La salpingite aiguë est une pathologie de plus en plus fréquente qui survient chez des femmes jeunes, entre 20 et 30 ans, parfois plus jeunes et souvent nullipares.
Son diagnostic est encore tardif, car les formes à manifestations subaiguës sont très fréquentes.
La pelvipéritonite représente l’évolution habituelle et obligatoire de toute infection tubaire non traitée.
Les séquelles restent de ce fait au premier plan : douleurs pelviennes chroniques, mais surtout stérilité et GEU.
Il s’agit donc d’un problème socio-économique important.
La quasi-totalité des infections génitales hautes (IGH) est d’origine ascendante, à partir du vagin. En effet, le haut appareil génital, stérile, est en contact avec la cavité vaginale, septique, par l’intermédiaire du col sécrétant la glaire cervicale, barrage chimique et mécanique.
Le plus souvent, la salpingite aiguë est une IST, parfois elle est secondaire à des manœuvres endo-utérines.
1. Infections sexuellement transmissibles :
Elles représentent la première cause des salpingites. Leur recrudescence actuelle explique l’augmentation de fréquence de celles-ci ; cette recrudescence est due à la libéralisation des mœurs :
– précocité des rapports sexuels,
– changement fréquent de partenaire,
– mauvaise information des adolescentes.
2. Salpingite iatrogène :
Dans ce cas, la contamination du haut appareil est liée à un acte thérapeutique ou explorateur ; l’étiologie est souvent polymicrobienne :
– antécédent récent de manœuvres endo-utérines : HSG, insufflation tubaire, IVG, biopsie d’endomètre…,
– le stérilet, enfin, corps étranger endo-utérin, est un point d’appel pour l’infection utéro-tubaire.
3. Germes en cause :
De très nombreux germes peuvent être responsables de salpingites aiguës. Les plus fréquemment retrouvés sont :
– le gonocoque, le chlamydia, les mycoplasmes dans les salpingites sexuellement transmises,
– au cours des salpingites “iatrogènes” sont retrouvés :
. des streptocoques de tous types,
. des staphylocoques,
. des BGN : klebsielles, E. Coli, protéus,
. des anaérobies : bacteroïdes fragilis, clostridium…
Il faut insister sur les associations de germes qui sont fréquentes, en particulier gonocoque-chlamydia.
Cependant, très souvent, aucun germe n’est mis en évidence malgré des prélèvements multiples.
L’origine polymicrobienne des IGH et les difficultés des prélèvements dans la sphère génitale haute, seulement possibles en cas de cœlioscopie ont conduit à la pratique d’une antibiothérapie de première intention probabiliste, susceptible d’être active sur la plupart des germes potentiellement en cause, aucun antibiotique, même parmi les plus récents, ne pouvant à lui seul couvrir un tel spectre.