Les visites peuvent se rapprocher pour mieux connaître les conditions de votre accouchement et mieux surveiller votre santé et celle du bébé.

Votre tension :

Enflement du visage, des mains ou des chevilles ? Pas d’affolement : un léger œdème est fréquent en fin de grossesse. Il est provoqué par l’excès de poids, les variations hormonales, le travail plus lent des reins et des veines… Votre médecin établit vite la différence entre un gonflement normal et un gonflement “signal d’alarme”.

Si vos doigts “boudinent” un peu, ne portez ni bague, ni alliance.

Appréciation de la largeur de votre bassin :

Comment concilier un bébé trop dodu et un bassin un peu “juste” ? Une césarienne pourra être envisagée pour faciliter l’accouchement. Ce qui n’empêchera pas de tenter, le moment venu, une naissance par les voies naturelles, si une pelvimétrie, une mesure radiographique des dimensions réelles du bassin, est favorable.

Examen du col de votre utérus :

Votre médecin contrôle bien sa longueur, son ouverture, sa souplesse et la présentation du bébé.

Accoucher au bon moment :

Donner un rendez-vous précis au bébé est important. Un enfant qui ne naît pas à la date prévue doit être aidé.

S’il est un peu à l’avance, il sera “prématuré”.

S’il est en retard, il est “post-mature”et l’accouchement sera alors provoqué.

4) Quand consulter sans attendre ?

Certains signes doivent vous alerter et vous faire consulter votre médecin sans retard :

– Vous avez de la fièvre. Ce peut être le premier signe d’une maladie nocive pour le bébé.

– Vous ressentez les signes d’une infection urinaire. Non traitée, cette infection risque de provoquer un accouchement prématuré.

– Vous constatez des pertes anormales de sang ou de liquide.

– Vous avez, entre le 5ème et 8ème mois, l’impression que votre bébé bouge moins ou différemment. Vous vous rendrez à la clinique pour une séance de “monitoring”. Cet appareil suit le rythme cardiaque du bébé. N’oubliez pas que le bébé grandit en vous et a de moins en moins de place.

– Vous avez des contractions douloureuses et/ou rapprochées plus de 5 à 6 fois par jour. Elles peuvent être confirmées par monitoring.

– Vous subissez une prise de poids importante et rapide accompagnée de maux de tête, d’œdèmes, de “mouches” devant les yeux. Une poussée d’hypertension menace votre santé.

2. Examens prénataux complémentaires :

Ces examens vérifient la bonne marche de la grossesse et minimisent les risques pour la future maman et son bébé.

1) Echographie :

Votre bébé est déjà une star : il passe à l’écran ! Le médecin promène sur votre ventre une sonde qui envoie des “ultrasons”, indolores et inoffensifs. Reliée à un appareil, elle renvoie sur un écran de télévision les “obstacles” rencontrés par les ultrasons : le corps du bébé ! Cet examen indispensable vérifie le bon développement du bébé. 

Une recommandation : pour faciliter la “transmission”, évitez les crèmes et les huiles sur le ventre 2 jours avant l’examen.

Nb : en début de grossesse, l’examen échographique se fait par voie vaginale ; les images sur l’écran sont beaucoup plus belles et précises.

Pour avoir bébé à l’œil…

Le calendrier habituel de la surveillance comprend trois échographies obligatoires, remboursées par la Sécurité Sociale. Si votre grossesse nécessite un suivi plus approfondi, votre médecin prescrira des échographies supplémentaires.

1ère échographie : entre 7 et 12 semaines :

Quelle émotion ! Vous voyez son cœur qui bat… La première “écho” permet de :

– connaître avec précision le début de la grossesse et donc de calculer la date de l’accouchement et de constater le développement du bébé,

– savoir si le bébé n’est pas seul ; jumeaux, triplés, quadruplés bénéficient d’une surveillance adaptée,

– vérifier très tôt la vitalité du fœtus. 

2ème échographie : entre 20 et 24 semaines :

Vous voyez sa tête, ses bras, ses mains : cette échographie dite de “morphologie” est émouvante ! Elle fait un bilan de santé complet de votre bébé : mesures de ses membres, fonctionnement de ses organes, développement de son squelette. L’examen porte aussi sur la quantité de liquide amniotique et le placenta.

La 2ème écho peut dévoiler le sexe de l’enfant. Si vous voulez “savoir” dites-le avant l’examen. Cette recherche n’est pas systématique… 

3ème échographie : entre 32 et 34 semaines :

Elle sert à réexaminer la croissance, les mouvements, la respiration… Elle vérifie aussi si tout se présente bien pour l’accouchement : position et volume du bébé.

2) Amniocentèse :

Elle est surtout pratiquée à partir de 38 ans. Ce n’est pas un examen de routine.

Cette technique recherche les très rares cas d’anomalies congénitales comme le mongolisme et certaines maladies héréditaires.

Elle évalue les risques en cas d’incompatibilité de rhésus.

L’examen est prévu entre la 16ème et 18ème semaine.

Le médecin introduit une fine aiguille à travers le ventre sous contrôle échographique. Il y prélève un peu de liquide amniotique pour l’analyser. C’est pratiquement indolore.

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