1. Définition :

La fimbrioplastie est une technique de chirurgie conservatrice des trompes, destinée au traitement d’un phimosis tubaire ; elle vise à réparer ou à reconstruire les franges (fimbriae) à l’extrémité de la trompe.

Ces franges sont essentielles pour capter l’ovule libéré par l’ovaire lors de l’ovulation et le transporter dans la trompe pour la fécondation.

La fimbrioplastie consiste donc en la réfection de l’anatomie normale du pavillon à partir de l’ancien ostium tubaire à lumière diminuée.

Elle a pour objectif d’améliorer la fonction de la trompe et, ainsi, les chances de conception naturelle.

2. Indications :

La fimbrioplastie est indiquée dans les cas suivants :

– phimosis tubaire,

– agglutination des franges du pavillon,

– adhérences légères au niveau des fimbriae.

3. Technique chirurgicale : 

La fimbrioplastie est généralement réalisée par cœlioscopie.

La procédure comprend les étapes suivantes :

– Vue panoramique du pelvis.

– Identification des lésions : repérage des franges tubaires endommagées ou recouvertes d’adhérences.

– Libération des adhérences : utilisation d’instruments fins pour sectionner et enlever les adhérences autour des franges.

– Reconstruction des franges : réparation des franges à l’aide d’instruments de microchirurgie pour rétablir leur forme et leur mobilité normales. Cette réparation peut comprendre une coagulation bipolaire douce afin de rétablir une forme conique des franges.

Si les franges muqueuses du pavillon sont agglutinées, il suffit le plus souvent de dilater la sténose en introduisant la pince fine atraumatique, les mors fermés, puis d’ouvrir ces derniers doucement.

Si cela ne suffit pas, les bandes de tissus sclérosés seront incisées aux ciseaux.

– Vérification de la perméabilité : une épreuve au bleu termine l’intervention afin de contrôler la perméabilité tubaire.

– Hémostase : contrôle des saignements par compression et coagulation bipolaire douce pour minimiser les dommages à la trompe.

Technique opératoire :

– réfection de l’anatomie normale du pavillon à partir de l’ancien ostium,

– introduction d’une pince fine atraumatique dans l’ostium partiellement fermé,

– dilatation progressive de la sténose,

– incision des bandes de tissu sclérosé aux ciseaux si nécessaire,

– contrôle de la perméabilité par épreuve au bleu.

4. Association avec d’autres procédures :

– Salpingonéostomie : la fimbrioplastie est souvent associée à une salpingonéostomie lorsque l’extrémité de la trompe est obstruée en plus d’avoir des franges endommagées. Dans ce cas, la salpingonéostomie crée une nouvelle ouverture et la fimbrioplastie améliore la capacité de capture de l’ovule.

– Adhésiolyse : la fimbrioplastie est souvent précédée ou accompagnée d’une adhésiolyse, qui est la libération des adhérences autour de la trompe, des ovaires et des autres organes pelviens.

5. Facteurs influençant le choix :

Le choix entre une fimbrioplastie et d’autres interventions dépend de plusieurs facteurs :

– l’état de la trompe : si la trompe est gravement endommagée (par exemple, par un hydrosalpinx sévère ou des adhérences importantes), la salpingectomie peut être préférée,

– antécédents de la patiente : des antécédents de chirurgie tubaire ou d’infertilité tubaire connue peuvent modifier la stratégie thérapeutique,

– l’âge de la patiente : les femmes plus âgées ou celles qui ne souhaitent plus de grossesse peuvent opter pour une salpingectomie,

– le désir de grossesse : si la patiente souhaite une grossesse naturelle, la salpingonéostomie est envisagée en première intention, si les trompes ne sont pas gravement atteintes.

6. Suites opératoires :

– Surveillance de la patiente pour détecter d’éventuelles complications, telles que des saignements ou une infection.

– Traitement de la douleur (antalgique par voie veineuse).

– Prévention des complications de décubitus par héparine de bas poids moléculaire.

7. Complications :

Bien que la fimbrioplastie soit généralement sûre, des complications peuvent survenir :

– risque hémorragique,

– risque infectieux,

– formation d’adhérences postopératoires, qui peuvent à nouveau obstruer les trompes,

– grossesse extra-utérine (GEU) : il y a un risque de GEU après une chirurgie tubaire,

– échec de la procédure, avec persistance de l’infertilité,

– perforation tubaire.

8. Conclusion :

La fimbrioplastie est une technique chirurgicale qui vise à réparer les franges tubaires endommagées afin d’améliorer la fertilité féminine.

Elle est particulièrement indiquée en cas de lésions légères à modérées des franges, lorsque la trompe n’est pas gravement obstruée.

Bien qu’elle puisse améliorer les chances de conception naturelle, la fimbrioplastie n’est pas toujours efficace et des complications peuvent survenir.

Le choix entre la fimbrioplastie et d’autres options doit être discuté en fonction de la situation individuelle de chaque patiente.

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