Une aménorrhée post-pilule se rencontre dans 1 à 2 % des cas, indépendamment de la dose et de la durée de prise. Elle survient en général chez des femmes dont l’axe HHO était déjà labile avant la prise des EP (puberté tardive, cycles irréguliers, spanioménorrhée ou aménorrhées transitoires).

Les fenêtres thérapeutiques n’en protègent pas.

Ces aménorrhées post-pilule sont régressives spontanément en 6 mois dans 98 % des cas.

1. Physiopathologie :

Quelle est la signification d’une absence de règles (aménorrhée) durant la semaine sans pilule ?

Pour obtenir un développement normal de l’endomètre, une dose adéquate d’estrogène est nécessaire.

Lorsque l’apport hormonal est interrompu, une hémorragie de privation apparaît.

Si la dose d’estrogène est trop faible ou que le progestatif est dominant dans la pilule, la prolifération et la vascularisation de l’endomètre sont moins prononcées et l’hémorragie de privation plus faible, pour autant qu’aucun autre facteur non hormonal (p. ex. stress, influences psychiques) ne puisse être mis en cause.

En cas d’aménorrhée post-pilule, il faut d’abord éliminer :

– la grossesse, y compris extra-utérine,

– et l’atrophie endométriale : si la dose d’estrogène est trop faible ou que le progestatif est dominant dans la pilule, la prolifération et la vascularisation de l’endomètre sont moins prononcées et l’hémorragie de privation plus faible.

Nb : il peut aussi arriver que l’absence d’hémorragie de privation fasse suite à un cycle avec de nombreuses métrorragies de rupture ; dans ce cas il faut prescrire une pilule contenant plus d’estrogène ou n’ayant pas de dominance progestative.

2. Evolution :

Les aménorrhées post-pilule sont régressives spontanément en 6 mois dans 98 % des cas.

3. CAT :

Le dosage de PRL doit être systématique à partir du 3ème mois : une augmentation importante pose le problème d’une lésion hypophysaire. Dans tous les autres cas, l’attentisme est de rigueur, sous contraception mécanique au besoin.

Si les menstruations ne réapparaissent pas spontanément après 6 mois environ, un bilan hormonal est conseillé, comportant un dosage de FSH, LH, PRL et estradiol.

Suivant les résultats, trois groupes peuvent être distingués :

1. PRL normale, FSH, LH et estradiol bas :

Dans ce cas, un traitement d’induction de l’ovulation peut être indiqué avec une chance de reprise ultérieure spontanée des fonctions hypothalamo-hypophysaires.

2. PRL normale, LH élevée, estradiol normal ou élevé :

Chez ces femmes en “œstrus permanent”, aucune ovulation ne peut, par définition, survenir. En cas de désir de grossesse, un traitement d’induction de l’ovulation doit être instauré.

3. PRL élevée, FSH normale (généralement à la limite inférieure) :

L’hyperprolactinémie est la cause de l’aménorrhée et il est dès lors indiqué de traiter médicalement cette hypersécrétion (par un agoniste dopaminergique), après avoir exclu un adénome hypophysaire.

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