1. Définition des dyslipidémies :
Les dyslipidémies sont des troubles du métabolisme des lipides, notamment du cholestérol et des triglycérides, dans le sang.
Les principales formes de dyslipidémies comprennent l’hypercholestérolémie, l’hypertriglycéridémie et la combinaison des deux.
Les dyslipidémies sont un facteur de risque majeur pour les maladies cardiovasculaires, notamment les crises cardiaques et les AVC.
2. Bilan pré-contraceptif : rappel
Le bilan sanguin n’est pas nécessaire si la femme est jeune et n’a pas d’antécédent particulier.
Pour les autres femmes, ce bilan lipidique est recommandé avant la mise en route d’une contraception hormonale (pilule EP, patch, anneau contraceptif).
3. Contraception et dyslipidémies :
Certaines méthodes contraceptives peuvent influencer les niveaux de lipides sanguins, ce qui peut avoir des implications sur la santé cardiovasculaire de la femme.
1) Estroprogestatifs (EP) :
Les EP tels que les pilules contraceptives, contiennent des hormones synthétiques : des œstrogènes et des progestatifs. Ces hormones peuvent avoir un impact sur les niveaux de lipides sanguins, en particulier en augmentant le LDL-cholestérol (mauvais cholestérol) et les triglycérides chez certaines femmes.
Par conséquent, les femmes souffrant de dyslipidémie doivent être prudentes lors de l’utilisation des EP.
– Dans les dyslipidémies sévères : la contraception EP est contre-indiquée (taux plasmatique de LDL-cholestérol > 2,20 g/l et/ou le taux de triglycérides > 2,00 g/l).
– Dans les dyslipidémies modérées : les alternatives à faible dose en œstrogènes peuvent être envisagées.
2) Progestatifs :
Les micropilules, les implants, les injections et les DIU au lévonorgestrel, sont souvent considérés comme des alternatives aux EP ; ils ont moins d’impact sur les niveaux de lipides sanguins et peuvent être envisagés en cas de dyslipidémie.
3) Méthodes contraceptives non hormonales :
Les méthodes contraceptives non hormonales, telles que le stérilet au cuivre, les préservatifs ou la méthode du retrait, peuvent être préférables.
⇒ Le DIU au cuivre est recommandé en première intention.
4. Dyslipidémie sous contraception :
Chez une femme indemne de toute dyslipidémie : une augmentation sous pilule du cholestérol > 2 g/l (5,2 mmol/l) et des triglycérides > 2 g/l (2,3 mmol/l) doit faire baisser la dose d’EE ou arrêter l’estroprogestatif.
Si l’anomalie lipidique persiste avec une pilule à 20 μg d’EE : la contraception EP doit être arrêtée. Il s’agit d’une circonstance révélant une hyperlipoproteinémie sous-jacente, souvent familiale et le dépistage des apparentés au premier degré doit être envisagé.
5. Conclusion :
Les femmes souffrant de dyslipidémies doivent bénéficier d’une méthode contraceptive appropriée qui minimise les risques potentiels pour leur santé cardiovasculaire.
La prise de décision éclairée et la surveillance régulière des niveaux de lipides sanguins sont essentielles pour garantir une contraception sûre et efficace tout en préservant la santé globale de la femme.