La dernière ligne droite ! Vous vivez cette période avec appréhension et bonheur. L’angoisse des heures qui vont suivre se mêle au bonheur de tenir bientôt votre enfant dans vos bras. Vous partagez tous ces sentiments ! Votre bébé, lui, n’a qu’une seule idée en tête : il veut sortir !
Les signes annonciateurs :
Pliez bagage à temps ! Soyez attentive aux premiers signes qui annoncent le début du travail.
Quels sont-ils ?
– Un écoulement vaginal de glaires épaisses mêlées de sang. Du calme : c’est le bouchon muqueux qui est expulsé. Le travail est proche, mais en l’absence d’autres signes, l’accouchement n’est pas imminent.
– Votre ventre se durcit, puis se relâche : bienvenue aux contractions utérines ! Devenues douloureuses et régulières, elles se répètent à 5 minutes d’intervalle : c’est le moment de partir à la maternité. Prévenez le futur papa… avec ménagement.
– La rupture de la poche des eaux : vous venez d’inonder votre canapé avec un liquide clair et chaud. Pas d’hésitation mettez une protection périodique bien absorbante et préparez-vous à quitter la maison.
Un début de travail n’est pas toujours facile à reconnaître. Au lieu de vous angoisser, téléphonez à votre gynécologue ou présentez-vous à la maternité.
1. A la maternité :
1) Votre arrivée :
Une sage-femme vous accueille. Après quelques mots rassurants, elle fait un examen vaginal pour évaluer le stade du travail, la dilatation du col utérin, l’état de la poche des eaux et la position du bébé. Elle écoute son rythme cardiaque. Ensuite, votre tension artérielle, votre température, vos pulsations cardiaques et vos urines seront contrôlées.
Si vous n’êtes pas encore “prête” pour l’accouchement, vous rentrez chez vous. Vous suivrez les indications de la sage-femme ou du médecin et vous porterez pendant quelques jours encore votre bébé farceur !
2) Salle de travail :
Pendant que le papa remplit les formalités administratives, une infirmière vous installe en salle de travail. Ensuite, elle rase la région inférieure du pubis. Elle procède à un léger lavement pour qu’aucun désagrément ne survienne lors des efforts de l’accouchement. Ensuite vous serez installée en salle d’accouchement.
Jusqu’à l’accouchement, vous restez sous “monitoring”. Posés sur votre ventre, deux capteurs surveillent le cœur de votre enfant et l’intensité de vos contractions utérines. Ces paramètres sont enregistrés sur papier : vous pourrez les lire ! N’hésitez pas à confier à la sage-femme vos craintes et vos questions… Elle est votre lien indispensable avec l’obstétricien.
2. Aides à la douleur :
1) Péridurale :
Cette anesthésie insensibilise le bas du corps, grâce au blocage des nerfs de la mœlle épinière. Elle se réalise par une injection dans le bas du dos, elle-même précédée d’une anesthésie locale.
Parlez de la péridurale avec votre médecin lors des consultations prénatales. Un examen supplémentaire sera fait pour vérifier si la péridurale est possible dans votre cas. Parlez-en aussi éventuellement au début du travail.
L’idéal est de tester votre seuil de résistance face à la douleur. Si celle-ci vous semble insoutenable et si votre accouchement n’est pas prévu dans l’heure, demander l’anesthésie. Sans vous culpabiliser : jouer les héroïnes en serrant les dents, c’est absurde ! Pensez plutôt aux avantages : comme vous n’avez plus mal, vous bavardez avec le futur papa et vous arrivez, fraîche et dispose, en salle d’accouchement !
2) Se faire aider :
Au secours ! Vous avez mal et vous ignorez combien de temps cela va durer. Et puis, catastrophe vous ne vous souvenez plus de ce que vous devez faire. Pas de panique… La sage-femme est une aide précieuse. Dans le feu de l’action, elle vous rappelle comment réagir lors des contractions. Elle vous encourage et vous décrit le déroulement du travail.
3) C’est mon accouchement :
Par moment, vous avez l’impression que votre corps ne vous appartient plus. La sage-femme vient vous placer le monitoring, et vous examine… Ne soyez pas passive : demandez des explications, confiez-vous… Cet événement est le vôtre : aucune technique ne doit vous être imposée, en dehors des nécessités médicales.
Si vous ne désirez pas la péridurale, prévenez l’équipe soignante. Transformez la sage-femme en une confidente, presque une amie…
4) S’aider soi-même :
Pour ne pas paniquer à la première forte contraction, mettez en pratique vos cours de relaxation. Respirez doucement et relâchez-vous. Entre deux contractions, profitez-en pour récupérer. Détendez vos muscles et fermez les yeux. Dédramatisez : si le travail était un moment tellement douloureux, plus personne ne ferait de bébé depuis longtemps.
3. Film de l’accouchement :
Trois étapes moduleront votre accouchement.
1) Dilatation du col :
L’utérus est fermé par le col. Lorsque les contractions se suivent à un rythme régulier, le col diminue de longueur : c’est l’effacement. Ensuite, sous l’action des contractions, le col se dilate afin de permettre le passage du bébé. C’est une porte qui s’ouvre progressivement ! La dilatation est la partie la plus longue du travail. Elle dure entre sept et huit heures pour un premier enfant et la dilatation des cinq premiers centimètres est la plus lente. Objectif final : dix centimètres ! A ce moment-là, la voie est libre : votre bébé peut pointer sa tête ! Pendant cette étape, les contractions s’amplifient et deviennent de plus en plus douloureuses… et efficaces.
Aie, aie, aie : que faut-il faire ? Adoptez la position la plus confortable. Pratiquez les exercices respiratoires appris pendant la grossesse. Pour ne pas perdre les pédales, concentrez-vous sur chaque contraction. Profitez des moments de pause pour vous relâcher… avant d’attaquer la suivante !
2) Engagement du bébé :
Dix centimètres d’ouverture : le bébé parvient juste à passer sa tête. Il descend doucement en effectuant une rotation. Cette “gymnastique” lui permet de se présenter dans la position la plus favorable. L’engagement dure environ une demi-heure. Ensuite, l’équipe vous installe en position gynécologique.
Vous ressentez un besoin irrésistible de pousser. La sage-femme vous explique comment utiliser cette sensation. Il faut pousser à chaque contraction mais en bloquant votre respiration et en concentrant tous vos efforts sur le bas du ventre. Pour vous aider, vous pouvez saisir vos genoux ou vos jambes et tirer fermement.
Oh… votre obstétricien aperçoit déjà les cheveux de votre enfant. Maintenant, tout va très vite ! A ce stade, votre obstétricien peut juger utile de pratiquer une épisiotomie. Cette petite incision indolore facilite le passage du bébé et empêche une déchirure anarchique des tissus.
Cette fois, la tête est dehors ! Les épaules sont rapidement dégagées et le reste du petit corps suit sans effort. Votre enfant pousse son premier cri, le médecin sectionne le cordon… Des mains déposent le bébé sur votre ventre : il se niche tout contre vous, il ouvre les yeux, il remue ses petits bras… Vous riez, vous pleurez de joie, vous êtes bouleversée : vous voilà maman !
3) Délivrance :
L’accouchement n’est pas terminé. La sage-femme examine le nouveau-né sous toutes les coutures, puis vous attendrez la “délivrance”. Sous l’effet de dernières contractions, le placenta est expulsé.
Cette délivrance se fera manuellement, par exemple, si le placenta n’est pas expulsé après un certain délai ou si les pertes de sang sont anormalement abondantes. La sage-femme examine le placenta pour vérifier s’il a bien été évacué en totalité. Votre obstétricien recoud l’épisiotomie sous anesthésie locale. Dans quelques jours, ces fils seront enlevés.
Et votre bébé ? Il pourra très vite prouver ses compétences.
Sous l’œil vigilant du pédiatre, il subit ses premiers tests médicaux. Ensuite, les puéricultrices le lavent et l’habillent chaudement. C’est indispensable pour passer des 37° de votre corps aux 20° de la salle d’accouchement ! Enfin, votre petit ange rejoint vos bras et peut déjà téter. Content d’être arrivé… le voyage a été long !
4. Méthodes d’accouchement :
Votre obstétricien peut juger nécessaire de donner un petit coup de pouce à la nature. Les différentes techniques qui aident un enfant à naître sont parfaitement rodées. Elles ne doivent pas vous inquiéter, mais au contraire vous rassurer.
1) Perfusion :
C’est la méthode la plus courante. Pendant les contractions, vous vivrez des sensations de fatigue, d’appréhension, de douleur et d’impatience. Pour vous aider, la sage-femme met en place une perfusion lente et continue contenant des médicaments qui améliorent ou régularisent les contractions. Une perfusion accompagne chaque péridurale.
2) Césarienne :
Cette intervention consiste à faire une incision, généralement au niveau du pubis, pour extraire le bébé par une “sortie de secours”. Elle se décide à l’avance lorsque l’enfant est trop gros, si votre bassin est trop étroit ou, dans certaines circonstances, s’il se présente par le siège. Elle a lieu sous péridurale ou anesthésie générale.
Si la césarienne doit être décidée en urgence, au cours du travail, l’anesthésiste pratique une anesthésie générale plus rapide à installer. Les suites ressemblent à celles d’une opération classique.
Pendant 2 à 3 jours, la cicatrice fait un peu mal. Vous pourrez allaiter dès le retour dans votre chambre, mais uniquement si vous avez eu une anesthésie péridurale. Après quelques mois, la cicatrice est déjà presque invisible.
3) Votre état d’esprit :
Quel que soit le moment où se prend la décision d’une césarienne, ne cédez pas au découragement. Même si vous êtes déçue, même si vous avez l’impression que votre accouchement vous est volé… Votre obstétricien a choisi la meilleure solution pour vous et votre enfant. Le prochain accouchement ne se produira pas forcément de la même manière.
4) Forceps :
En salle d’accouchement, l’obstétricien a parfois besoin d’accélérer l’expulsion du bébé. Parce que vous êtes trop fatiguée pour pousser, parce que l’enfant présente des signes de “souffrance”… Les “outils” utilisés sont impressionnants mais rassurez vous : ces manipulations sont sans danger pour votre petit.
Cet instrument est constitué d’une double cuillère pour tirer la tête du bébé vers l’extérieur. Cette manipulation nécessite une anesthésie générale ou péridurale. Pendant deux ou trois jours, le bébé peut conserver parfois la trace des cuillères. Après, ce n’est plus qu’un souvenir.
5. Retour dans la chambre :
1) A l’école de la tendresse…
Le séjour à la maternité permet de se reposer et surtout, de faire connaissance avec son bébé. Posez au personnel soignant toutes les questions qui vous trottent dans la tête. Avec l’aide des puéricultrices, vous apprendrez à faire la toilette de votre bébé : comment lui donner ses petits soins d’hygiène, comment le nourrir… Prenez aussi tout votre temps pour observer votre bébé, devinez ses mimiques, souriez devant ses grimaces.
2) Envie de pleurer…
Par moment, vous vous sentirez un peu découragée. Vous avez l’impression que vous n’arriverez jamais à vous en sortir. Crises de larmes et coup de cafard sont le scénario classique du “baby blues”. C’est bien naturel après tant d’efforts ! La plupart des jeunes mamans passent par là.
3) Faire connaissance avec votre bébé :
Il n’est pas beau… Vous n’imaginiez pas cette petite bouille toute rouge et toute fripée ! Rassurez-vous : un nouveau-né n’est pas toujours présentable. Sa peau est encore recouverte du “vernix caseosa”, une protection naturelle qui disparaît en quelques jours. Son crâne est encore déformé par le passage du pubis ? Demain, il aura une tête bien ronde ! En nourrissant et en soignant votre bébé, vous le découvrirez chaque jour plus mignon…
4) Il est trop petit…
Quelle déception : il n’est pas dans votre chambre ! Trop petit ou trop bousculé par l’accouchement, il fait un séjour en couveuse. Ne vous culpabilisez pas, votre nouveau-né est entre de bonnes mains. Dès votre lever, allez lui dire bonjour. Demandez aux puéricultrices de pouvoir l’allaiter et de lui faire sa toilette. Lorsque votre bébé aura “la pêche”, vous récupérerez tous les moments où vous n’avez pas pu le tenir dans vos bras.
… mais il est unique
Si dépendant de vous, il a déjà sa personnalité. Vous la découvrirez progressivement. Il n’est pareil à aucun autre. Au loin les recettes d’éducation, fiez-vous à votre amour. C’est le meilleur des guides.