Les 2 objectifs du sérodiagnostic chez la femme enceinte sont de déceler précocement une séro­conversion et de la dater préci­sément.

La surveillance sérologique des femmes enceintes est bien codifiée.

1) Une sérologie de la toxoplasmose doit être pratiquée à toute femme enceinte le plus tôt pos­sible, lors de la première visite prénatale, avec la recherche simultanée des IgG et des IgM.

2) Une deuxième sérologie de contrôle sera effectuée un mois après, pour confirmer le premier résultat.

3) Les 2 sérums de la même patiente sont repris ensemble dans la même séance, avec la même méthode et par le même technicien.

En pratique :

– Des titres inférieurs à 10 UI/ml en immunofluorescence indirecte (IFI) sont négatifs,

– compris entre 10 et 30 UI/ml, ils sont faiblement à moyennement positifs,

– supérieurs à 300 UI/ml, ils sont élevés.

Si on n’utilise pas l’IFI, il faut connaître l’évolution des anti­corps dans la méthode choisie et exprimer les résultats en UI/ml.

Selon les résultats des 2 sérolo­gies successives, nous nous retrouverons face à 3 situations :

► 1ère situation : absence d’immunité

IgG < 10 UI – IgM (?)

Les gestantes ne sont pas pro­tégées et peuvent donc contrac­ter la toxoplasmose pendant leur grossesse. Elles seront prévenues des dangers de contamination au cours de leur grossesse et une surveillance sérologique réguliè­re sera effectuée, à raison d’un prélèvement de sang par mois jusqu’à l’accouchement, avec un dernier contrôle le jour de l’ac­couchement sur le sang du cor­don, ceci pour dépister une éventuelle séroconversion du négatif au positif, qui doit être confirmée par la détection suc­cessive des IgM, IgA et IgG.

– Des conseils hygiénodiété­tiques sont fournis pour éviter de contracter l’infection en cours de grossesse :

Si la sérologie décèle une séro­conversion, la femme sera convoquée afin d’être traitée le plus rapidement possible.

► 2ème situation : immunisation ancienne

10 UI/ml < IgG < 300 UI/ml – IgM (?)

La présence d’anticorps à un taux stable de type IgG aux 2 prélèvements témoigne d’une immunité probablement ancien­ne et dispense de suivi sérolo­gique mensuel.

► 3ème situation : toxoplasmose probablement acquise pendant la grossesse avec risque fœtal éventuel

Le diagnostic d’une infection toxoplasmique évolutive repose sur plusieurs critères :

– la présence ou l’absence des IgM,

– la variation éventuelle du titre des IgG entre les 2 prélèvements,

– ou un titre élevé des IgG,

– la présence des IgM peut être le témoin d’une infection récente mais elles peuvent persister très longtemps quand on utilise des techniques très sensibles comme l’ISAGA (Immuno Sorbant Agglutination Assay),

 La présence des IgM n’a une signification qu’interprétée avec les IgG.

L’ascension significative du titre des IgG sur deux prélèvements pratiqués à un mois d’intervalle confirme le caractère récent de l’infection si elle est associée à des IgM et à des IgA.

 


 

Dès que l’on suspecte une toxo­plasmose chez la femme encein­te une démarche rigoureuse doit être entreprise :

 D’abord confirmer le diagnos­tic en contrôlant les prélève­ments avec d’autres techniques ou dans d’autres laboratoires.

 Dater l’infection par rapport à l’âge de la grossesse et cela est primordial pour préciser le risque fœtal.

– Préciser l’atteinte fœtale.

– Préconiser un traitement le plus rapidement possible.

– Suivre l’évolution des anti­corps jusqu’à l’accouchement.

– Préparer la surveillance du nouveau?né dès la naissance. 

1) Affirmer le diagnostic : l’in­fection maternelle est envisagée dans 3 cas :

1er cas : La séroconversion : un test négatif devient positif, dans ce cas, il est facile d’affirmer le diagnostic et de dater l’infection qui se trouve entre les 2 prélève­ments.

La gestante est mise sous trai­tement : spiramycine jusqu’à l’accouchement sans interruption et surveillance sérologique mensuelle sans oublier que le traitement casse la courbe des anticorps.

2ème cas : La sérologie montre l’ascension significative des IgG entre les 2 prélèvements, accompagnée ou non d’IgM ; il s’agit probablement d’une toxo­plasmose évolutive récente qu’il faut traiter rapidement.

3ème cas : Des titres élevés en IgG > 300 UI avec ou sans IgM : ce sont les cas les plus difficiles à interpréter; en effet, en l’absen­ce d’examen antérieur, il est délicat de conclure et de dater correctement l’infection mater­nelle.

En général quand les IgM sont positives, l’infection est relative­ment récente de moins de 4 mois, quand les IgM sont néga­tives, il s’agit d’une infection ancienne de plus de 4 mois.

Dans tous les cas, la patiente est traitée et surveillée sérologique­ment jusqu’à l’accouchement.

Le traitement à l’aide de spira­mycine, réduit le risque de pla­centite et de transmission du toxoplasme de la mère au fœtus mais laisse persister des toxo­plasmoses fœtales en évolution.

Lorsque l’infection fœtale est confirmée, cette thérapeutique est insuffisante, un traitement complémentaire est instauré avec l’association pyriméthami­ne-sulfadiazine. 

2) Pour préciser l’atteinte fœtale :

Nous savons que le risque de contamination fœtale dépend du moment de l’infection mater­nelle : si l’infection est précoce au cours de la grossesse, la tra­versée du placenta est difficile et la transmission au fœtus est peu fréquente mais quand elle a lieu l’atteinte de l’enfant sera sévère. Les infections de la 10ème à la 24ème semaine sont les plus graves.

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