1. Définition :
La périnéorraphie est une intervention chirurgicale qui consiste en la suture des deux lèvres d’un périnée déchiré, le plus souvent à la suite d’un accouchement.
Elle vise à restaurer l’anatomie et la fonction du plancher pelvien, en particulier lorsque celui-ci a été lésé par une déchirure périnéale ou une épisiotomie.
2. Indications :
– Déchirures périnéales post-accouchement (spontanées ou après épisiotomie).
– Relâchement du périnée avec gêne fonctionnelle (sensation de béance, troubles sexuels, incontinence, prolapsus génital débutant).
– Dans le cadre d’une colporraphie postérieure pour renforcer la paroi entre le rectum et le vagin, notamment en cas de rectocèle associée.
3. Objectifs :
– Restaurer la continuité et la solidité du plancher périnéal.
– Soulager les symptômes de relâchement vaginal, de pesanteur ou de gonflement.
– Prévenir ou traiter l’incontinence urinaire ou anale, et améliorer la fonction sexuelle.
4. Anatomie concernée :
Le périnée est constitué d’un ensemble de muscles et de tissus de soutien situés entre la vulve et l’anus.
Le centre tendineux du périnée joue un rôle clé dans le soutien de la paroi vaginale postérieure et des organes pelviens.
5. Techniques opératoires :
1) Préparation :
– Désinfection du périnée et du vagin à la polyvidone iodée 10 %.
– Installation d’un champ stérile troué.
– Évaluation précise de l’étendue de la déchirure ou du relâchement.
2) Anesthésie :
– Locale à la lidocaïne 1 % pour les lésions simples.
– Anesthésie générale ou rachianesthésie pour les lésions complexes (3ème ou 4ème degré).
3) Gestes techniques :
– Éventuelle utilisation de valves vaginales pour exposer la zone à réparer.
– Suture des plans musculaires et sous-cutanés avec du fil résorbable, en points séparés ou surjet.
– Fermeture de la muqueuse vaginale et de la peau du périnée.
– En cas de déchirure profonde : réparation en plusieurs plans (muqueuse, muscles, peau).
6. Soins post-opératoires :
– Toilette vulvaire à l’eau et au savon après chaque miction / selle, au moins deux fois par jour.
– Antalgiques (paracétamol, ibuprofène).
– Prévention de la constipation (laxatifs si nécessaire).
– Reprise progressive des activités, éviter les efforts et les rapports sexuels pendant 4 à 6 semaines.
– Surveillance des signes d’infection ou d’hématome.
7. Complications :
– Hématome : nécessite drainage et éventuellement reprise de la suture.
– Infection : ablation des points, drainage, antibiothérapie en cas d’infection sévère (amoxicilline/acide clavulanique ou amoxicilline + métronidazole).
– Douleurs chroniques, dyspareunie, troubles de la cicatrisation (rares).
8. Résultats et pronostic :
– Guérison généralement obtenue en 4 à 6 semaines.
– Amélioration du soutien pelvien, de la fonction sexuelle et de la qualité de vie.
– Reprise des exercices périnéaux dès la disparition de la douleur, pour renforcer le plancher pelvien.
9. Conclusion :
La périnéorraphie est un geste chirurgical courant en gynécologie obstétrique, essentiel pour la réparation des lésions périnéales post-accouchement ou le traitement du relâchement périnéal.
Sa réalisation correcte permet d’assurer une restauration anatomique et fonctionnelle optimale du périnée, avec des suites généralement simples et une récupération rapide pour la patiente.
Périnéorraphie
Exemple de Compte-rendu opératoire
Infiltration du vagin postérieur par de la Xylocaïne adrénalinée ® diluée à 50 %.
Colpotomie sagittale médiane postérieure.
Dissection des fosses para-rectales par digitoclasie.
Si périnéorraphie associée :
Incision losangique du périnée à la fourchette et désepidermisation.
Myorraphie superficielle par 2 points au Vicryl 1 ®.
Périnéorraphie par surjet intradermique au Vicryl 3/0 ® à résorption rapide.