L’IVG, pour interruption volontaire de grossesse, est le terme désignant dans certains pays l’avortement provoqué pour des raisons non médicales, mais souvent du fait d’un non-désir de grossesse, dans un cadre légal.
En France, l’IVG est autorisée sous certaines conditions depuis 1975.
La loi du 4 juillet 2001 repousse le délai légal d’intervention de 12 à 14 SA.
Pour pratiquer une IVG, il faut se rendre dans un centre hospitalier ou dans un centre de planification.
1. Première consultation médicale pour une IVG :
Elle peut être faite chez n’importe quel médecin.
1) Objectifs :
– confirmer qu’il y a bien une grossesse,
– éliminer une grossesse extra-utérine (GEU),
– vérifier son évolutivité,
– vérifier que le terme est bien inférieur à 14 SA.
2) Remise d’informations :
– explication des différentes méthodes d’IVG et de leurs risques (il existe deux méthodes : médicamenteuse ou chirurgicale),
– information sur les différentes aides possibles si la femme décide de poursuivre sa grossesse,
– information sur la contraception,
– proposition d’une consultation avec une assistante sociale (non obligatoire sauf mineure),
– proposition d’une consultation avec un psychologue. Le délai de réflexion est de 7 jours.
2. Deuxième consultation pour une IVG :
Faite par le médecin qui fera l’IVG ou un médecin du centre réalisant les IVG.
La patiente remet une DEMANDE D’IVG ÉCRITE DE SA MAIN.
Le médecin, après avoir vérifié que la patiente n’a pas changé d’avis, choisit avec la patiente la méthode qui lui semble la plus appropriée, et en explique le déroulement, les risques et les suites.
Prescription d’une contraception si besoin.
Prise du rendez-vous de contrôle post-IVG 10 jours plus tard.
3. Explications sur la méthode médicamenteuse :
Les indications sont une grossesse de moins de 8 SA chez une patiente comprenant bien les différentes prescriptions et recommandations.
Dans ce cas, on préconise la prise successive de deux médicaments :
– d’abord, la patiente est invitée à avaler 600 mg de RU 486 (mifépristone, MIFEGYNE cp 200 mg ® [B/3]) devant le médecin, qui met un terme à la grossesse,
– puis 36 et 48 heures plus tard, elle est le plus souvent hospitalisée en hôpital de jour, où elle doit prendre un analogue de prostaglandine (utérotonique) :
. 400 µg de misoprostol (CYTOTEC 200 µg ® [B/60] ou GYMISO 200 µg cp ® [B/2] ou MISOONE 400 µg cp séc ® [B/1]), ou
. 1 mg de géméprost par voie vaginale (CERVAGEME 1 mg ovule ® [B/1]), qui a pour but l’expulsion complète de l’embryon.
. CERVAGEME ® : A conserver au congélateur ; les ovules doivent être utilisés dans les douze heures qui suivent la sortie du congélateur. Au-delà, ils doivent être jetés. Ils ne doivent pas être recongelés.
Le procédé n’est pas efficace à 100 %.
Si une femme qui a bénéficié de ce traitement décide malgré tout de garder son bébé, elle l’expose à des malformations.
1) Avantages :
– pas de risque lié à l’anesthésie,
– pas de risque lié à un geste chirurgical,
– méthode plus naturelle.
2) Risques :
– méthode longue s’étalant sur plusieurs jours,
– douloureuse à cause des contractions utérines liées à l’utérotonique,
– risque d’expulsion à domicile avec le stress que cela peut engendrer,
– risque de devoir réaliser un curetage en urgence en cas d’expulsion hémorragique,
– risque d’échec (dans 15 à 25 % des cas) avec risque de curetage au final.
4. Explications sur la méthode chirurgicale :
Elle se fait au bloc opératoire sous anesthésie générale (ou locale).
Après avoir dilaté le col à l’aide de bougies de Hégar, on passe une canule dans la cavité utérine qui va aspirer le contenu utérin.
C’est une intervention courte d’une dizaine de minutes.
Elle est indispensable au-delà de 8 SA.
1) Avantages :
– rapidité : la patiente entre le matin, est opérée dans la matinée et ressort en fin d’après-midi,
– risque d’échec très faible.
2) Inconvénients :
– risque lié à l’anesthésie,
– risque lié au geste chirurgical :
. perforation de l’utérus avec un instrument nécessitant la réalisation d’une cœlioscopie pour faire l’hémostase de l’utérus et vérifier l’absence d’autres lésions, en particulier digestives,
. synéchies à distance avec infertilité secondaire,
. infection : endométrite,