La chirurgie vaginale sans instrument spécifique serait, en forçant le trait, comme une coeliochirurgie sans pinces et ciseaux spécifiques.

L’utilisation de valves inadaptées peut la rendre difficile et même dangereuse.

 

Il ne faut pas, pour la chirurgie vaginale, beaucoup d’instruments spécifiques, car tout le jeu des pinces à préhension et des outils d’hémostase, des porte-aiguilles et des ciseaux appartient à l’instrumentation standard.

Mais les quelques instruments indispensables le sont vraiment, tout particulièrement les valves.

1. Les valves, instruments essentiels :

Le principe général de cette chirurgie est, au contraire de la laparotomie, de ne voir du champ opératoire qu’une parcelle à la fois, celle que l’on est en train de traiter. Cette parcelle est mise en évidence par les valves, d’où leur nécessité.

L’usage des valves pour la chirurgie vaginale est de deux ordres.

Une valve doit pouvoir être placée dans le cul-de-sac de Douglas et s’y maintenir seule sans encombrer le champ : la valve idéale est ici la valve de Mangiagalli coudée à 45°.

Toutes les autres valves doivent écarter à plat les parois vaginales et les viscères, sans que la main de l’aide obstrue le champ.

Leur forme idéale est donc en baïonnette, comme l’est celle des valves de Breisky. Ces valves présentent plusieurs largeurs et plusieurs longueurs, toutes utiles pour s’adapter aux besoins successifs des temps opératoires. Il faut, au strict minimum, deux valves de 28 × 80 mm, et une valve de 32 × 90 mm. 

D’autres valves sont également utiles : très fine (15 mm) ou très large (40 mm).

2. Passe-fils :

La chirurgie vaginale étant parfois profonde, elle bénéficie de passe-fils, dont le plus utilisé est l’aiguille de Deschamps à grande courbure, qu’on manipule entre deux doigts comme un forceps, et dont la pointe mousse ne risque pas de blesser les tissus qu’elle pénètre.

Attention aux contrefaçons de cet instrument qui n’est miraculeux que si sa courbure est exactement la bonne, avec un vaste rayon.

3. Pinces :

La chirurgie vaginale nécessitant, dans les décollements du prolapsus et de la chirurgie du cancer, une manipulation de tranches de section, des pinces de traction sont utiles.

Les pinces d’Allis ou de longues pinces de Kocher sont les meilleurs instruments pour cet usage, alliant l’efficacité à l’atraumatisme ; il en faut quatre.

Pour la pratique des hystérectomies élargies vaginales, des pinces à mors puissants et larges sont indispensables pour attirer et isoler la collerette vaginale : un jeu de six pinces de Chroback est utile.

Comme le fond utérin ou les myomes peuvent être d’accès difficile, un jeu de pinces de Pozzi et de Museux doit être accessible.

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