1. Définition :

Survenant à partir du 3ème jour (syndrome du 3ème jour, contemporain de la montée laiteuse), chez des femmes, le plus souvent prédisposées, la psychose puerpérale va :

– de la simple perturbation mineure transitoire (irritabilité, pleurs, plaintes, anxiété vis-à-vis du nouveau-né, troubles du sommeil), joliment qualifiée de “baby blue”,

– jusqu’à des crises confusionnelles ou des bouffées délirantes. 

2. Facteurs favorisants :

Différents facteurs y contribuent :

– physique : asthénie, anémie, douleurs (épisiotomie, utérus, seins),

– nerveux : relâchement de toutes les tensions accumulées pendant la grossesse, et l’accouchement,

– affectif : le centre d’intérêt du père, de la famille, du personnel s’est déplacé vers l’enfant au détriment de la mère qui se sent abandonnée.

La femme récemment accouchée se trouve en état de régression, s’identifie à son bébé.

Elle a besoin à la fois d’être maternée et rassurée sur ses capacités maternelles.

Elle est donc très dépendante vis-à-vis des personnes de son entourage, et vulnérable à leur attitude.

Elle est facilement bouleversée par un geste, une parole mal interprétés.

Par contre, tout discours rassurant, toute présence chaleureuse peuvent modifier cet état dépressif naissant, soulager leur anxiété de ne pas savoir être une bonne mère. 

3. Pronostic :

Cet épisode dépressif doit être très transitoire, le pronostic en est tout à fait favorable :

– si le retour à la maison est bien organisé avec partage des tâches,

– si le milieu familial ne délaisse ni ne surprotège,

– si la femme elle-même reconquiert son territoire, et pratique des activités diverses et valorisantes.

La prescription d’un tranquillisant (Tranxène ®, Valium ®) peut être utile en l’absence d’allaitement.

La plus grande prudence est cependant de rigueur car la frontière est fragile entre normal et pathologique.

Il existe des liens incontestables et, quelquefois très vite franchis entre ces diverses manifestations dépressives et les complications psychiatriques.

L’évolution est donc variable, souvent favorable, mais ne permet pas de préjuger un risque de rechutes ultérieures.

4. Traitement :

1) Troubles minimes (“baby blues”) :

Le traitement est à base de bonnes paroles et d’anxiolytiques.

2) Cas graves :

Le sevrage, l’isolement du nouveau-né (risque d’infanticide) et une consultation psychiatrique sont indispensables.

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