L’endométriose est une pathologie pouvant toucher toutes les femmes en âge de procréer, complexe à bien des regards, notamment du fait de la diversité des symptômes et du handicap important dont souffrent les femmes présentant cette maladie.
Longtemps sous-estimée, l’endométriose consiste dans les faits en un développement de cellules endométriales en dehors de leur localisation physiologique. Ce qu’on appelle l’endomètre est le tissu qui naturellement constitue la paroi de l’utérus et dont l’épaisseur varie au cours du cycle (plus épais après l’ovulation, afin de permettre une éventuelle nidation d’un futur fœtus, l’endomètre s’affine et se détruit en fin de cycle et provoque des saignements ce qui donne les règles au début du cycle menstruel).
Parfois des cellules de l’endomètre se détachent et remontent les trompes de Fallope ou suivent un trajet vasculaire ou lymphatique et peuvent se disséminer ainsi dans l’abdomen (au niveau des ovaires, du système urinaire, du péritoine, voire du tube digestif ou des poumons). Elles peuvent créer ce qu’on appelle des adhérences (comme un point de colle entre deux tissus qui peut perturber le fonctionnement physiologique des organes touchés) ou des lésions dans les tissus touchés, voire des kystes (principalement des kystes ovariens).
Les cellules endométriales, quelles que soient leurs positions dans l’organisme, restent sensibles aux changements hormonaux, ce qui fait que les symptômes de l’endométriose vont suivre eux aussi le cours des cycles menstruels. Ces cellules peuvent aussi subir de mini saignements lors des règles et donner de petites hémorragies locales.
1. Quels sont les symptômes de l’endométriose ?
Le symptôme principal de l’endométriose est la douleur, que ce soit douleur pendant les rapports sexuels, à la défécation, ou en urinant, voire des douleurs de la région abdominale (lombaires, dorsales) ou irradier dans les jambes, et surtout d’importantes douleurs durant les règles, ce dernier type de douleur étant le symptôme le plus caractéristique de l’endométriose.
Ces douleurs, souvent sévères, ne passent pas avec une prise simple d’antalgique comme le paracétamol et sont localisées en fonction de l’endroit où les cellules endométriales ont migré dans l’organisme.
Bien souvent, au vue de la diversité de la localisation des douleurs, il est bien difficile de faire le lien entre celles-ci et l’endométriose ce qui cause souvent des retards de diagnostic et de traitement et parfois la multiplication des visites de spécialistes par des patientes qui finissent par désespérer de soulager leurs souffrances.
Les douleurs liées à l’endométriose en fonction de leur origine (migration sous forme d’adhérences ou de lésions), peuvent être plus ou moins présentes en continu, avec souvent un rythme suivant le cycle menstruel (les cellules endométriales s’épaississant au même rythme que l’endomètre).
Outre la douleur, il existe d’autres symptômes causés par cette pathologie :
– des saignements (vaginaux ou rectaux),
– des risques d’infertilité,
– des troubles digestifs (diarrhée, constipation),
– des troubles urinaires (brûlures, hématurie, envies d’uriner plus fréquentes),
– fatigue chronique.
Le diagnostic est posé en fonction de ces symptômes, mais aussi après avoir réalisé une exploration d’imagerie suivant les zones concernées (échographie pelvienne, IRM, hystérographie, coloscopie, scanner), voire une cœlioscopie (uniquement si une intervention chirurgicale est jugée nécessaire).
2. Quels sont les traitements possibles ?
Le but premier du traitement est de faire disparaître les douleurs causées par la maladie. Un passage à des antalgiques puissants de type morphinique peut être nécessaire pour diminuer l’impact sur la vie quotidienne de la patiente.
Bien qu’il n’existe pas de traitement éliminant la maladie, il est possible de traiter les différents symptômes individuellement ou de façon plus globale :
Un traitement hormonal pour empêcher les variations d’œstrogènes au cours du cycle et donc l’impact sur les cellules endométriales est un traitement courant, prescrit sous forme d’une pilule en continu ou de stérilet hormono-dépendant. Pour les cas où ce traitement ne suffit pas, on peut créer, grâce à des hormones, une ménopause artificielle.
Un traitement chirurgical est aussi envisagé si les solutions précédentes n’ont pas été suffisantes.
Bien qu’elle soit susceptible de toucher une femme sur dix, cette maladie est souvent ignorée, sous-estimée par les professionnels de santé, jusqu’à récemment, et même par les patientes elles-mêmes qui en viennent à considérer leurs douleurs comme une sorte de fatalité.
Les conséquences sur la vie quotidienne, professionnelle et le bien-être des patientes souffrant d’endométriose accroissent progressivement la sensibilisation de la maladie.
L’endométriose étant une des maladies les plus fréquentes touchant les femmes doit être prise au sérieux !
Auteur : Tiphaine de Rostolan
Points clés
L’endométriose est une maladie chronique qui touche des millions de femmes dans le monde.
Elle se caractérise par la présence de tissu endométrial (la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus) en dehors de l’utérus, généralement sur les organes pelviens tels que les ovaires, les trompes de Fallope, la vessie et le rectum, provoquant des douleurs chroniques, des problèmes de fertilité et d’autres symptômes invalidants.
L’endométriose peut toucher les femmes de tout âge, mais plus souvent les femmes en âge de procréer, généralement entre 25 et 40 ans.
Bien que cette maladie soit courante, elle reste souvent non évoquée par le corps médical, ce qui peut entraîner des années de douleur inutile et de souffrance, ainsi que des conséquences graves et potentiellement invalidantes pour les femmes atteintes.
Les symptômes de l’endométriose peuvent varier d’une personne à l’autre, mais les plus courants incluent des douleurs pelviennes chroniques, des douleurs menstruelles intenses, des douleurs pendant les rapports sexuels, des règles abondantes, des troubles digestifs, et des problèmes de fécondité.
Le diagnostic est généralement posé par un médecin spécialiste en gynécologie, qui peut recommander des tests d’imagerie, tels qu’une échographie ou une IRM, pour confirmer le diagnostic.
Malheureusement, il n’existe pas de remède définitif pour l’endométriose. Cependant, il existe des options de traitement pour soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie des femmes touchées.
Les options de traitement comprennent la prise de médicaments pour soulager la douleur, des traitements hormonaux pour supprimer la croissance du tissu endométrial, et dans certains cas la chirurgie pour supprimer les lésions endométriales.
Il est important de noter que l’endométriose peut également avoir un impact significatif sur la santé mentale et émotionnelle des femmes touchées. La douleur chronique et les difficultés à concevoir un enfant peuvent entraîner des sentiments de dépression, d’anxiété et de stress. Par conséquent, il est essentiel que les femmes reçoivent un soutien psychologique approprié pour gérer les impacts de cette maladie.
En fin de compte, l’endométriose est une maladie complexe qui peut avoir des impacts significatifs sur la vie des femmes souffrantes.
Il est essentiel que les personnes concernées par cette maladie soient soutenues et reçoivent les meilleurs soins possibles pour améliorer leur qualité de vie et leur bien-être général.