1. Pendant la grossesse :
– Le volume sanguin s’accroît d’environ 1,5 litre.
Son volume tient à celui du volume plasmatique et érythrocytaire :
. volume plasmatique : il augmente progressivement jusqu’à 35 SA puis se stabilise,
. ” ” érythrocytaire : son élévation (qui se poursuit jusqu’au terme) est moindre que celle du volume plasmatique et ceci rend compte de l’anémie physiologique de la grossesse par hémodilution.
– Le débit cardiaque : il augmente rapidement en début de la grossesse : + 30 à 50 % à la fin du 1er trimestre.
Cette augmentation, maximale vers 20 SA, est maintenue jusqu’à la fin de la grossesse.
– le pouls s’accélère dès le début de la grossesse.
– Il existe une diminution des résistances vasculaires systémiques et une stase veineuse créées par la compression cave qu’exerce l’utérus gravide.
– La grossesse entraîne une augmentation de certains facteurs (notamment le fibrinogène), avec diminution de l’activité fibrinolytique Þ il existe une hypercoagulabilité avec risque thromboembolique surtout en fin de grossesse et en suite de couches, risque aggravé par l’hémoconcentration relative.
2. Au cours de l’accouchement :
On note une accélération du rythme cardiaque.
Le débit cardiaque augmente de façon importante au moment des contractions utérines ; ceci s’explique par la tachycardie secondaire à l’effort, à la douleur et à l’anxiété, mais aussi par l’augmentation du volume d’éjection systolique (VES) provoqué par un retour veineux massif contemporain de la contraction.
L’analgésie péridurale ne peut être que bénéfique par son action antalgique et par la facilitation du retour veineux qu’elle entraîne. Il en est de même de la position en DLG.
3. Après l’accouchement :
La fermeture du shunt artério-veineux que constitue la circulation placentaire et la spoliation sanguine de la délivrance (600 ml) facilite le travail cardiaque.
Cependant, le VES reste augmenté pendant plusieurs jours, dépassant même les valeurs gravidiques.
Le débit cardiaque retrouve ses valeurs normales en environ 8 semaines.
Après l’accouchement : les proportions volume plasmatique/érythrocytaire s’inversent : le volume plasmatique diminue plus rapidement que le volume globulaire Þ hémoconcentration dans le post-partum, qui est transitoire.
Toutes ces modifications cardio-vasculaires sont parfaitement tolérées par un cœur sain, et la grossesse est incapable d’entraîner une défaillance cardio-circulatoire si le cœur est indemne.
A l’opposé, un cœur malade a d’autant moins de chances de s’adapter aux nouvelles conditions qu’il est plus atteint.
Il existe donc pendant la grossesse des périodes dangereuses, qui sont :
– la fin du 1er trimestre,
– la période du travail,
– la période de la délivrance,
– et les 10 premiers jours du post-partum.