ECBU : Fiche pratique labo
L’ECBU a pour but d’exclure ou d’affirmer l’existence d’une infection du tractus urinaire. Dans l’affirmative, l’isolement du germe en cause et l’antibiogramme doivent permettre de traiter efficacement l’infection et d’éviter des complications menaçant la fonction rénale.
Indications
Les circonstances de prescription, en dehors de signes urinaires évocateurs, peuvent être une simple fièvre isolée, des douleurs abdominales, une altération inexpliquée de l’état général, un examen systématique (diabète, grossesse…), l’infection pouvant être asymptomatique.
Les bandelettes urinaires de dépistage d’une protéinurie, d’une leucocyturie, de nitrites peuvent aider à l’orientation diagnostique.
Conditions de prélèvement
La procédure de recueil des urines doit être scrupuleusement respectée :
– toilette intime soigneuse ;
– élimination du premier jet urinaire et recueil du milieu de jet directement dans un flacon stérile ;
– acheminement rapide au laboratoire et, en cas de retard, conservation à + 4° C (tout retard entraînant une numération erronée des germes).
Le recueil d’urines chez le nourrisson nécessite la pause d’une poche collectrice stérile, en respectant une asepsie rigoureuse ; la poche ne doit pas rester en place plus d’une heure.
Quelles que soient les circonstances, les conditions d’un recueil aseptique sont obligatoires.
Tout traitement antiseptique ou antibiotique en cours doit être signalé et risque d’entraver l’isolement de la bactérie responsable.
Interprétation d’un ECBU :
Le diagnostic d’infection urinaire repose :
– sur la détermination du nombre d’hématies, normalement inférieur à 5.000/ml, et du nombre de leucocytes, normalement inférieur à 10.000/ml (l’examen microscopique renseigne également sur la présence de germes, cristaux et de cylindres) ;
– sur la détermination du nombre de bactéries isolées. L’infection urinaire est généralement affirmée sur l’isolement d’une souche pure supérieure à 100.000 germes/ml.
Les espèces bactériennes généralement rencontrées sont des entérobactéries (E. coli, Proteus mirabilis) et plus rarement Enterococcus faecalis et Staphylococcus aureus ou Staphylococcus saprophyticus.
L’existence d’une pyurie isolée sans bactériurie doit orienter vers la recherche de germes nécessitant une technique spécifique, sur prescription explicite (Chlamydia trachomatis, mycoplasmes, mycobactéries).