L’aménorrhée psychogène est la cause la plus fréquente des aménorrhées secondaires (10 à 20 % des cas).
Il s’agit d’un diagnostic d’exclusion après élimination des atteintes organiques.
Elle présente le plus souvent le tableau de l’anorexie mentale où des troubles profonds du psychisme entraînent la patiente à redouter la moindre prise de poids et à refuser la nourriture au point d’entraîner parfois une véritable cachexie.
D’autres fois, au contraire, une boulimie obsessionnelle et l’obésité constituent le tableau clinique.
Enfin, un simple stress émotif peut être à l’origine de telles aménorrhées.
La situation peut être compliquée par le fait que certaines substances neurotropes (comme le dogmatil), peuvent être la cause d’une aménorrhée iatrogène.
1. Clinique :
Apparition brutale ou progressive, parfois retardée, après un traumatisme psychologique, évident ou non (décès, rupture d’un lien conjugal, tentative de viol, conflit familial…) :
– d’une aménorrhée, avec des signes cliniques d’hypoestrogénie,
– d’une insuffisance gonadotrope.
L’examen clinique est normal.
2. Biologie :
– Les taux de FSH et LH sont bas.
– Estradiolémie basse.
– Le test à la LHRH est en principe normal.
– Le test à la progestérone a ici une valeur pronostique :
(+) : il témoigne d’une imprégnation estrogénique satisfaisante de l’endomètre (et donc d’une sécrétion ovarienne endogène conservée),
(-) : il témoigne d’une sécrétion estrogénique ovarienne faible (pronostic plus sévère).
3. Autres examens complémentaires :
IRM si FSH et LH très abaissées (inférieures à 1 ou 2 UI).
4. Physiopathologie :
Les opiacés endogènes sécrétés en excès lors de ces stress supprimeraient la pulsatilité du GnRH et des gonadotrophines.
S’en approche l’aménorrhée des sportives de haut niveau.
5. Pronostic :
Le pronostic fonctionnel est en général bon.
La réapparition spontanée des menstruations est possible.
6. Traitement de l’aménorrhée psychogène :
– Une assistance psychiatrique (psychothérapie) est souvent nécessaire ;
– Si désir de grossesse (et persistance de l’aménorrhée) : induction de l’ovulation ;
– Sinon, traitement hormonal dans le but de rétablir un cycle menstruel : ce traitement dépend de la situation endocrinienne de départ :
. seule la fonction lutéale est défectueuse : des progestatifs seuls sont suffisants,
. la déplétion ovarienne est folliculaire et lutéale : un cycle artificiel complet est nécessaire. On choisira dans la mesure du possible des hormones dénuées d’action antigonadotrope.
Un traitement de 3 à 6 mois, suivi d’une pause de 1 à 3 mois, permet de tester la récupération fonctionnelle de l’axe hypophyso-gonadique.