1. Quelques rappels :
Le nombre de follicules primordiaux (réserve ovarienne) est maximal à la naissance, puis diminue progressivement par des phénomènes d’atrésie et d’ovulation jusqu’à la ménopause.
Avant d’envisager une PMA, il est indispensable d’évaluer le niveau de la réserve ovarienne, qui conditionnera les chances de réussite.
Un taux de FSH élevé entre le J2 et J4 du cycle (> 12 Ul/l) est le témoin d’une mauvaise réserve folliculaire ovarienne (insuffisance ovarienne débutante).
En cas de diminution de la réserve folliculaire ovarienne, l’axe hypothalamo-hypophysaire tente de “compenser” (par rétrocontrôle) en stimulant les ovaires, avec une augmentation de la sécrétion de FSH ⇒ Une FSH élevée est une mauvaise indication d’assistance médicale à la procréation pour le couple, car on sait qu’il y aura une mauvaise réponse à la stimulation ovarienne (on ne peut stimuler que ce qui est stimulable…).
2. Evaluation de la réserve ovarienne :
1) Compte des follicules antraux ou CFA :
L’échographie pelvienne à J7 du cycle (anciennement à J3) permet de compter le nombre de petits follicules antraux (2-5 mm) présents dans les ovaires : normalement on compte 5 à 10, situés en majorité en périphérie de l’ovaire mais aussi en plein parenchyme.
Ce marqueur est un des meilleurs reflets de la réserve ovarienne.
Ce nombre de petits follicules doit être suffisant pour tenter une stimulation ovarienne : 4 à 6 follicules antraux sur chaque ovaire, chez une femme de moins de 35 ans, peut d’aboutir à une ponction ovocytaire de l’ordre de 8 à 10 ovocytes matures, en métaphase II.
Toutefois, chez les femmes plus âgées, un nombre de follicules antraux plus faible pourra aussi autoriser une tentative d’AMP dans certaines conditions.
La présence de moins de 5 follicules antraux par ovaire évoque une mauvaise réserve ovarienne (risque de non réponse à la stimulation ovarienne en cas de FIV).
A contrario, la présence de plus de 10 petits follicules antraux par ovaire fera craindre une réponse excessive en cas de stimulation ovarienne avec un risque de survenue d’un syndrome d’hyperstimulation ovarienne.
2) Les marqueurs sériques de la réserve ovarienne :
Il est possible de se faire une idée du statut ovarien par le dosage de marqueurs sanguins.
Ces examens sont généralement effectués au troisième jour du cycle pour une femme réglée.
Ce sont par ordre d’intérêt :
– L’AMH (ou hormone antimüllerienne).
– La FSH (ou Follicle stimulating Hormone) + LH (en cas de suspicion d’OPK).
– L’Estradiol (ou E2).
a) AMH (ou hormone antimüllerienne) : Cf chapitre spécial
b) FSH (ou hormone folliculo-stimulante) :
Contrairement à l’AMH, la FSH, qui doit être impérativement dosée au 3ème jour du cycle, est un facteur plus fluctuant qui doit être interprété en fonction de l’âge.
Les valeurs normales au troisième jour du cycle varient entre 3 et 6,5 UI/l.
Les valeurs sup. à 10 sont à interpréter avec attention car la valeur de la FSH plasmatique dépend beaucoup de la valeur de l’estradiolémie. Toutefois l’association d’un taux de FSH élevé avec un taux d’AMH faible reste une interrogation à la mise en route d’une tentative d’AMP, chez les femmes plus âgées.
c) Estradiol ou œstradiol (E2) :
En début de cycle, il doit normalement être inférieur à 50 ng/ml.
Son taux témoigne de la qualité de la sécrétion ovarienne. Trop élevé ou trop faible il devra être interprété en fonction des autres paramètres biologiques et cliniques.