1. Intérêt de la courbe de température :

– L’étude de la courbe de température ou courbe ménothermique est basée sur l’effet hyperthermiant de la progestérone sécrétée par le corps jaune en deuxième moitié du cycle menstruel. En effet, la progestérone provoque un décalage thermique en agissant sur les centres hypothalamiques thermorégulateurs ce qui aboutit à l’augmentation de la température basale corporelle.

– Le but de l’établissement de la courbe thermique est d’apprécier :

si la femme ovule et comment,

. de connaître la date de l’ovulation,

. de déterminer la période de fécondité féminine,

de préciser la date exacte où doivent avoir lieu certaines explorations dans le cadre du bilan stérilité (test post-coïtal, biopsie d’endomètre).

– L’établissement d’une courbe de température est aussi utile pour le diagnostic précoce d’une grossesse (devant un décalage ovulatoire net, suivi d’un plateau thermique de plus de 16 jours).

2. Technique de la prise de température :

1. La température doit être prise : 

– tous les matins dès le premier jour des règles,

– au réveil avant de mettre le pied par terre si possible à la même heure,

– la température doit être prise avec le même thermomètre, si possible par voie rectale pendant 3 minutes,

– reporter chaque jour la température mesurée sur un graphique,

– noter sur le graphique la date de survenue des règles, leur durée et leur abondance.

2. Cette température sera notée, au dixième de degré près, en face du jour du cycle correspondant, en inscrivant un point sur l’imprimé (centré sur 37°), puis reliez les points ensemble.

Dès l’arrivée de nouvelles règles, recommencer sur un nouveau graphique.

3. Toute particularité pendant la période d’observation sera mentionnée. On peut par exemple utiliser les abréviations suivantes : 

– douleurs des seins : DS,

– douleurs abdominales : DA,

– pertes blanches : P,

– traitement hormonal : TH,

– maladie fébrile : MF.

On signalera les règles ou tout autre saignement par des hachurées dont la hauteur sera proportionnelle à l’importance du saignement. 

4. Situations où la courbe n’est pas interprétable :

– personnes travaillant la nuit,

– en cas de fièvre,

– prise de progestérone (sauf la rétroprogestérone : Duphaston ®).

3. Interprétation :

1) Dans un cycle ovulatoire normal (28 jours) :

– Pendant les jours qui suivent les règles la température basale se maintient autours de 36,5° C ; mais il n’existe pas de degré normal de température basale, chaque femme a sa température de base,

– le décalage thermique survient vers le 14ème jour du cycle : c’est une augmentation de la température basale de 3 à 5 dixièmes de degré, elle survient brusquement,

– la température va se maintenir élevée pendant une durée supérieure à 11 jours (12 à 14 jours) formant ce que l’on appelle le plateau thermique,

– la température s’abaisse la veille des règles ou bien le jour même ou peu après et atteindre de nouveau son niveau basal d’avant le plateau thermique,

– théoriquement, le jour le plus bas de la courbe (nadir) que l’on observe juste avant le décalage thermique correspond à l’ovulation.

En cas de grossesse débutante, on constate :

– un retard de règles associé à,

– un plateau thermique qui se prolonge au delà de 16 jours.

2) Dysovulation (ovulation de mauvaise qualité) si :

– la montée thermique est tardive ou lente,

– le plateau thermique est de courte durée, ou bien chute puis remonte,

– mais il existe des courbes biphasiques malgré un corps jaune défaillant…

3) Anovulation (absence d’ovulation) :

– absence de décalage thermique.

courbes de température

4. En clinique :

La courbe thermique est précieuse dans tous les problèmes de gynécologie fonctionnelle.

­- Elle permet de visualiser le déroulement du cycle et de caractériser certaines pathologiques cycliques (algies pelviennes cycliques…).

­- Elle permet de fixer la date exacte dans le cycle où doivent avoir lieu certaines explorations : test post coïtal en période immédiatement préovulatoire, biopsie d’endomètre au 6­ème – 7ème jour du plateau thermique…

­- Elle caractérise les troubles du cycle, et permet tout particulièrement de distinguer, dans le cadre de saignements génitaux anarchiques, les règles vraies (saignement précédé d’un plateau thermique plus ou moins net) de métrorragies (saignement génital sur courbe thermique monophasique).

­- Elle permet de préciser la période de fécondité féminine essentiellement comprise dans les 3 jours qui précèdent le décalage thermique et le premier jour de ce décalage.

­- Elle permet de soupçonner une grossesse débutante lorsque le retard de règles survient après un décalage thermique qui s’est fait à la date habituelle suivi d’un plateau thermique qui se prolonge au-delà de 16 jours.

Méthode de prise de température en utilisant le thermomètre médical électronique

Prise de température
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EN RESUME
 

Une courbe ovulatoire comprend deux parties bien distinctes séparées de quelques dixièmes de degré (3 à 5 dixièmes). 

a- La période allant du 1er jour des règles jusqu’à l’ovulation (généralement le 14ème jour), s’appelle la phase folliculaire. Durant cette phase, un follicule, renfermant un ovule, mûrit jusqu’aux alentours du 14ème jour où s’effectue l’ovulation.

b- L’ovulation est caractérisée par la rupture du follicule qui libère alors l’ovule. Une fois l’ovulation réalisée, le follicule va se flétrir et se transformer en un corpuscule que l’on appelle “corps jaune” et qui va dès lors secréter de la progestérone.

c- Cette sécrétion de progestérone est responsable de l’augmentation rapide de la température (d’un demi-degré environ) et va durer en moyenne 14 jours si l’ovulation est de qualité : c’est la phase lutéale.

Si cette élévation se fait progressivement sur 3 ou 4 jours : il s’agit d’une mauvaise ovulation. 

Il suffit donc de prendre sa température tous les matins pour repérer le jour de l’ovulation et compter les jours où elle reste élevée pour voir si elle est de qualité.

 

On peut ainsi noter, au cours d’un cycle ovulatoire normal :

1. Que la température ne se maintient pas au même niveau d’un jour à l’autre : il existe des variations, des pics plus ou moins prononcés et sans lendemain, sans signification particulière : la seule variation thermique importante est le plateau thermique qui se maintient sur plusieurs jours.

2. Que l’ovulation n’est pas prévisible par la courbe thermique, car le décalage n’apparaît que le lendemain.

3. Que le jour de l’ovulation correspond au point le plus bas de cette courbe.

4. Que la zone haute de cette courbe dure 12 à 14 jours, quelle que soit l’allure du décalage thermique.

5. Que les variations de longueur du cycle s’effectuent aux dépens de la phase préovulatoire seulement : dès que l’ovulation a eu lieu, les règles apparaissent dans les 12 à 14 jours suivants, quelle que soit la longueur du cycle.

­6. Enfin, qu’il n’y a pas de température normale : chaque patiente a sa température de base ; c’est le décalage qui signe l’ovulation (courbe biphasique) ; il peut aussi bien se produire entre 36.4° et 36.9 par exemple qu’entre 37° et 37.4°.

Le fait que le plateau thermique postovulatoire se situe à 37° ou au-dessus est inconstant et ne permet pas de préjuger de la normalité d’un cycle. Seul l’aspect biphasique de la courbe est important à considérer, les niveaux respectifs de température pré et postovulatoire n’ayant pas d’intérêt particulier.

 

S’il n’y a pas implantation embryonnaire, le corps jaune disparaît, les taux plasmatiques de progestérone chutent et la température diminue.

Si une grossesse débute, le plateau thermique se prolongera au-delà de 16 jours.

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