Bien qu’aucun effet tératogénique et/ou embryotoxique de ces médicaments ne soit connu, le traitement par les dopaminergiques doit être interrompu aussitôt la grossesse confirmée.
Le suivi de la grossesse chez ces patientes implique des contrôles réguliers du champ visuel, à la fréquence de tous les trois mois (microprolactinomes) ou tous les mois (macroprolactinomes).
Les complications éventuelles du prolactinome durant la grossesse sont liées à l’augmentation de volume de la tumeur. Une large expérience basée sur plus de mille grossesses suggère que l’incidence de ces complications est faible (environ 15 %), particulièrement dans les cas de microadénomes où ce taux est inférieur à 5 %.
Si une complication apparaît durant la grossesse, il est parfaitement légitime et indiqué de reprendre le traitement initial. Les symptômes sont généralement rapidement réversibles sous traitement, qui est alors poursuivi jusqu’au terme. Le déroulement de la grossesse ainsi que le devenir des enfants de femmes traitées par la bromocriptine sont similaires à ceux de la population générale : il n’y a pas d’augmentation d’avortements spontanés, de grossesses multiples, ni de malformations congénitales. Il semble que cela soit aussi le cas pour les patientes traitées par quinagolide ou cabergoline, mais l’expérience est plus restreinte pour ces deux nouveaux médicaments.
La présence d’un microprolactinome ne constitue pas une contre-indication à l’allaitement pour autant que la masse tumorale n’ait pas augmenté au cours de la grossesse. Dans ces cas, le taux de prolactine n’augmente habituellement pas durant l’allaitement comme il le fait chez les personnes normales.
Finalement, environ 5 % des patientes présentant un prolactinome et ayant eu une grossesse retrouvent spontanément des cycles réguliers après celle-ci, par un mécanisme mal compris. Il ne faut donc pas reprendre automatiquement un traitement dopaminergique après l’accouchement.