Mis en lumière en 1948 par le docteur Canadien Murray Barr, le corpuscule de Barr est une petite masse de chromatine condensée que l’on peut observer à l’intérieur du noyau, dans toutes les cellules somatiques (du corps) chez la femme et les femelles de mammifères, ainsi que chez les hommes atteints du syndrome de Klinefelter.
Le corpuscule de Barr est aussi connu sous le nom de corps chromatinien de Barr ou chromatine sexuelle.
Ce composant coïncide avec l’un des deux chromosomes X inactivé. L’existence du corpuscule de Barr caractérise le sexe féminin.
En plus clair : chez la femme, un seul des deux chromosomes X est réellement actif dans les cellules somatiques. L’autre X, très peu actif (les gênes qu’il contient ne sont pas fonctionnels), est isolé des autres chromosomes et forme une petite masse compacte, appelée corpuscule de Barr.
Une coloration appropriée permet d’observer au microscope, dans le noyau des cellules somatiques, ce corpuscule qui apparaît comme un point foncé.
Le test de féminité que doivent passer toutes les athlètes féminines participant aux jeux olympiques (afin de prouver qu’elles sont bien des femmes) consiste simplement à prélever dans la bouche quelques cellules de surface et à les observer au microscope afin de mettre en évidence le corpuscule de Barr.
Par contre, les deux X sont actifs dans les cellules embryonnaires et dans les cellules germinales dont la reproduction par méiose produit les ovules.
Le principe est le suivant : un individu a, dans le noyau de ses cellules, autant de corpuscules chromatiniens que de chromosome X, moins un.
Un homme normal, XY n’a donc pas de corpuscule de Barr (1 – 1 = 0), alors qu’une femme normale XX en a un dans chaque cellule (2 – 1 = 1).
Pour un homme atteint du syndrome de Klinefelter et qui est XXY, il y aura donc 2 – 1 = 1 corpuscule chromatinien par cellule ; quant aux “super-femelles” qui sont XXX, elles ont 3 – 1 = 2 corpuscules dans chaque cellule.
La recherche du sexe “nucléaire” se fait sur des cellules prélevées par frottis à l’intérieur de la joue.
Pour que les protéines codées par les gènes des chromosomes X ne soient pas trop nombreuses (ou pas plus nombreuses que chez l’homme qui n’a qu’un chromosome X), il se produit, au début du développement de l’embryon (blastocyste), une inactivation aléatoire de l’un des chromosomes X, c’est-à-dire soit le chromosome X provenant de la mère, soit celui du père. Cette inactivation est aussi appelée lyonisation, car elle a été mise en évidence par Mary Lyon en 1961. Le corpuscule de Barr correspond à l’hétérochromatine du chromosome X inactivé.