1. Embryogenèse et différenciation :
Dès la 6ème ou 7ème semaine du développement fœtal, les deux ébauches gonadiques sont déjà distinctes.
Les crêtes génitales non différenciées se développent à la surface du mésonéphros.
A six semaines de gestation, les cellules germinales primordiales ont migré depuis le sac vitellin originel vers les crêtes génitales. Dès lors, les ovaires vont rapidement se différencier et les cellules germinales (ou ovogonies) vont se multiplier jusqu’à atteindre 6 ou 7 millions.
Par la suite, elles vont subir une division méiotique de façon que toutes les cellules germinales (ou ovocytes) soient bloquées en prophase de méiose au septième mois de la gestation.
A partir de la puberté, le nombre de cellules germinales va décroître progressivement jusqu’à la ménopause, où théoriquement il ne reste plus aucun ovocyte.
Dans l’ovaire, deux mécanismes concourent à l’élimination des cellules germinales : l’ovulation d’une part, mais surtout l’atrésie (dégénérescence), qui concerne 99,9 % des cellules germinales.
2. Anatomie de l’ovaire adulte :
1) Macroscopie :
Les ovaires sont situés de chaque côté du pelvis, immédiatement sous les trompes qui les entourent de leur pavillon.
En période d’activité génitale, et en l’absence de formation kystique (follicules inclus), l’ovaire est considéré comme normal pour une longueur de 25 à 35 mm, une largeur et une épaisseur de 12 à 18 mm.
De même, le volume ovarien normal se situe entre 4 et 8 cm3 et la surface ovarienne normale entre 2,5 et 6 cm2.
L’ovaire est suspendu par le ligament lombo-ovarien ; il est relié à la trompe de Fallope par deux ligaments et au ligament large par le mésovarium.
L’ovaire est constitué de deux secteurs fonctionnels interdépendants : le secteur exocrine (ovulation) et endocrine (stéroïdogenèse).
2) Microscopie :
L’ovaire comporte quatre secteurs cellulaires : l’épithélium de revêtement, le stroma (constitué de fibroblastes), le hile qui contient les cellules de Berger et les organites (follicules et corps jaunes).
L’ovaire adulte comporte deux zones principales : une zone médullaire centrale d’une part, entourée par un cortex externe très développé d’autre part.
– L’ovaire est entouré par une couche monocellulaire de l’épithélium dit germinal.
– La médullaire contient les vaisseaux sanguins et les nerfs ainsi que des foyers de sécrétion de stéroïdes sexuels ou cellules de Leydig ovariennes.
– Dans le cortex se situent les follicules, composés de l’ovocyte, des cellules de la granulosa et des cellules de la thèque.
Chacun de ces compartiments subit des modifications caractéristiques au cours de la croissance et de la différenciation folliculaire.
Les interactions au sein du follicule donnent naissance au gamète (ovule) et permettent la production des stéroïdes sexuels indispensables au bon déroulement des phases précoces de la grossesse lorsque l’ovule est fécondé.
On distingue deux types de follicules selon leur caractère croissant ou quiescent.
Les follicules quiescents ou follicules primordiaux représentent 90 à 95 % des follicules ovariens au cours de la vie reproductive chez la femme. De ce stock de follicules dépend, pour une femme, la possibilité d’ovuler et de se reproduire.
Chaque follicule primordial contient un petit ovocyte bloqué en prophase de méiose, entouré par une couche de cellules squameuses, précurseurs des cellules de la granulosa. Ces cellules sont liées à la lamina basale, sélectivement perméable aux solutés plasmatiques. Ce complexe est, à son tour, entouré de stroma, constitué de cellules du tissu conjonctif, de cellules contractiles et de cellules thécales interstitielles sécrétant les stéroïdes.
Les follicules primordiaux sont recrutés de façon séquentielle pour devenir des follicules en croissance, passant successivement par les stades de follicules primaires, secondaires et tertiaires (ou de De Graaf).